C'était le jour, et pourtant, la forêt était sombre.

Un sentier sinueux traversait le bois, presqu’entièrement recouvert de broussailles desséchées, colorées de mille nuances d’or et de brun. Semé de cailloux gris pointus, il serpentait et semblait s’enfoncer dans l’obscurité.

Autour s’élevaient les fins troncs d’arbres aux reflets d’argent dont les feuilles pourpres, ondulantes et frissonnantes, commençaient à se faire rares.

Une mince portion de ciel gris filtrait au travers du feuillage, éclairant vaguement la piste et la faisant prendre des teintes plus claires.

L’air sentait l’humus et le bois humide, la terre et les feuilles sèches s’entassant sur le sol.

Telle une forêt morte, on n’entendait pas un bruit, si ce n’est le murmure du vent dans les branches et un craquement de brindille de temps à autre.

Le bois respirait le surnaturel, s’y risquer, c’était s’attendre à voir surgir un centaure de chaque arbre, bondir un Elfe de chaque buisson, voler une fée derrière chaque feuille, ou apparaître un feu follet après chaque virage du sentier.

Mais, après tout, qui a dit qu'ils n'existaient que dans les livres...?