Scène exclusive : Un baiser de velours.

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La nuit tombée, Lysen devint anxieuse. Ce n’était pas la première fois qu’elle recevait son petit ami chez sa mère, mais cette fois, quelque chose en plus l’animait.

Habituée à passer la plupart de ses soirées avec lui à l’internat, au sein de sa chambre d’enfance, la plus jeune des Makes s’agitait. Les scènes dans sa tête ne cessaient de défiler. C’était différent de là-bas.

À l’école, sa chambre se trouvait collée à deux autres. Ils se bécotaient, pourtant. À longueur de temps. Des plus petits bisous aux baisers langoureux, veloutés, mais rien n'égalait l’intimité qu’elle trouvait en cet endroit. Là où elle se sentait complètement à son aise.

Prendre trop de temps sous la douche était d’ailleurs l’une de ses mauvaises habitudes. Si bien que lorsqu’elle en sortit après un quart d’heure seulement, Leroy fut surpris. Étendu sur le lit, une BD en mains, ses yeux de chat s’arrondirent quand elle apparut à nouveau dans la chambre.

Quand “déjà” lui effleura les lèvres, il bégaya à la place :

  • C’est… ?

Lysen se tortillait, à pieds nus et une queue-de-cheval basse pour coiffure, dans un ensemble de pyjamas qu’il ne lui connaissait pas.

  • Nouveau ? demanda-t-il, en se redressant doucement contre le dossier du lit.
  • Oui, acquiesça-t-elle.

Il la trouva mignonne.

  • Tu aimes bien ? Je l’ai acheté la dernière fois qu’on a fait du shopping avec maman, expliqua-t-elle en gardant ses doigts accrochés les uns aux autres.

Ce fut à son tour de confirmer. Incapable de faire autrement que de la regarder de haut en bas, il apprécia les vêtements. Un short et un petit haut en velours. Roses, comme sa couleur préférée. Un nœud décorait le bas, et une discrète dentelle embellissait les bretelles, ainsi que le tour de ses fines cuisses.

  • C’est joli, dit-il, contagié par sa timidité.
  • C’est vrai ?

Heureuse, elle sautilla sur place avant de le rejoindre dans le lit, en y grimpant à quatre pattes. Immédiatement, Leroy se tendit, abandonnant sa lecture dans la foulée. Installée devant lui, Lysen se pencha pour lui glisser un baiser.

  • Je suis contente, avoua-t-elle, en touchant le doux tissu. J’avais peur que tu n’aimes pas.
  • Tu parles…

Sa voix basse, soufflée, amena le silence. Les deux jeunes se regardèrent dans le blanc des yeux. Lysen gagna davantage en réserve, les joues de plus en plus colorées. Ses doigts gigotaient, hésitants. Elle les déplaça tout doucement sur l’une de ses bretelles, qui se vit triturer dans tous les sens.

  • Je… j’ai aussi… acheté…

Elle devint toute rouge, tandis qu’elle gardait son regard rivé sur ses genoux. Soucieux, Leroy l’observa alors chipoter à la bretelle du dessous.

  • Mes premiers ensembles ! dit-elle très rapidement.

Quand il la vit saisir son haut par le dessous, comme si elle s’apprêtait à le soulever, il comprit.

  • Est-ce que… tu veux voir ?

Cramoisi, il resta sans voix. Elle se trouvait dans le même état, les mains attachées à son vêtement. Peu confiante, Lysen releva ses yeux dans les siens. En les achetant, elle avait pensé à lui. Elle voulait lui montrer.

  • Tu ne veux pas… ?
  • Si, je…

Avait-il vraiment répondu ça ? Aussitôt qu'il la vit s’illuminer, Leroy déglutit. Une fois de plus, elle s’assura de sa réponse. Il s’étonna lui-même à hocher de la tête et à ne pas bouger quand elle le prit à califourchon. Cette position… Ils y étaient habitués, mais pas dans ces conditions. Nerveux, il l’observa abaisser maladroitement une bretelle. Puis l’autre. Découvrant sa poitrine, ainsi qu’un mignon soutien-gorge. Elle se sentait stupide, à ne rien faire dans l’ordre. Lysen attrapa son haut et s’en défit totalement, des mèches alors en pagaille. Les joues mordues, elle attendit, toute rouge, qu’il dise quelque chose.

C’était comme découvrir un nouveau monde. Leroy ne savait où regarder, parcourant le sous-vêtement. Il était joli, blanc et rose, des petites fleurs ici et là. En avançant sa main, il finit par la placer sur sa taille, obnubilé par la vue. Ça lui plaisait. Cependant, il n’arrivait pas à l’exprimer.

Lysen le sentit pourtant, assise sur lui :

  • Tu peux… toucher, si tu veux, dit-elle à demi-voix.

Il n’aurait pas cru que cela lui ferait quelque chose. Fébrile, à la place, il y déposa sa tête, l’oreille à l’écoute. Son cœur battait à toute vitesse, à son égal. Il en profita un temps, entouré de ses bras et nicha son nez contre sa peau. En récupérant son odeur, il embrassa son épaule, puis sa clavicule. Enfin, le galbe de son sein, qu’il attrapa dans une main. Il apprécia la texture douce et rebondissante. La chaleur lui monta à la tête, autant qu’à celle de Lysen. Il comprit vite, à ses jambes se resserrant, qu’elle aussi, appréciait.

Il ne l’avait jamais vue avec cet air et elle non plus. Échauffés, les sensations nouvelles, prirent le contrôle. Les baisers maladroits se transformèrent en caresses, en conquête du cou de l’autre. Ce n’était pas la première fois qu’ils s’embrassaient comme cela. Mais c’était la première fois que Lysen dirigeait ses doigts plus bas. Le contact l’électrifia. D’un coup, il stoppa sa main.

Tous deux se fixèrent. Il respirait fort, et pas que d’excitation.

  • Ici, c’est…
  • Tu n'aimes pas ?

Son air, altéré par le désir, le déstabilisa. Il ne pouvait de toute manière pas cacher son état actuel. Son corps le voulait, mais pas sa tête. Sa tête pleine de cauchemars. Leroy nia. Il le voulait, mais… Il baissa les yeux. Comprenant, Lysen voulut retirer sa main, mais à nouveau, il l’en empêcha. Et même, il la dirigea, tout aussi impatient. Malgré tout, il grimaça.

Cette chose-là était inavouable et pourtant, il lui dit :

  • Là aussi, j’ai… des cicatrices.
  • Là… aussi ?

Voir ses prunelles écarquillées d’horreur, c’était… même pour un instant, cela le brisa. Floue, il ne vit pas sur son expression changée, ses sourcils se froncer.

  • Je m’en fiche.

Son cœur fit un bond en tombant dans son regard affriolant et fou de rage.

Révoltée, elle s’exclama :

  • Oui, moi je… !

Elle planta ses yeux désolés, et par-dessus tout, amoureux, dans les siens. Les larmes glissèrent là où elle pressa doucement sa main. Là où elle le caressa délicatement de ses doigts, entre ses jambes, avant d'abaisser respectivement son jogging, puis son boxer. En le découvrant, elle s’embruma, l’émotion la gagnant, et l’envie de le couvrir de plaisir prenant le dessus. Ses lèvres se rapprochant, le firent frissonner.

Elle y déposa un baiser, murmurant :

  • Je vais en prendre soin.

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