Le danger de la volupté

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Notre célèbre enquêteur, Domenico Scribus, est en train de paresser au lit en compagnie de la charmante Romane qu’il a sauvée du bûcher. Et il n’est pas mécontent de la façon dont elle le remercie. Dans ce lit au sein de cette auberge, il l’observe à la lumière du soleil qui se lève, nue contre lui, ses longs cheveux roux sur son torse. Elle est en train de couvrir ses pectoraux de baisers qui réveillent son envie d’elle autant que la vue de ses magnifiques courbes. Il laisse glisser une de ses mains sur ses fesses rebondies qu’il a pu découvrir durant la nuit… Au moment où il la sent saisir sa virilité, des coups forts contre la porte de la chambre retentissent…

« Messire ! Messire ! Ouvrez donc ! Nous avons besoin de vous ! C’est important ! »

Romane relève ses beaux yeux vers lui et lui chuchote :

« Ne faisons pas de bruit

Continuons, je vous en prie

Ne répondez pas à cette intrusion,

Je dois m’occuper de votre excitation »

Domenico est tenté de répondre favorablement à sa partenaire, mais il n’a pas le temps de réfléchir que la porte s’ouvre en grand.

Un homme entre, sans se soucier de la femme nue dans les bras de l’Italien. Domenico remonte la couverture sur leurs deux corps dénudés par pudeur, essayant d’ignorer la voix de son anneau magique qui lui susurre de mettre l’intrus dehors et de continuer à profiter de sa belle qui ne cesse d’ailleurs de le déconcentrer de ses doigts impudiques.

« Messire ! Une jeune dame est arrivée pour vous. Elle est en pleurs et dit qu’elle a besoin de votre aide ! Il faut venir vite ! »

Domenico est agacé.

« Qu’elle attende donc ! Vous voyez bien que je suis occupé ! Dites-lui de revenir plus tard et ne me dérangez plus ! »

L’homme ressort, confus. Domenico profite du calme revenu pour s’occuper de Romane qu’il comble à nouveau avant de se rhabiller et d’aller voir ce qu’il se passe. La dame est partie mais a laissé un message… Codé ! Domenico s’installe dans une chaise à bascule, près du feu de la cheminée pour l’étudier et essayer d’en comprendre le sens. Lorsqu’il parvient à déchiffrer le code assez primitif, sa curiosité est néanmoins piquée et il sait qu’il va devoir quitter l’auberge pour résoudre ce nouveau mystère :

« Venez me retrouver. J’habite au troisième étage de la pension familiale, rue du Marché, à Beaune. Ne dites à personne où vous allez. Le danger est grand et votre discrétion est vitale. Venez seul ou bien je mourrai. »

Il remonte prévenir Romane de son départ :

« Déjà, je suis délaissée !

Le mystère t’attire,

Je ne peux que m’incliner

Et ne pas lutter contre ton désir »

Domenico sourit mais son esprit est déjà totalement tourné vers cette jeune femme habitant au troisième étage de la pension familiale… A quel danger doit-elle faire face ? Comment va-t-il pouvoir l’aider ?

Il emmène avec lui sa petite dague qu’il dissimule sous une large cape et se rend, à pied, jusqu’à l’adresse indiquée dans le message. S’abritant du vent sous un porche, il observe un instant la grande maison avant de s’en approcher. De nombreux hommes entrent et sortent. Il voit toutes les catégories sociales se mélanger, ce qui est surprenant. Il doit s’agir d’un lupanar sûrement…

Domenico se décide enfin à aller frapper à la porte. Personne ne répond, mais on lui entrouvre… Il distingue un couloir plongé dans l’obscurité et un escalier au fond. Une dame sans âge, édentée, le regarde, avide. Elle tend sa main.

« C’est combien ? »

« Tout dépend où vous allez Messire. Plus vous montez, plus c’est cher. »

Domenico réfléchit rapidement.

« Je veux aller voir la jolie jeune femme au troisième étage. »

Elle lui jette un regard noir.

« Ah non, sa journée est réservée… Vous pouvez vous payer celle de l’étage au-dessus, je suis sûre… »

Domenico opine et lui remet la somme demandée. La vieille dame le laisse monter, seul. Bien entendu, il s’arrête à l’étage indiqué dans le message et essaie d’ouvrir la porte qui malheureusement est fermée… La jeune femme qui était en pleurs à l’auberge doit être enfermée dans cette pièce… Il s’assure que personne ne l’observe et il crochète la porte qui ne résiste pas bien longtemps à ses talents de serrurier amateur.

Il entre et referme immédiatement la porte derrière lui, le laissant dans une obscurité presque totale qu’une bougie peine à éclaircir. Une odeur de rose et de jasmin emplit ses narines. Il laisse ses yeux s’habituer à la pénombre et distingue une forme immobile dans le lit… Quelques cheveux bruns… Longs… Il reste silencieux et ne bouge pas, se demandant ce qu’il fait dans cet endroit… Son anneau magique lui souffle de se déshabiller et de profiter de la somme versée, mais il préfère ne pas l’écouter.

Il avance d’un pas. Le sol en bois grince et la jeune femme pousse un petit cri de surprise, se redressant sur son matelas.

« Chut ! Ne faites pas de bruit ! C’est moi, Domenico ! »

Il distingue un sourire sur le visage de la jeune femme qu’il parvient à mieux discerner. Elle ne porte aucun vêtement et son mouvement a dénudé sa poitrine qu’elle peine à recouvrir chastement de ses mains. Elle chuchote d’un air mystérieux :

« Oh Domenico, vous êtes venu ! Quelle joie pour moi de vous rencontrer enfin ! »

« Vous me connaissez ? On peut parler ici ? Pas de danger à proximité ? »

L’enquêteur italien reste sur ses gardes.

« Oh oui, je vous connais ! Vous êtes l’enquêteur romain dont tout le monde parle ! Et je savais que vous ne pourriez pas résister à mon message… »

Domenico hausse un sourcil… Elle n’a vraiment pas l’air en danger, cette petite jeune !

« Et pourquoi m’avoir demandé de vous retrouver ici ? Quel danger vous menace ? »

La jeune femme laisse retomber ses bras le long de son corps, lui offrant ainsi une vue magnifique, et lui lance un regard fiévreux. Elle se lève et pousse l'Italien sur le côté, se mettant entre lui et la porte d’entrée, sans aucune pudeur.

« Je vous ai demandé de me retrouver car j’en avais une folle envie… Un besoin porté par tout mon corps et toute mon âme. Et le danger qui menace est celui de ne pas profiter de vous. De vous savoir avec une sorcière qui m’a empêchée de vous sauter dessus, c’était tragique ! »

Domenico se demande dans quel traquenard il est tombé, mais il n’a pas le temps de se poser plus de questions qu’il la sent se coller contre lui et le repousser sur le lit. D’abord surpris, il se retrouve couché sur le dos, chevauché par une furie brune qui cherche à le déshabiller. Son corps répond à la chaleur de sa partenaire alors que son esprit, d’habitude si vif, peine à suivre. Ses mains ne peuvent s’empêcher de se saisir des hanches généreuses de celle qui s’est jetée sur lui. Il sent sa bouche vorace parcourir les mêmes chemins que Romane plus tôt dans la matinée.

Alors qu’il se laisse aller à la volupté du moment, il aperçoit un éclair lumineux dans le reflet du miroir sur la commode près du lit. Son cerveau se reconnecte immédiatement et il repousse la furie immédiatement loin de lui. Il évite de justesse le couteau lancé dans sa direction et, ses braies sur ses chevilles, il transperce celle qui disait l’aimer de sa dague, ne lui laissant aucune chance de s’en sortir. Elle s’effondre sans un bruit, la bouche ouverte, surprise de terminer sa vie dans cette petite chambre au troisième étage de cette pension de famille, rue du Marché à Beaune.

Domenico cherche dans la chambre mais ne trouve rien, aucun indice qui explique cette tentative d’assassinat. Qui peut bien lui en vouloir ? Il se rhabille pour la deuxième fois de la journée, et sort en refermant la porte discrètement. Il est sain et sauf, mais désormais, il sait qu’il va devoir redoubler de méfiance s’il veut continuer à mener ses enquêtes pour la curie romaine…

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