8. JUST WANT YOU TO KNOW

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REESE

Je n'ai rien dit à mon frère pour le baiser, ni à mes parents, en fait j'attends ce soir pour leur annoncer que j'ai une petite amie. J’ai l’impression que c’est irréel que même dans mes rêves les plus fous ce n’était pas si intense. Pour être honnête, je n'ai jamais été aussi heureux et je n'ai jamais eux autant peur de mourir. C'est fou comme l'amour peut vous donnez l'envie de vous battre, de tout surmonter. C'est comme une force inépuisable avec laquelle tu peux tout surpasser. J'aimerais un jour que Scott vive la même chose, c'est tout ce que je lui souhaite.

Ce matin je sonne chez Angel, elle a à peine ouvert la porte que je sens deux lèvres se poser sur les miennes et que ses bras me serrent contre elle. Mon dieu ce que je l'aime.

— Alors qu'est-ce qui t'amène ?

— Dans un premier temps tes lèvres, de l'autre, je voulais savoir si tu voulais manger à la maison ce soir.

— Avec plaisir.

Un autre baiser avant qu'elle ne rentre chez elle, j'ai l'impression d'être dans un rêve, de sourire toute la journée pour un rien. Être amoureux change vraiment la vie.

Je préviens ma mère que ce soir il y aura un couvert de plus. Elle ne me pose pas de question, contrairement à mon frère :

— T'as invité Angel ? Tu sors avec elle ? Tu l'as embrassé ? Reese tu va me répondre, je ne vais pas te lâcher avec ça.

On dirait un enfant qui veut absolument connaître ses cadeaux. Je lui souris et sans un mot me rends dans ma chambre. J'adore la tête qu'il fait, pour une fois que ce n’est pas lui qui me charrie. J’avoue que c’est satisfaisant je me demande pourquoi je n’ai pas commencé plutôt.

Je passe l'après-midi à regarder l'heure, je n'arrive pas me concentrer sur mes devoirs et je n'arrête pas de penser à ce qui ce passe. Je ne reviens toujours pas qu'elle est accepté, qu’elle veuille de moi. Je ne pensais même pas que quelqu'un d'autre que ma famille pouvait m'aimer, mais elle m'a montré le contraire et je lui en serais toujours reconnaissante.

Mais plus le temps passe plus je stresse, je sais que Scott sera en anges et qu'il serait capable de crier des alléluias dans toute la maison. Mes parents aussi seront heureux pour moi. Mais j'ai peur d'embarquer Angel dans le deuil, quand je leurs dirai ça deviendra concret. Elle m'aime plus qu'un ami et perdre l'amour de sa vie c'est la chose qui fait le plus mal. Je dois être positif, pour l'instant je vais bien et malgré les symptômes je vis comme n'importe qui.

À dix-neuf heures Angel sonne à la porte, je lui ouvre et la laisse entrer. Je n'ai pas besoin de regarder mon frère, je sais qu'il a le sourire jusqu'aux oreilles. Je peux presque l'entendre crier de joie, tellement il est content. Nous nous installons à table et nous discutons, rions comme si Angel faisait partie de la famille depuis des années. En fait on redevient comme avant la maladie, mes parents sourient de nouveau et il n’y a plus de silence à table. Je sens une boule de chaleur et de réconfort dans mon cœur et j’espère que cette ambiance ira au-delà de ce repas.

Ma mère amène finalement le dessert, mais je l'interromps :

— Avant de manger ce délicieux brownie que tu as fait maman. Je tiens à annoncer quelque chose, je me mets debout et me racle la gorge, Angel et moi on est en …

Mais je n'ai pas le temps de finir qu'une violente migraine me prend, ma vision commence à se troubler. Ce n'est vraiment pas le bon moment, je vois mes proches paniquer, ils ne savent pas quoi faire et je ne comprendre plus ce qu'ils me disent, je ne les entends plus. C’est comme au lycée et je sais que je ne peux pas lutter. C’est horrible de se sentir aussi mal et de ne rien pouvoir faire. Je me tiens à la table pour m’empêcher de tomber mais peine perdue je finis par m'écrouler au sol.

SCOTT

— Chéri appelle une ambulance ! crie ma mère

Mon frère est là à convulsé sur le sol et l'impuissance de la première fois revient. Je le vois tremblé de tout son corps sans savoir comment l'aider, comment le sauver :

— Allez Reese, bats-toi ce n'est pas le moment de nous lâcher !

Ma mère est la seule agir, elle le met en PLS et attend que les convulsions s’arrêtent. Angel, de son côté, à les larmes aux yeux et moi je fais tout pour quelles ne coulent pas. Son heure n'est pas encore venue, je le sais, je le sens. L'ambulance ne tard pas et les convulsions se sont arrêtés, je n'ose même pas vérifier s'il respire encore. J'ai peur de ce que je pourrais découvrir, j'ai peur de m'effondrer si tout est fini pour lui.

Les ambulanciers nous demandent de reculer :

— On a un pouls mais il est faible.

C'est la meilleure nouvelle que j'ai entendu de la soirée. Mon frère respire encore, il se bat, il m'a entendu. Les ambulanciers posent son corps pâle et la bouteille d'oxygène sur un brancard :

— Papa, maman allés avec lui, on vous rejoint avec Angel.

Mes parents montent dans l'ambulance, je reste là sur le pas de la porte à la regarder s'éloigner, comme si j'avais peur quand détournant les yeux il lui arrive quelque chose.

— Scott, tu m'expliques ce qui vient de ce passer ? me demande Angel encore en état de choc.

— Je ne sais pas, je mens.

Ce n'est pas à moi de lui dire, Reese devra le faire et le plus vite possible. Je monte dans ma voiture et elle m’emboîte le pas. C'est dans le silence que je démarre le pick-up et roule pour l'hôpital. L'ambiance est lourde et pesante, je vois qu'Angel se triturer les méninges à savoir ce qu'il y a pu arriver à Reese. L'avoir comme ça me fait mal au cœur, voir l'incompréhension, la tristesse et le désespoir sur son visage. Personne ne devrait ressentir ça surtout pas une personne aussi heureuse qu'elle.

Nous rejoignons mes parents dans la salle d'attente, pas de nouvelles depuis qu'ils sont arrivés. J'ai peur, je suis effrayé même. Je ne peux pas rester en place, énervant mes parents et Angel, mais je ne peux pas rester assis il faut que je bouge, que je marche, que je pense à autre chose.

Après avoir fait un nombre incalculable de pas dans la salle d'attente un médecin arrive.

REESE

À mon réveil, mes parents sont là, assis à côté de moi, mon frère fait les cent et Angel n'ose pas entrer :

— Salue les gars.

Leurs visages s'illuminent, leurs yeux pétillent de joie. Ils se jettent tous les trois dans mes bras et j'invite Angel à faire de même. Le câlin dure quelques minutes avant que nous nous séparons :

— Je suis content que tu sois de retour parmi nous.

— Moi aussi frangin.

Je regarde Angel et je sais que je ne peux pas continuer comme ça. Continuer à lui cacher une vérité qui me pèse chaque jour un peu plus. D'un seul regard, mon frère comprend :

— Papa, maman, je crois qu'on devrait les laisser seuls.

— Si tu as besoin, nous sommes dans la salle d'attente, me prévient ma mère avant de franchir la porte.

La peur et le stress montent, je ne sais pas comment elle va réagir, ce qu'elle va faire. Je prends une grande respiration, je ne peux plus faire machine arrière, tout changera ce soir :

— Est-ce ça va ? Tes parents non pas voulus me dire ce que tu avais, ils préféraient que tu me le dises.

— OK, assis-toi. Honnêtement je ne pensais pas que ça serait aussi dur. Angel dans un premier temps, je suis amoureux de toi, je t’aime depuis des années maintenant. Je n’ai jamais osé te le dire parce que j’avais peur. J’aurais dû te le dire plutôt avant de t’embrasser. Ensuite, comment dire ça je… Je vais bien ne…ne t’inquiète pas pour mon état de santé tout roule à la perfection. C’était juste un coup de fatigue ou un truc du genre, rien de grave. Ça va allait, je te promets.

Je détourne mon regard, je n'ose même plus la regarder. Je viens de lui mentir droit dans les yeux, j’ai honte de moi, c’est encore pire maintenant. Comment je peux encore lui cacher à ce stade ? Pourquoi c’est si compliqué ? Est-ce parce que j’ai peur de la perdre, peur de devenir différent à ses yeux ?

— Oh Reese, moi aussi je t’aime, plus que tout même. T’es vraiment important pour moi.

Elle me regarde avec tendresse et amour et je déteste ça. Je me déteste pour tout ce que je lui fais subir, je me déteste de l’aimer comme un fou, je me déteste de l’avoir emmené dans cet amour éphémère.

Elle m’embrasse alors et j’ai envie de l’arrêter, de tout lâcher, mais je ne fais rien. Je la laisse me dire bonne nuit et me sourire comme si rien n’était. Mais une fois partit, je fonds en larmes et lance la première chose qui me tombe sous la main. Comment quelqu’un peut être aussi cruel en vers une personne qu’il aime ?

SCOTT

Je suis à la machine à café quand je vois Angel passer à côté de moi le sourire aux lèvres.

— À plus Scott, me dit-elle.

Non, Reese tu n’as pas fait ça. Je me précipite dans sa chambre ouvrant la porte avec fracas :

— Dis-moi que tu lui as dit et qu’elle a bien réagi. Je t’en supplie Reese, dis le moi.

Il ne me regarde pas, il fixe juste le mur d’en face.

— J’ai pas pu. J’en… J’en été incapable.

— Tu te fous de moi ! T’attends quoi ? La dernière seconde. Comment tu peux faire ça ?

Il se retourne vers moi les yeux rougis par les larmes et en colère.

— Et toi, tu peux parler, je suis au courant des réunions de soutien ! Une certaine Andy est passé et c’est elle qui me l’a appris ! Alors ne me parle pas de franchise, parce qu’honnêtement, j’ai l’impression que tu es un étranger ! Mais peut-être que tu l’as toujours été ! Je n’ai aucune idée de qui tu es Scott !

— Là tu vas trop loin Reese, ce que je ressens, ce que je fais ne te regarde pas ! Alors lâche-moi avec ça !

Je bouillonne de rage, j’ai envie de tout exploser dans cette foutue chambre d’hôpital. Un silence s’installe entre nous avant que je décide de partir. Je ne peux pas rester une minute de plus ici. Mais avant de passer la porte, je lui dis ses quelques mots :

— Si tu ne lui dis pas Reese, je le ferai.

Puis je claque la porte. Il m’a blessé, ses mots mon atteint et je lui en veux. Il n’avait pas le droit de dire ça, parce qu’il compte pour moi et que j’ai juré de le protéger, de rester son pilier dans les moments difficiles, qu’il puisse compter sur moi n’importe quand. Mais pour lui, cela n’a pas d’importance et j’en suis désolé.

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