Chapitre 1

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Hey toi ! Petit bonhomme, seul dans la rue, assis par terre qui attends une pièce, un ticket resto et qui sait... un peu de chaleur humaine...

À noël c'est le moment des miracles !

Alors si on rêvait un peu...

***

En cette veille de Noël, je sentais le froid m'envelopper. Mais j'aimais cette période de l'année, car les gens étaient souvent plus généreux, alors parfois, j'avais même eu le droit en plus de l'augmentation des pièces, à des vêtements, des repas chauds et surtout à des sourires de bienveillants, même s'ils restaient trop exceptionnels.

Cette fois, j'avais eu le droit à une bouteille de vin et du bon en plus. Elle me faisait un peu oublier le froid et la nuit. Doucement, je rejoignais les bras de Morphée, espérant faire des rêves de soleil, de cocktail sur la plage, de vacances aux sports d'hiver, tout ce qui un jour avait été ma vie. Mais à presque quarante ans, j'avais tout perdu, à avoir trop joué dans les casinos.

Alors chaque jour, je venais m'asseoir sur ces marches, déposant mon vieux Chapeau râpé, espérant un peu de générosité des passants.

Elles étaient là, ses images que j'avais espérées, je glissais sur la neige, avec des skis dernier-cris et rejoignais mes amis pour boire un bon vin chaud.

J'étais réveillé par un soleil d'hiver, qui annonçait aussi une baisse des températures dans cette région.

Merde !

J'avais oublié de ranger mon chapeau avant de m'endormir et je vérifiais que personne n'avait volé mon petit pécule de Noël. Heureusement toutes les pièces étaient là et même un nouveau billet de dix euros. Je remplissais donc mes poches avec mon futur repas de Noël.

Là, sous les pièces, je trouvais un petit papier plié en quatre. L'ouvrant, je vis un mot écrit.

Joyeux Noël petit bonhomme,

C'est Noël et si vous le désirez en venant au 5, rue des bois, pour le dîner du 31 décembre vous trouverez, nourriture, vêtement et chaleur humaine...

Joyeux Noël

Je fourrais aussitôt ce papier dans ma poche et allais à la boulangerie du coin pour m'acheter un croissant et un pain au chocolat.

Pendant les sept jours qui me séparaient de la St Sylvestre, je lisais et relisais ce mot, espérant que ce n'était pas un mauvais canular, qui ne m'apporterait que déception.

La nuit, qui avait précédé le soir du réveillon, j'avais trouvé une place dans un foyer et j'avais pu récupérer quelques vêtements pas trop troués et propres. J'avais pu aussi prendre une bonne douche chaude et espérais ainsi ne pas avoir l'air trop "clochard" en arrivant chez le propriétaire de ce mot, qui ne me quittait plus depuis sept jours.

En arrivant au 5, rue des bois, j'avais les mains qui tremblaient un peu. J'étais dans une rue calme avec de grands jardins, cachés derrière de belles grilles en fer forgé, surplombé d'arbres centenaires.

Je pris une grande inspiration, appuyais sur la sonnette et croisais les doigts. La grille, qui devait être commandée depuis l'intérieur de la maison, s'ouvrit doucement. Je rentrais dans le jardin et découvris une maison de maître, construite en pierres meulières. De nouveau, je sonnais en arrivant à la porte d'entrée. À travers la porte vitrée, je vis la silhouette d'une femme. La porte s'ouvrit et devant moi se tenait une Dame magnifique, en tenue de fêtes et talons hauts.

- Chéri, notre invité est arrivé, cria t'elle.

- Bonjour, entrez donc Monsieur et donnez moi vos vêtements, si vous le voulez bien ?

Après un petit temps d'hésitation, j'ôtais mon manteau, mon écharpe et mon chapeau que je donnais à cette déesse du bon goût.

- Merci, et accompagnez moi que je vous fasse les présentations.

Je la suivis et découvris une maison en parfaite adéquation avec la façade et le jardin. Un mobilier bourgeois, de grandes pièces lumineuses, une décoration de Noël présente mais pas trop chargée et une belle cheminée ancienne dans lequel flambait un bon feu.

- Venez vous réchauffer près de la cheminée, me dit le propriétaire en me tendant la main pour me dire bonjour.

- Bonjour, dis-je tout bas.

- Ne soyez pas intimidé mon ami, ce soir vous êtes notre invité. Je vais commencer par les présentations. Ma femme Judicaëlle, qui vous a invité à cette soirée de St Sylvestre. Et moi-même, Charles, propriétaire des lieux. Et vous ?

- Je me prénomme Victor.

- Bien très bien. Et bien mon ami quand vous serez réchauffé, je vous proposerais le programme de la soirée. S'il vous convient bien sûr, dit-il avec son phrasé bourgeois qui me donnait l'impression d'être un invité de marque.

- Oh, mais bien sûr. Maintenant si vous le désirez.

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