6 Palais - Comptoir du Futur

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Fabrice :

— Léo, qu’est-ce que tu prends ?

Quatre hommes sont accoudés au comptoir du bar d’une salle de sport. Fabrice, Stéphane, Christophe et Edmond.

Edmond alias Léo :

— Une blonde.

Fabrice :

— Roh ! Attends un peu, t’arrives juste. Tu ne vas pas laisser une gonzesse t’empêcher de causer avec tes potes !

Stéphane :

— Alors comment ça va, pas trop dur la vie minable d’ici ? 

Edmond se frotte le derrière de la tête.

— Eh bien…

Les trois autres rigolent.

Ils trinquent.

Stéphane :

— T’es parti où exactement ?

Fabrice l’engueule :

— Il l’a dit dix fois, à Amsterdam !

Edmond :

— Ouais à Amsterdam. J’y étais pour faire un chantier et passer mon diplôme d’archi’. C’est ce que j’ai fait. Et j’ai fait non pas un, mais plusieurs chantiers, des maisons sur la mer, dit-il pas peu fier. J’ai bossé et j’ai eu mon diplôme.

Fabrice :

— On est fiers de toi, Léo ! Si on nous avait dit que l’un d’entre nous ferait des études après le bac, jamais on ne l’aurait cru. Et en plus c’est un beau métier, ton père doit être fier.

Edmond :

— Oui je pense qu’il est fier. Et vous ?

Fabrice :

— Ben nous, tu vois, on n’a pas bougé, on se retrouve ici tous les jeudis soir. Lucio nous laisse le frigo ouvert, il sait qu’on boit un coup mais qu’on range ensuite.

Edmond à Christophe :

— Et donc tu as un fils.

Christophe lève sa bière en l’air.

— Ouais ! Théodore. Neuf mois tout rond.

— Félicitations !

— Merci.

Edmond porte la bouteille à ses lèvres.

Fabrice :

— Stéphane est avec une nana, depuis… Combien ça fait, Stéphane ?

Stéphane :

— Dix mois ! Victoria. Elle est d’origine ukrainienne.

Edmond :

— Trop class’ ! Une grande blonde bien chaude !

Stéphane ricane.

— Félicitations ! Comme quoi tout arrive !

Fabrice :

— Et moi, je retape une vieille baraque pour Lynda et les enfants.

Edmond le frappe sur l’épaule virilement.

— T’as enfin trouvé une ruine à ton goût ?

Fabrice :

— Ouais, même que j’y passe tous mes week-ends et j’y ai passé quelques soirées cet été, j’peux t’dire. Mais bon, maintenant que tu es là…

Il le regarde, malicieux.

— Tu vas pouvoir m’aider… !

Stéphane :

— Sauf s’il a ramené une petite brune !

Edmond :

— Ouais. Non. Pas de femme dans les bagages.

Fabrice :

— Du coup, tu as du temps libre !

Christophe :

— Tu rebosses, t’as trouvé quoi ?

Edmond :

— Oui, il y a Piacenza qui m’a proposé de faire le conduc’ sur ses chantiers, le temps que je trouve quelque chose.

Christophe :

— Ah ! Tu es sur le chantier du Palais des Congrès ?

Edmond :

— Ouais, c’est moi qui le finis.

Christophe :

— Je connais un type sur ce chantier, Dubois, je ne sais plus quel est son prénom. Si ! Philippe je crois. C’est le paysagiste du chantier. En fait c’est l’agent Green de la municipalité.

Il fait le signe des guillemets avec les doigts. Il dit :

— Pour avoir les subventions, il faut un partenariat avec un pépiniériste ou une entreprise de jardinage. Et Monsieur Dubois a proposé des choses innovantes et écolo’.

Edmond glousse :

— Ouais. En fait ce n’est pas lui qui est sur le chantier, c’est une nana.

Christophe ricane :

— Ah oui, son patron l’envoie partout. Il doit trouver qu’elle passe bien ! Il rit. Elle doit faire du bon boulot vu comment elle fout l’bordel chaque fois !

Edmond, portant le goulot à ses lèvres :

— Ah bon, c’est connu ?

Christophe :

— Ouais ! Elle travaille chez Dubois depuis quoi, un an, deux ans. Et pour après, tu cherches quoi ?

Edmond souffle.

— Je ne sais pas trop. J’ai bien envie de continuer à bâtir différemment. Je ne suis pas sûr que ce soit envisageable de trouver un projet comme ça ici. Je vais voir. De toute façon, il fallait que je rentre. Pour voir mes parents, pour voir mes potes. Après on verra.

Ils choquent leurs verres.

Fabrice :

— T’as toujours ta « Ville du Futur » en tête ?

Edmond hoche la tête.

Fabrice :

— C’est fou ça. T’as toujours voulu ça. Je ne connais personne qui ait conservé son rêve de gosse comme toi.

Edmond :

— Mais, ici, vous ne venez que pour le comptoir ou vous faites du sport, aussi, un peu ?

Ils rigolent.

Fabrice :

— Et d’où crois-tu qu’on tienne ces corps d’athlètes ?

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