Le mot de la fin

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Nous sommes à J-3 avant la fin de tous ces mois de traitements, de purgatoire. Je suis contente, c’est indéniable, mais j’ai cette sensation bizarre, limite flippante : par où commencer ? En effet, depuis le vingt-deux décembre, j’étais entrainée dans une spirale où opérations, chimio, et rayons se sont enchainés. Pendant huit mois, sans s’arrêter. Et, voilà que vendredi, tout va s’arrêter net. Brutalement.

Certains pourraient avoir un peu de mal à saisir ma pensée. Car, c’est seulement maintenant, et après tous ces traitements, envers et contre tout, que je réalise que j’ai fait tout ça contre un « CANCER ». Apparemment, c’est ce qu’on appelle l’après maladie… Le fait d’avoir résisté à ces chimio, de courir tous les jours à la même heure pendant sept semaines pour les rayons. Et là, je vais faire face au… Néant.

J’ai l’impression, et je l’ai dit plus haut, d’être jetée, comme ça, livrée à moi-même dans la nature, une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Ça fait tout drôle. Je ne peux garder cette réflexion pour moi. Hier donc, j’ai ressenti le besoin d’en parler à ma mère ainsi qu’à mon homme.

Lui, c’est quand même autre chose. Il n’a pas la même vision que moi. Peut-être un peu plus pragmatique. Je pense que j’ai pris la bonne décision de lui en parler, car il m’a présenté les faits autrement et suggéré d’autres perspectives sur le fond de ma pensée. Quand je lui ai dit que ça allait être dur de réapprendre à vivre avec cette épée au-dessus de moi, il a simplement répondu que le plus dur était derrière nous, que le meilleur reste à venir. Ça peut paraître simpliste dit comme ça. En fin de compte, cette épée, que nous soyons malades ou en bonne santé, tout le monde l’a au-dessus de soi. Il n’y avait pas que la maladie dans la vie, ou les accidents etc…

Je vous assure que je ne suis pas en déprime. J’ouvre juste enfin les yeux sur ce que nous avons traversé. La vie et les choses que j’ai laissées de côté, ou plutôt mises entre parenthèses, reviennent doucement mais sûrement.

La vie est faite ainsi. Ce qui devra arriver, de bon ou de mauvais, arrivera. Donc, ne pas changer, rester soi-même et vivre à trois cent pour cent. En somme, la beauté de la vie est partout. Ce n’est pas elle qui manque à nos yeux. Ce sont nos yeux qui manquent à l’apercevoir.

Je pense que les choses n’arrivent pas par hasard. Je reste persuadée que ce cancer avait du sens. C’est cette expérience que j’ai voulu partager. Je m’appelle Stéphanie et j’ai vaincu un cancer.

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