Chapitre 15 : Hasard ou destinée ?

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Quelques jours après la bataille contre le seigneur des terres insulaires, les funérailles des guerriers tombés au combat ainsi que le soin des blessés arrivèrent enfin à leurs termes. Tandis que Lirinah et ses amis se reposaient de leurs mésaventures dans le royaume du Nord, Kendraff fut étrangement surprit d’être convoqué par Boldiv afin que tous deux aient une conversation ensemble. Le jeune homme était intrigué car ce fut la première fois pour lui, que le seigneur de l’Ouest exprimait de lui parler alors qu’à l’habitude celui-ci passait son temps à lui faire des reproches. Lorsqu’il se rendit au palais de l’ouest, il s’aperçut que Lirinah l’avait accompagné non pas pour être à ses côtés, mais parce qu’elle fut convoquée elle aussi. Une fois dans la salle d’audience du palais, la première chose qui interpella les deux aventuriers fut la présence d’une jeune fille d’une dizaine d’années, assise entre Dalna et Boldiv. Lirinah s’empressa de vouloir interroger ses parents concernant la fillette, mais Kilvar qui était également présent accompagné d’Eldah prit la parole en premier. Il souhaitait que Lirinah lui explique pour quelle raison, Bargark eût tout fait pour qu’elle et Kendraff retournent dans le Nord sans problème, car ce fût la seule inconnue qui empêchât Kilvar et Boldiv de comprendre les intentions du seigneur de terres insulaires.

Lirinah expliqua tout ce qu’elle avait entendu de la part de Bargark, ses plans et ses actions pour en arriver à être en position de pouvoir et tenter de prendre le domaine de l’Ouest, mais aussi en quoi cette dernière avait été piégée au palais de ses parents. Après avoir pris connaissance de ces informations, Kilvar et Boldiv firent le point sur l’ensemble de la situation ainsi que de tout ce qu’ils savaient depuis Bargark avait pris le pouvoir dans les terres insulaires, et firent un bilan des événements à l’adresse du roi afin que celui-ci puisse en tirer les conclusions, afin que ce genre de scénario ne se reproduise plus dans son royaume. Kendraff qui était étonné d’avoir été convoqué par boldiv, fut finalement rassuré que ce ne soit finalement que pour l’interroger. Mais, alors que toutes les personnes présentes quittaient la salle d’audience, Boldiv interpella Kendraff et lui demanda de rester dans la pièce. Le jeune homme fut surpris, se demandant bien ce que le seigneur de l’Ouest pouvait bien lui vouloir pour exiger une entrevue en privé. Il se doutait bien qu’entre le moment où il avait passé un accord avec Rangarth, et celui-ci de sa présence ici, Boldiv avait fini par apprendre ses fiançailles avec Lirinah.

Cependant, Kendraff était beaucoup moins rassuré par la réaction du seigneur face à lui. Se demandant ce que lui réservait Boldiv vis-à-vis de sa situation avec Lirinah, sachant sa réaction pour un simple baiser avec la jeune femme plus d’un an plus tôt, Kendraff restait debout face à son interlocuteur prêt à réagir si besoin. Mais Boldiv ne semblait pas énervé ou en colère contre lui, et demanda simplement au jeune de s’asseoir avant de commencer à en venir aux faits :

- Je pense qu’il est plus que temps et nécessaire que l’on se parle mon garçon. Je pense que tu sais déjà pourquoi je souhaite te parler, non ?

- Effectivement, répondit Kendraff. Mais pourquoi maintenant alors que tout à déjà été décidé, et avec le fils d'un homme que vous haïssiez et au quel vous auriez été le dernier à donner la main de sa fille à sa progéniture. Et avant tout, je préfère vous prévenir que je ne changerais pas d’avis peu importe ce que vous direz. J’ai déjà reçu l’accord de notre roi, et donc je n’ai aucune raison d’avoir votre bénédiction.

- Je le sais bien et de toute façon vous ne l’aurez pas, répliqua Boldiv. Même si le roi a accepté de t’accorder la main de ma fille sans me demander mon avis, je ne suis en aucun cas obligé d’approuver cette union même si je ne vais pas m’y opposer. Et je tiens à te préciser une chose, qui prouve que malgré tes exploits tu n'es encore qu'un gamin. Être en désaccord avec une personne ne signifie qu'on éprouve de la haine envers elle. Je ne détestais pas vraiment ton père, mais seulement toi pour le bazar que tu as provoqué en séduisant ma fille. Et si je suis contre ton mariage avec Lirinah, en aucun cas je n'aurais pu refuser de m'occuper de toi à la place d'Arkar si ces événements avait eu lieux quand tu n'étais encore qu'un enfant

A cet instant, Kendraff fut troublé par les paroles de Boldiv. Alors que ses choix ainsi que ceux de Lirinah, par leur simple égoïsme avait provoqué de nombreux trouble politique dans le royaume et provoqué un conflit armé, Boldiv lui parlait d'un ton et avec des propos presque paternaliste. Surprit de ce comportement, Kendraff n'avait qu'une question en tête : pourquoi de telle parole et pourquoi maintenant ?

- Dans ce cas-là, pourquoi vouloir discuter avec moi de ce mariage si vous l'avez en horreur ? Lui demanda Kendraff. Je ne vois pas l’intérêt d'en discuter si cela ne change rien à la situation.

- Justement si, car ce n’est pas du mariage dont je souhaite te parler mais de ses conséquences pour toi et Lirinah, expliqua Boldiv. Dalna est déjà avec elle dans une autre salle afin de lui parler aussi, afin que tous les deux ayez bien conscience de la situation dans laquelle vous allez vous engager.

- Je ne suis pas sûr de bien comprendre de quoi vous voulez parler, s’étonna Kendraff. Qu’entendez-vous en parlant de conséquence ? Je les connais très bien puisque Rangarth a été très clair à ce sujet. D’ici quelques années, quand l’actuel commandant de la garde royale se sera retiré je devrais le remplacer pour le reste de ma vie et ni moi, ni Lirinah ne pourront repartir à l'aventure, alors je sais déjà ce qui m’attend.

- Je ne parle pas de ça, répondit Boldiv. Je veux que tu comprennes bien une chose : en raison de la nature de ton clan et du pacte qui le lie à la famille royale si Lirinah t’épouse, elle renonce à son statut de princesse du domaine de l’Ouest, ainsi que des privilèges que lui accorde ce titre. J’imagine que ton père t’a parlé du contrat établi entre ton clan et la famille royale, non ?

- Je sais bien ce qu’il en est, répliqua Kendraff. Mais je vous rappelle que lorsque Lirinah a choisi que de quitter le royaume, elle avait déjà fait ce choix. Je ne suis pas là pour parler à sa place, et ce sera à elle de confirmer ce choix.

- Sauf qu’à ce moment-là, il ne s’agissait que d’une fugue, lui rappela Boldiv. Son statut de princesse n’a jamais était remis en cause lorsqu’elle partit du domaine de l’Ouest et que nous la recherchions. Là c’est différent car en t’épousant, elle deviendra dès l’instant un membre de ton clan et donc soumise aux mêmes règles que toi. Soit en bien conscient, en ce qui me concerne j’ai déjà pris toutes les dispositions nécessaires. J’imagine que la présence de la jeune fille de toute à l’heure ne vous a pas échappée ? Elle se nomme Hyeldi et c’est la fille d’un chef de clan qui a perdu la vie au cours de la bataille des Carpates. J’ai décidé de la prendre sous ma protection elle et son clan en l’adoptant, et elle reprendra le titre et les responsabilités de Lirinah une fois que ma fille vous aura épousée. Si tout est bien rentré dans ta tête tu peux désormais partir d’ici, je pense que nous n’avons plus rien à nous dire.

Si Boldiv s’était montré très diplomate avec Kendraff, le jeune homme lui avait clairement sut lire entre les lignes et deviné le fond de sa pensée. Le seigneur du domaine de l’Ouest avait clairement montré son hostilité vis-à-vis du mariage de sa fille, autant dans le ton de sa voix que dans le regard avec lequel il l’avait fixé durant tout l’entretien. De plus, malgré les événements s’étant déroulés entre temps, Boldiv était resté le même étant toujours aussi stricte et conservateur concernant les classes sociales. Il n’avait finalement fait que de changer ses plans : puisqu’il ne pouvait séparer sa fille de Kendraff et l’utiliser pour tisser des liens politiques, il avait tout simplement choisi d’abandonner cette dernière et de la remplacer. Une fois sorti du palais, il resta à la porte à réfléchir tout en attendant le retour de Lirinah, se demandant bien comme c’était passé sa discussion avec sa mère et si comme pour lui, l’ambiance était toute aussi froide.

Mais ce que Kendraff ignorait, c’est que du côté de Lirinah la discussion se déroulait dans une atmosphère de plus chaleureuse. Si Dalna avait tenu un discours assez similaire à celui de son époux, sa façon de parler était bien plus convivial et son regard beaucoup affectueux. Si Kendraff lui était déjà hors du palais et attendait sa promise, la jeune femme était toujours auprès de sa mère et de Hyeldi dans une salle où, Dalna avait fait servir de l’hydromel pour elle et sa fille. Dalna profita de l’occasion pour expliquer à sa fille ce qu’elle savait du mariage, mais lorsqu’elle tenta d’aborder la conception des enfants elle fut surprise car, Lirinah répondit à sa mère qu’elle savait déjà ce que cette dernière voulait lui expliquer. Sur le coup, Dalna fut à la fois choqué et étonné par cette nouvelle mais elle n’en sut pas plus, sa fille refusant simplement et poliment d’en parler avec elle. Cependant, alors que Lirinah tentait d’esquiver un prolongement de cette discussion, elle fût interpellée par sa mère à peine après s’être levée : si Kendraff était libre de rentrer chez lui, pour la jeune femme il n’en n’était pas question car celle-ci allait devoir être présente pour les préparatifs du mariage, et ne pu que prévenir son fiancé de la situation.

Deux semaines après la mise au point concernant leurs fiançailles, ce fut le grand jour pour Kendraff et Lirinah. La veille de la cérémonie, Lirinah était tellement stressée qu'elle en devenait survoltée et incapable de ne pas être maladroite. Heureusement pour elle, le fait d'avoir désormais une petite sœur lui avait permis de s’occuper l'esprit ces deux dernières semaines en apprenant à connaître Hyeldi. De plus, depuis que sa mère ayant finalement acceptée en bien l'idée que Lirinah épouserait Kendraff, toute les deux s'étant finalement réconciliées, et Lirinah à l'approche de la cérémonie avait de plus en plus sollicité sa mère, pour lui demander des conseils ce que Dalna prit beaucoup de plaisir à faire. Puis le moment crucial eu lieu : la cérémonie de mariage, qui se déroula sans problème malgré le stress et la maladresse de Lirinah ce jour-là. Les noces furent célébrées au palais de l’Ouest au grand malheur de Boldiv qui avait espéré ne pas y être mêlé, ni y participer mais avec l’état dans lequel se trouvait le village de Kendraff après la bataille, Dalna avait insisté pour que le mariage ait lieux chez elle. Boldiv, qui refusait de participer à la cérémonie, fut tout même contraint d’y participer et de se tenir aux côtés de sa fille afin de faire bonne impression, car le roi ainsi que les seigneurs du royaume étaient venue eux aussi au mariage.

Une fois la cérémonie, ce fut enfin le temps des réjouissances pour les invités ainsi que pour les jeunes mariés, où divers plats et boissons alcoolisé leur furent servis. Mais avant de pouvoir aller en profiter, Kendraff et Lirinah durent faire le tour de leurs invités et les saluer, afin de recevoir les félicitations qu’on accorde traditionnellement aux jeunes mariés. Tandis que les festivités suivant la cérémonie se déroulaient dans la joie et la bonne humeur, quand les onze aventuriers eurent l'occasion d'être tous réunis pour pouvoir se parler, une question se posa alors pour chacun d'entre eux. Maintenant qu'ils avaient finis leur mission, que le mariage avait eu lieu et qu'ils n'aient plus de raisons de rester au royaume scandinave, qu'allaient-ils bien pouvoir faire à présent ? Rézia, qui était la petite fille d'un sénateur ayant eu des responsabilités militaires vers l'Orient, et qui avait entendue plusieurs fois des histoires concernant un vaste continent à l'Est de l'Europe, qui n'avait encore que peu était exploré par les Grecs et les romains. Les onze aventuriers furent alors tentés par un nouveau défi qu'ils se lancèrent entre eux : explorer entièrement les royaumes à l’Est. Mais ils ignoraient tout de la taille de ce continent, de ses peuples et des obstacles qu'ils pourraient alors y rencontrer.

C'est ainsi qu'une idée fut lancée : ils allaient de nouveau se séparer en deux équipes dont l'une partirait explorer le continent par le Nord, tandis que l'autre partirait par le Sud. Ils se donnèrent aussi une limite de temps : dans trois ans ils se retrouveraient tous à Rome pour échanger leurs expériences de voyage et d'exploration. Cependant, ce fut de nouvelles équipes qui se formèrent pour ce long voyage en fonction non pas des affinités entres chacun des onze aventuriers, mais plutôt en fonction de la résistance au froid des aventuriers venue des pays nordiques, et ceux plutôt à leur aise avec les climats méditerranéens. Ainsi, une combinaison des plus originales partie explorer toute la région d’Asie correspondant à l’actuelle Russie, et composée de Kendraff, Lirinah, Celdan, Télia, Hans, et Nerma qui ne semblait pas se préoccuper des froides températures auxquelles elle n’était pas du tout habituée. De leur côté, l’autre équipe composée de Rézia, Adarius, Edris, Azéris et Hexie partie par le centre de l’Asie en direction de l’Est. Ce choix de destination n’était pas un hasard car, chacun des onze aventuriers voulaient voir de nouvelles régions mais toute la partie Sud de l’Asie, avait déjà était exploré par les Romains et les Grecs lors de campagne militaires et présentaient moins d’intérêt pour eux : ils avaient déjà décidé d’en faire leur voie de retour pour les deux équipes.

Puis le temps passa, et il passa très vite. Trois ans plus tard, ils s'étaient retrouvés à Rome comme convenu avant de se séparer à nouveau mais cette fois-ci, ils firent définitivement en tant qu'équipe d'aventuriers. Ils continuèrent tout de même à se revoir les uns les autres, essayant au moins de se voir une fois par an quand cela était possible, pour parler du bon vieux temps. Ainsi, vingt années avaient finies par s'écouler, depuis le mariage de Kendraff et Lirinah. Depuis leur retour d'Asie, chacun avait eu une vie bien remplie. Azéris et Edris s'étaient eux aussi mariés, après avoir repris leur place à la tête de la garde royale de la reine d’Égypte mais aussi parce qu’Azéris était tombé enceinte deux ans après leur retour en Égypte, et que la reine avait insisté sur l'urgence de leur union, afin d’éviter un scandale concernant les mœurs de ses suivantes. Tous deux partaient régulièrement dans la vallée de la mort, afin d'y surveiller que la porte ne soit jamais rouverte laissant leur fille aux soins d’une nourrice au service du palais de la reine, puis les deux garçons qui suivirent trois et cinq ans après leur premier enfant. La reine était toujours aussi possessive concernant la vie d’Azéris, mais avec l’âge elle avait fini par être plus concernée par l’avenir des enfants d’Edris et Azéris, les considérant comme sa propre famille même si elle avait fini par adopter officiellement une héritière : elle ne l’avait jamais dit à Azéris mais la reine, ayant eût la malchance d’être stérile, cette dernière n’avait jamais eu d’enfant en dehors d’Azéris et de son héritière légitime.

De son côté, Hans avait décidé de passer sa vie à parcourir le monde, afin de s'assurer qu'un tel scénario que celui qu'ils avaient vécus, ne risquait pas de se reproduire sur un autre continent. Mais surtout pour une raison plus personnelle : il avait tiré une grande leçon de son aventure concernant les grands monstres à défier à travers le monde. Hans était loin d’ignorer les légendes concernant des grands héros comme Ulysse ou Persée, mais connaissait aussi les circonstances militaires faisant leur réputation. Il avait choisi de les surpasser sur ce point militaire, en se promettant de ne jamais participer à une guerre, mais en faisant sa légende en terrassant les créatures mythologiques les plus puissantes du monde. Petit à petit à travers le temps, la légende du guerrier au bras d’acier commença à émerger à travers le temps et le monde. Toutes exagéraient certes les exploits accomplit par ce guerrier, allant d'avoir tué le léviathan alors que ce fut faux, à l'exploit d'avoir tranché la gorge d'un serpent géant, alors qu'en vrais il fut question d'un dragon. Mais un détail en commun revenait régulièrement de façon fiable : celui du bras d'acier du guerrier.

Ce bras d'acier à lui seul expliquait qu’Hans soit toujours vivant, mais aussi la disparition de Nerma. Elle semblait avoir disparue, mais les membres de l'équipe d'aventuriers la soupçonnaient d'avoir suivi Hans, bien qu'ils n'aient jamais pus le prouver, ils savaient pourquoi elle avait fait cela. Nerma ne respectant que la force et le courage, ses anciens équipiers étaient persuadés que l’amazone avait trouvé son idéal chez Hans. Celle-ci voyait à travers Hans le rival et le guerrier légendaire de l'époque actuelle à surpasser. Ainsi, l'amazone suivait le guerrier germanique à la trace à chacun de ses exploits, afin de le retrouver et de le battre en duel. Cela fut une obsession si importante pour Nerma, que touts ses anciens équipiers y virent un coup de foudre, là où celle-ci n'y voyait que gloire et réputation dans sa traque du guerrier germanique. Le guerrier scandinave était persuadé d'une chose concernant ces histoires, qu'elles ne pouvaient que mettre Hans comme valeur sûre et commune pour une raison précise : quelques jours après son mariage avec Lirinah, c’est lui-même qui avait forgé un membre en acier à la mesure identique à la taille manquante du bras gauche du guerrier germanique, que ce dernier pouvait attacher à son reste de membre en chaire par des sangles en cuir lui cerclant le tout jusqu’à l’épaule. Ainsi, lui seul pouvait avec certitude rattacher les exploits du guerrier germanique à son apparence physique. Mais l'amazone elle, se basait sur ce même détail à l’instinct, pour traquer Hans et prouver sa supériorité sur lui.

À Rome, la vie avait était bien mouvementé pour un trio d'aventuriers. Afin de renforcer leur influence au Sénat, et dans la ville de Rome, le grand-père d'Adarius était toujours autant décidé de marier celui-ci à Rézia, dont le grand-père lui aussi était sénateur. Si à l’époque Adarius avait pris la fuite, à ce moment-là y trouva finalement son intérêt : tandis que tous ses équipiers avaient fini par se ranger et avoir une vie stable. Ce dernier commençait à trouver ennuyeux de partir seul à l’aventure si bien que cinq ans après le mariage de Kendraff et Lirinah, c’est Adarius lui-même qui avait fini par demander Rézia en mariage. Lors de leur expédition à l’Ouest, les deux jeunes romains avaient fini par se rapprocher de plus en plus. Le mariage entre Rézia et Adarius fut l’occasion pour les aventuriers de se revoir après un long moment sans avoir pu se rencontrer, même si Nerma et Hans furent totalement absents à ce rendez-vous comme ce fut le cas à chaque fois depuis leur retour d’Asie. Puis, avec le temps Adarius marcha à nouveau sur les traces de son grand-père en devenant l'un des plus jeunes sénateurs que Rome n'ai connus. Rézia et Hexie qui vivant toute les deux à Rome, elles étaient restées en contact avaient décidées de créer une école de gladiatrices, afin d'y former les futures guerrières qui les remplaceraient pour protéger Rome, si un nouveau roi démon venait à faire son apparition. Rézia, plutôt que de choisir entre un mariage avec Adarius, et le projet de celle qui avait toujours joué le rôle de grande sœur pour elle, avait fini par concilier les deux options. Elle épousa Adarius, non pas pour faire plaisir à sa famille mais par amour pour le jeune homme, et décida de travailler avec Hexie sur son projet d'école pour femme gladiatrice et aventurière.

Hexie était une instructrice redoutable qui entraînait les jeunes filles au maniement de toutes les armes, ainsi qu’au combat à mains nues et à la lutte grecque. La guerrière spartiate n’hésitez pas à se montrer aussi dur qu’une tortionnaire y compris avec les plus jeunes, même si la plupart de ses élèves étant des orphelines qu’elle recueillait et entraînait dès le plus jeune âge. Le financement son l’école de gladiateur qu’elle avait créée, elle le devait à Rézia qui avait pu hériter des biens de sa famille en respectant son engagement et en épousant Adarius. Malgré son attitude brutale et sévère, Hexie avait plus d’attachement pour ses élèves qu’elle ne le leur montrait au quotidien, les traitant souvent comme si elles étaient ses filles : elle refusait de les laisser quitter l’école pour partir à l’aventure avant leur quinzième année, et avait toujours la fâcheuse habitude de se mêler leurs vies privées. Son comportement maternel se montra assez contagieux chez les plus âgées de ses étudiantes, si bien que deux d’entre elles restèrent finalement à Rome et aidèrent Hexie à son école de gladiatrice. À plusieurs, elles finirent par créer un orphelinat pour fille et par la suite, Rézia ayant eu l’occasion d’avoir une instruction elle y ajouta quelques années plus tard un pensionnat pour jeunes filles où celles-ci purent y faire des études.

Télia quant à elle, avait monté sa propre taverne près du phare où se trouvait la porte de Bretagne, afin d'y surveiller la zone de son côté en sachant que si un nouveau roi démon venait à revenir dans le monde humain, il chercherait à faire rouvrir la porte piégé sous les flots même si cela lui demanderait plusieurs années et beaucoup de serviteur. De plus, ouvrir cette taverne pour aventurier avait toujours été le rêve de Télia, et elle avait réussi à rassembler beaucoup de demande de mission dans sa taverne en offrant l’hébergement ainsi que la nourriture gratuite aux devins et oracles de passage, attirant ainsi beaucoup d’aventuriers à la recherche de quête. Elle avait était l’une des premières à avoir arrêté de voyager à travers le monde, étant tombée enceinte lors de leur retour sur la route de la soie. Où et à quel moment ? Personne ne le sut jamais car Télia refusait d’en parler, ni de dire de qui elle attendait cet enfant. Cependant, le changement de comportement de Celdan à l’égard de l’archère n’était pas passé inaperçu, et tous eurent rapidement des soupçons plus que fondés. Mais malgré tout, bien que tout semblait confirmer leurs soupçons ils n’en n’eurent jamais confirmation, pour la simple raison que Télia resta longtemps silencieuse sur le sujet.

Celdan qui n'avait rien à faire depuis leur retour d'Asie, se rendait régulièrement à la taverne de Télia, puis un jour il finit par s'y installer définitivement. Sauf que la vraie raison pour laquelle Celdan revenait si souvent à l’auberge de Télia était loin d’être aussi héroïque que des missions pour protéger les innocents des attaques de monstres qui continuaient malgré la disparition des trois portes : même si cela ne fut jamais dit officiellement ni admis, tous ses équipiers savaient sa paternité. Le lancier breton passait la plupart de son temps à l’auberge lorsqu’il revenait de mission, et s’occupait beaucoup de la fille dont Télia avait accouchée. De plus, la plupart de ses gains lorsqu’il jouait les chasseurs de prime étaient toujours ramenés à l’auberge, et lorsque que la fillette entra dans l’adolescence, il commença à lui inculquer l’art du combat et de la chasse. Le comble pour eux, c’est qu’ils ne purent s’empêcher de rester liés l’un à l’autre et que plusieurs années après la naissance de leur fille, deux autres suivirent : devant la déception qu’affichait Celdan qu’aucun des enfants ne soient un garçon, il parut évident qu’il était donc le père des trois filles de Télia.

Lirinah et Kendraff quant à eux ne repartirent plus à l'aventure eux aussi, car peu de temps après leur retour d'Asie, Kendraff fut appelé à prendre ses responsabilités et à être le chef de la garde royale, comme il l’avait promis à Rangarth en échange de la permission d’épouser Lirinah. Grâce à cela, ils furent parmi plusieurs membres de l'équipe, à l’exception d'Hans et Nerma, qui se retrouvèrent souvent à Rome pour des raisons diplomatiques. Lirinah eût l’occasion de pouvoir être du voyage les premières années où son époux avait pris le commandement des gardes du roi, car il avait fait de sa compagne son second au sein de la garde royale. Cependant, cela ne dura pas car Lirinah dût renoncer à accompagner Kendraff lorsqu’elle eût leur premier enfant, une fille ayant les mêmes yeux incandescents que son père. Quand cela arriva, les quartiers de fonctions qu’ils occupaient au palais royal ne furent plus adaptés à une vie de famille, aussi ils eurent le privilège d’obtenir un pavillon dans la capitale construit pour eux à quelques mètres à peine du palais royale. C’est ainsi qu’ils commencèrent une toute nouvelle vie à la capitale du royaume, tandis que Hyeldi avait pris seule la succession du domaine de l’Ouest, ses parents succombant au temps pour Dalna, et à la maladie pour Boldiv mais cela avant d’avoir pu marier la jeune fille.

Finalement, Kendraff et Lirinah avaient eu trois enfants depuis leur retour d'Asie. D'abord deux filles, dont l'aînée avait bientôt quinze ans, et la plus jeune en avait treize, ainsi qu'un fils âgé désormais de dix ans. Si les deux filles ressemblaient beaucoup à leur mère bien qu’ayant les yeux de leur père, le garçon quant à lui était presque identique à son père au même âge. Un matin alors que Kendraff était partie en Égypte pour y escorter la famille royale pour un voyage diplomatique, et c’est Lirinah qui se chargea d’entraîner ses filles au combat ce matin-là. Alors que même à deux contre une, ses filles prirent une raclée monumentale face à Lirinah et cela tant à mains nues qu’à l’entraînement à l’épée, celles-ci la prirent alors à parti à la fin de l’entraînement avec beaucoup de curiosité vis-à-vis de la jeunesse de leur mère, et de comment elle avait pu être aussi forte. Mais aussi, avec leur entrée dans l’adolescence elles furent curieuses de savoir comment elle et Kendraff s'étaient rencontrés, et comment ils avaient rencontrés leurs amis que les trois enfants avaient finis par rencontrer à plusieurs reprises. Liriniah leur raconta alors toute son histoire ainsi que ce qu’elle savait qu’elle pouvait dire à ses filles sur le passé de leur père, sauf les détails intimes de leur vie. De plus, concernant les détails concernant la vie de ses amis et coéquipiers, seuls ceux que Lirinah avait partagé avec ses enfants, ainsi que ceux raconté par les descendants de ses amis furent raconté et transmit dans ce récit. Mais quelques jours plus tard, alors que sa fille aînée lui annonça qu'elle comptait quitter le palais, pour partir à l'aventure comme elle-même l'avait fait vingt ans plutôt, Lirinah y vit alors un signe qui venait compléter la réponse à la question qu'elle s'était posée à ses dix ans : ça rencontre avec Kendraff était-elle le fait du hasard, ou celui de la destinée ?

Bien sûr, avec le temps Lirinah avait fini par trouver sa réponse à cette question. Quand elle repensait à sa rencontre avec Kendraff, mais aussi quand elle repensait à sa rencontre avec ses différents amis, de ses aventures et de toute ces fois où la solution aux obstacles qui leur barraient la route, leur était alors apparut comme par magie mais aussi : pourquoi ce fut elle et Kendraff qui se retrouvèrent en duo face au roi démon alors que le hasard aurait pu en décider autrement ? Oui, pour Lirinah il était évident aujourd'hui que tout ce qui lui était arrivée, était le fruit du destin et non celui du hasard. Elle avait bien compris que même si elle s’était battue pour vivre sa propre vie et son propre destin, tout s’était passé bien autrement en réalité. Serait-elle partie de chez elle Kendraff n’avait pas été bannie du royaume ? Si c’était le cas, il fut plus compréhensible pour Lirinah que lorsqu’elle fut trouvée en situation compromettante dans cette source chaude vingt-deux ans plus tôt, cela n’en fut alors pas un hasard mais bien une façon de mettre le destin en mouvement. Pour Lirinah une chose lui était sûr en voyant sa vie actuelle : peu importe ce qu’elle aurait fait ou voulu, son destin tout comme celui de Kendraff ne lui avait jamais appartenu à elle, mais uniquement aux dieux l’ayant façonnés selon leur volonté comme celui de chaque aventurier dans le monde. Même les trois années passées en Asie lui paraissait être décidé sans eux finalement, bien qu’elles ne soient pas conter ici car il s'agissait surtout d'une répétition de leur grande aventure, se rejouant dans différente région du monde, et aurait été fade à raconter comparé à leur exploit en Europe. Cependant, cette réponse à cette question n'est qu'une réponse personnelle appartenant à Lirinah. Quant à la question de savoir si les événements de la vie appartiennent au destin ou au hasard, chacun aura sa propre réponse à cette question.

FIN

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