Réflexion

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Le chemin du retour est bien plus rapide, j’ai à peine le temps d’admirer le paysage que je suis déjà devant chez moi, moteur couper, plonger dans le noir de la nuit et de ma voiture. Deux jours plus tôt je quittais cette maison pour la fuir, à présent je revins pour la combattre. L’intérieur est aussi très sombre, pas de lumière pas de bruit, je pose mes clés, mon sac, ma veste, me déchausse et grimpe les marches. Elles craquent sous mes pas mais je me fiche bien qu’on comprenne que je suis de nouveau là. La porte de ma chambre est fermée et quand je l’ouvre il y fait bon et l’odeur de mon parfum m’enveloppe agréablement. Il y fait encore plus sombre que dans notre salon, un peu come si je m’enfonçais de plus en plus dans les tréfonds de la maison. La porte se ferma doucement derrière moi et je m’écroulais sur mon lit en poussant un soupire de plaisir. Moelleux et chaud, comme si je ne l’avais jamais quitté. Un mouvement dans mon dos me fit sursauter et je me mis à tâtonnée ma table de chevet pour allumer une lumière, je ne réussis qu’à faire tomber ma lampe dans un bruit qui sembla faire vibrer les murs. Un rire étouffer me permit de faire enfin la « lumière » sur la personne dans ma chambre.

« Tu peux m’expliquer ce que tu fais dans ma chambre Alex ? »

Il garda le silence, comme pour amplifier le mystère et l’ambiance qui s’étaient installer dans la pièce. Il se racla la gorge, renifla et quand je sentis le matelas s’affaisser je compris qu’il avait pris place à côté de moi. Je me redresse aussitôt et fait courir ma main sur mes couettes jusqu’à atteindre, enfin je pense, sa cuisse. Il sursauta mais finis par mettre sa main sur la mienne, elle est chaude et un peu rugueuse, comme dans mon souvenir. C’est étrange de penser de cette façon, je donne l’impression que cela fait des mois que je suis parti et pourtant, deux jours à peines se sont écouler.

« Où tu étais ? il brisa si soudainement le silence que je mis quelques secondes avant de répondre.

- A la mer.

- A la mer ?! Mais que… Pourquoi ?

- J’avais besoin de prendre l’air loin d’ici. D’être un peu seul…

- … Tu sais qu’on était mort d’inquiétude avec ta mère ? On n’arrivait même pas à te joindre sur ton portable !

- Je n’avais pas envie de parler.

- T’aurais au moins pus nous envoyer un message pour nous rassurer.

- J’avais besoin d’être seul je te dis, sans portable, pas d’obligation et pas de compte à rendre.

- En tout cas moi j’ai vraiment eu peur… Et… Tu en as conclus quoi de cette escapade solitaire ?

- Que je voulais des réponses à mes questions. »

Il retint son souffle, c’était le moment, le moment de tout dire, et il n’allait pas être le seul à parler.

« En fait, commençais-je, j’avais besoin de réfléchir posément à ce que ton arriver chez nous avait provoquer. Je me suis rendus compte de beaucoup de chose, des choses que, sans doute, j’aurais dû comprendre plus tôt… Ne t’inquiète pas ! je ne suis pas en train de te faire une déclaration d’amour, répliquais-je en le sentant se crisper à mes côtés. Mais comprend moi, tu arrive et tu bouleverse mon monde avec ta présence, ta manière de pensé, tout en toi sort totalement de l’habituel compagnie qu’est ma mère et les gens de cette petite ville. J’ai paniqué, mais au final c’est de sa dont j’avais besoin et pour ça… Je te remercie. Merci d’avoir mis ma vie et ma tête à l’envers ! »

Il se mit à rire et rapidement le miens le suivis, c’était toujours comme ça, il était contagieux, son sourire, son rire, tout en lui provoque chez moi une foule d’émotion qui s’étaient cachés depuis la mort de mon père et peut être bien avant encore. Il serra un peu ma main dans la sienne et bailla à m’en donner envie aussi.

« Il est tard, on devrait aller dormir, répliqua-t-il.

-Oui, la route a été épuisante.

- J’imagine, il commença à se lever mais je le retins.

- Reste avec moi cette nuit… »

Il faisait trop sombre pour que je puisse distinguer son expression, mais rapidement il enleva son haut et son jean pour se glisser sous mes draps. Moi je m’endormis presque aussitôt, encore dans ce pyjama plein de sables et sa main toujours dans la mienne.

C’est moi qui me fus réveillé en première, Alex lui dormait toujours à côté de moi ma main toujours dans la sienne. Je me dégageai prudemment et descendis les escaliers pour me rendre dans la cuisine, je n’avais pas manger depuis ce dernier paquet de bonbon que j’avais engloutis en rentrant. Quand je finis de me servir un bol de céréale je m’installai à la table en silence. Seul le bruit de ma mastication percer le silence de la pièce, il était trop tôt sans doute pour que ma mère soit debout, et c’était sans doute mieux ainsi, je n’avais pas envie de la voir tout de suite. Le soleil illumina plus encore la cuisine, faisant briller le métal de notre cuisinière. Une fois mon bol finit et plaçait dans l’évier je rejoignis de nouveau ma chambre pour m’habiller rapidement. Je fus tellement discrète qu’Alex ne se réveilla pas, il se tourna dos à moi en marmonnant des paroles endormit. Je redescendis tout aussi silencieusement et, prenant sac et clé je sortis de la maison encore endormie. Dehors il faisait beau, pas chaud mais pas froid non plus, juste suffisamment bon pour sortir sans écharpe et bonnet. Je me mis à marcher vers la forêt de nouveau, à la recherche de ce havre de paix qui fut le miens il y a quelques jours. Il me manquait et j’eu envie de nouveau de me perdre en son sein. Elle était plus belle que dans mon souvenir, les odeurs et les bruits accompagnèrent ma traverser silencieux. J’avais l’impression que cela faisait des années que je n’étais pas venu, à croire que cette escapade à la mer avait complément bousiller ma notion du temps. De toute manière vue comment ma vie est en bordel un truc de plus qui ne marche pas ça ne va pas changer grand-chose.

Une fois que je fus sûr d’être suffisamment loin de la maison et de tous les tracas de ces derniers jours je m’installai sur une vielle souche. Elle était encore humide de roser et j’en sentis la fraicheur à travers mon manteau et mon jean. Un frisson me parcourra tandis que je sortais le livre que m’avait offert Alex, il serait temps que je le lise ! Je me pris doucement à l’histoire, le rythme un peu trop rapide à mon gout me donna du fil à retordre, j’avais du mal à suivre mais l’histoire était intéressante. Je m’identifiai un peu au personnage, une jeune fille solitaire qui aimait voyager, elle aimait surtout, comme elle le dit elle-même, se perdre dans les chemins qui la menait à une destination qu’elle-même ne connaissait pas. J’aime cette façon de voir les choses, partir et ne rien programmer, se laisser faire par le courant de ses envies, et ne rien regretter. Alex avait eu un bon instinct, ce livre me pait, étrangement la rapidité du rythme, les tournures de phrases par moment farfelu, ces actions par moment incompréhensible toute ces choses qui me font d’habitude grincer des dents m’émerveille. J’aime la manière étrange mais subtile qu’à l’auteur de compté cette histoire, et j’aime par-dessus tout cette héroïne fantasque et romantique au plus haut point qui ne cesse de me surprendre au fur et à mesure que les pages se tournent et que les mots défilent. Je me perdis dans les pages et le récit m’emporta loin de la forêt, loin de la terre et loin de tout se qui chamboulait ma vie. Je me laissai porté par l’exaltation de l’héroïne et je ne vis pas le temps passé. Bientôt le soleil fut au dans le ciel et la chaleur m’obligea à enlever mon manteau. L’aire sentait plus encore la terre, et l’atmosphère se gorgea d’humidité qui me colla à la peau. Un oiseau traversa le ciel au-dessus de ma tête et je levai les yeux du roman, je me perdis un peu dans la contemplation des feuilles d’arbres se découpant sur ce ciel bleu. Je l’envi, cet oiseau était libre de s’envoler et de parcourir le monde à sa guise, entraver par rien à par sa propre volonté. J’humidifiais mes lèvres et quand la soif devint trop présente je sus qu’il était temps de rentré. Comme la dernière fois j’eu du mal à partir, abandonner ce lieu, cet endroit qui me soulageait était attristant. En traversant la forêt dans l’autre sens je laissai mon esprit vagabonder encore un peu, rassemblant mon courage et ma force pour affronter les problèmes qui m’attendaient.

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