Le mimosa.

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Il tournait autour de lui et se dirigeait vers un stand de violette, puis un de bégonia, un qui croulait sous les cosmos, un autre sous diverses sortes de rose, une d’agapanthe, des amarantes, des bleuets, et encore pleins d’autres mais c’était étrange il semblait presque perdu entre toute ces fleurs et tous ces choix. Au bout de quelques minutes je m’approchai de lui et lui fis signe de me suivre. Une fois devant le stand des mimosas je lui offris un immense sourire avant de prendre un bouquet et de le porter à mon visage, l’odeur me chatouilla le nez et je soupirai de bonheur.

- En matière de fleur je suis beaucoup plus simple, une branche de mimosa peu faire ma journée.

- Jamais je n’aurais pensé que tu aimais cette fleur, je pensais que tu serais comme ta mère et qu’un bouquet de rose te plairais.

- Non, c’est trop commun, toutes les femmes aiment les roses, et je peux comprendre elles sont très belles mais… Je préfère le mimosa, il y avait un immense arbre de mimosa dans le jardin de la maison d’enfance à mon père. Je passé mes journées à lire en dessous, bercer par les mots et l’odeur des fleurs.

En me tournant vers lui je fus surprise de voir que son expression était devenue très sérieuse, trop sérieuse.

- Je rentre, lançais-je soudain. Je suis fatiguée et j’ai des cours à étudier.

- Heu oui bien sûr, je te raccompagne jusqu’à ta voiture.

- Ce n’est pas utile.

Sans perdre une minute, je fis demi-tour en me dirigeant vers le parking, il ne me suivit pas, et c’était mieux ainsi. Une fois dans la voiture j’avais la tête qui tournait et le moral au plus bas sans savoir pourquoi. La route fut rapide et une fois à la maison, je ne perdis pas une seconde et monta dans ma chambre en fermant la porte derrière moi.

Assise à mon bureau je me mis à travailler, machinalement, comme un robot, je remplissais mes fiches, lisais, corrigeais, organisais, j’avais l’impression que mon cerveau était aux ralentis pourtant rien ne me sembla aller plus vite que le crayon que je tenais sur le papier, le nuit tomba vite elle aussi, emportant les derniers effluve de cette journée trop étrange pour moi. Allumant ma lampe de bureau je continuai de travailler jusqu’à ce que ma mère m’appela pour le diner, le ventre dans les talons je les rejoignis dans la salle à manger, Alex était déjà à table. Une odeur me fit tourner la tête et j’en retins mon souffle. Un immense bouquet de mimosa trôner sur le meuble du salon, il emplissait presque tout l’espace de sa taille, de son odeur et de sa couleur. Tache de jaune dans ce salon dominer par les bleus. Je me retournais vers Alex qui m’esquissa un sourire, que je ne puis que lui rendre. Assise en face de lui je dévorais mon assiette en discutant avec lui, ma mère, statut silencieuse nous observer, inexpressive, avalant sa soupe sans bruit. La soirée s’éternisa, il y eu un film, un immense saladier de pop-corn, de la bière pas assez fraiche et nos rires, à moi et à Alex. Puis le sommeil vint lui aussi, emportant mon courage, je lui dis bonsoir et monta doucement jusque dans ma chambre ou je m’écroulai sans me déshabiller. La porte grinça et je tournai la tête, Alex avait passer sa tête à travers l’entrebâillement de la porte.

- Bonne nuit ! me répliqua-t-il en souriant.

- Nuit’.

- Tu devrais te déshabiller !

- V’t’foutre…

Il ria doucement, me souhaita de nouveau bonne nuit et ferma la porte, je fus pour une fois emportée rapidement par le sommeil qui à mon réveil me laissa un arrière-gout de rêve étrange et incomplet dans la bouche.

Le lendemain, sous la douche je fis le résumé de ma journée à venir. Je devais avancer sur mes cours, les vacances ne dureraient pas éternellement et je ne tenais pas à me prendre un zéro car mon travaille aura été bâcler. Une fois sécher et habiller, je pris mes cours et descendis m’installer devant la cheminer qui, comme à son habitude, était allumer. Mais quand est-ce que ma mère trouvait-elle le temps de la mettre en route ? Travailler devant ce feu me donner toujours chaud et soif, mais cela faisait aussi monter mon envie de travailler et de finir le plus vite possible. Je ne remarquai pas tout de suite qu’Alex s’était assis sur le fauteuil pour lire. Il lisait un de mes livres, et, sans lever la tête de mes cours je lui lançais nonchalamment :

- Alors ? Il te plait ?

- Mumm… Je ne sais pas encore.

- Comment ça tu ne sais pas encore ? Tu en as déjà lus un bon morceau.

- Je ne sais si un livre me plait que quand je le finis.

- Bizarre…

- De quoi ?

- Toi ! Je te trouve bizarre…

- Et encore t’as pas tout vue.

Puis il reprit sa lecture et je repris mes cours, le silence entre nous était agréable, chaud grâce à la cheminer et au léger bruit des pages tournaient et du crayon qui glissait. J’aurais pu rester comme ça des heures durant, mais c’était sans compter sur ma mère qui déboula dans notre bulle comme un ouragan.

- Sophie tu peux aller me faire les courses s’il te plait ? J’ai beaucoup de travail.

- Moi aussi je te signal !

- Oui mais moi c’est urgent, alors s’il te plait je n’ai pas envie de discuter, va me faire ces courses, je laisse la liste et de l’argent sur la table de la cuisine, tu peux garder la monnaie.

Et c’en était finis, je ne pouvais rien dire à ma mère, elle sortit rapidement et alla s’enfermer dans son bureau où je n’entrais jamais. Abandonnant mes livres et cahier je pris l’argent et la liste et fila dans l’entrer enfiler mes chaussures et une veste. J’en sortis un mouchoir et me moucha brillamment en éternuant.

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