Étincelle

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Tandis que la plupart des gens dormaient, nous, nous étions dehors dans la pénombre de la nuit. Les lampadaires éclairaient quelque peu la ville - ne nous laissant pas dans l'obscurité complète - qui était devenue silencieuse. Seuls nos rires résonnaient dans les environs, et je me sentais vivante. Il me rendait vivante.

Nous étions sobres, nous ne buvions pas d'alcool. Ça aurait pu être une excuse pour nos fous rires incontrôlés, mais ce n'était pas le cas et tant pis pour ça. Parce que nous étions ainsi. On riait pour rien et trop fort.
J'aimais quand le soir tombait, Johan venait me chercher chez moi, il lançait des cailloux à ma fenêtre, des petits pour ne pas faire trop de bruit. Et moi je le rejoignais, sans peur.

On arrivait dans le centre de la ville, ensemble, marchant sur les dalles de goudrons munis de nos cierges magiques, ces derniers n'étaient pas encore allumés. Ils attendaient le moment propice pour nous montrer leur éclat.

- Prête ? Me demanda-t-il.

Il sourit, son sourire n'était pas parfait, un peu maladroit. Mais je l'aimais bien. Il passa une large main dans ses cheveux roux, et me regarda de ses yeux verts qui pétillaient. Ils brillaient tels des étoiles cachées derrière des verres de lunettes beaucoup trop grandes, et j'étais fascinée, fascinée par lui.

- Oui, répondis-je.

Il les alluma et m'en passa, et je souris à mon tour en prenant leurs tiges. Et c'est comme si nous étions enveloppés dans une bulle, seuls au monde. Que plus rien n'existait à part nous. Leurs étincelles donnaient à ce moment quelque chose de magique, comme leur nom l'indiquait.

Je tournais, je tanguais, je dansais. Je rêvais.

Il y eut un flottement pendant lequel j'arrêtais tout mouvement et Johan aussi, nous nous regardions mutuellement, silencieusement, délaissant les cierges un moment. L'un cherchant à voir une faille sur l'autre, comme une sorte de bataille. Je n'avais jamais réussi à lui dire ce que je ressentais vis-à-vis de lui. Mais cette nuit était spéciale. J'avais ce courage en moi, qui ne voulait que monter et éclater. Je me sentais capable de tout, invincible. Alors c'est tout naturellement que ces mots franchirent le seuil de mes lèvres.

- Je t'aime.

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