Sur une grue à haut-parleurs.

Ils sont là, tous rangés en ligne, penchés au-dessus du vide.

Le gars d'en haut, avec son talkie, regarde le groupe silencieux, avant de transmettre sa directive.

"Prélude N°4".

Sur la terre-ferme, le deuxième gars au talkie enclenche le mécanisme.

S'élève dans les airs la voix des caissons de basse.

La ligne ne bouge pas, vide ou en intense introspection, nul ne le sait.

Le vent est joueur à cette altitude, modifiant le son, secouant la grue.

Un métier paisible, entre midi et deux, pour satisfaire des gens en manque de grandeur.

Planer sans chimie, libéré de sa pesanteur, le temps d'une demi-heure.

Puis la ligne redescend, comme un convoi funèbre, rejoignant les Enfers.