Pépin est assis sur le banc du parc. Bidule ne tarde pas à le rejoindre. Ce dernier s'enquiert auprès de Pépin de l'état de son integrité physique. Pépin se porte-t-il bien, est-il détendu ? Bidule aimerait bien le savoir, en cela il s'adresse directement à son ami, lequel se contente de le fixer. Il ne répond pas. Bidule se dit peut être qu'il n'a pas entendu, ou qu'il est peut être d'humeur taciturne. Alors Bidule réitère la question. Des sons s'échappent de sa bouche qui viennent retentir sur les parois pavillonnaires de Pépin, qui demeure encore et pourtant dans un mutisme inquiétant. Pépin regarde Bidule, Bidule regarde Pépin, Bidule lui demande si tout va bien. Pas de réponse. Alors Bidule prend Pépin par le bras et l'emmène ailleurs.

Habituellement, Pépin aime converser avec son entourage et il est étrange que cette indisposition vocale se déclare subitement, sans prévenir. Le dialogue, c'est quand même important pour entretenir une relation stable et durable, entre amis. Non ? Si.

Les deux amis arrivent à l'arrêt de bus. Bidule s'impatiente et somme à Pépin de lui dire immédiatement quel est le problème. Alors, Pépin, d'un geste rapide, exécute un mime de la main droite, qu'il passe sous sa gorge ! Ça alors ! Bidule se dit alors que le problème n'est pas que Pépin ne veuille pas parler, mais qu'il ne PEUT pas.

Gibille ne tarde pas à rejoindre les deux jeunes gens à l'arrêt de bus, la jeune fille salue ces derniers :

- Coucou l...

Soudain, dans un élan agile, Bidule balance son bras dans la tronche de Gibille, ce qui l'interrompt immédiatement ! Mais saperlipopette, pourquoi a-t-il fait ça ? La pauvre Gibille, décontenancée et hagarde, la main sur la joue rougie et les yeux humides, fixe avec de grand yeux Pépin l'agresseur qui vient de commettre cet acte de méchanceté gratuite et sans fondement apparent. Bidule commence à s'impatienter de plus belle, alors sur un ton des plus autoritaire, il somme à Pépin d'expliquer la raison de ce geste, séance tenante !

Pépin a l'air embarrassé. Son regard s'attarde sur le sac à main de Gibille, qu'il tente d'attraper, mais la jeune fille, apeurée, recule d'un bond. Le garçon, via l'art du mime, remue et articule ses mains dans des gestes précis, et Bidule, dans grande intelligence abstractive, comprendre que Pépin souhaite écrire quelque chose. Bidule sollicite alors le sac à main de Gibille, cette dernière consentant à s'en séparer quelque instant. Bidule en sort un stylo et un carnet, qu'il tend au jeune muet. Pépin griffone alors quelque chose sur le carnet puis le retourne vers ses deux amis. Sur le carnet l'on peut lire :

"Le narrateur nous empêche de dialoguer !"