Manque de confiance

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Je suis épuisée, face à l'échec monumental de mon combat acharné.

Hier, je criais fièrement à qui voulait bien l'entendre que j'avais vaincu ton emprise. J'arguais à mon entourage que mon travail sur moi était presque achevé : que j'étais guérie de tout ce que tu m'avais fait enduré et que tu n'aurais plus le moindre impact dans ma vie — si ce n'est un rappel de mes erreurs passées. Je me vantais d'avoir terrassé ton fantôme : celui qui, au creux de mes pensées, me murmurait que je n'étais ni ne serais jamais rien.

Mais aujourd'hui, force est de constater mon échec.

Je n'ai fait que chasser les idées noires que tu avais implantées en moi, en les remplaçant par ma propre désespérance.

Je croyais être prête à vivre quelque chose de nouveau. Et quand j'ai croisé la route de ce bel interne en médecine, j'ai vraiment cru que tu avais disparu de mes pensées. Que tu n'aurais plus la moindre influence sur mon quotidien. Mais je m'étais trompée.

Le fait est qu'il ne s'écoule pas une seule seconde sans que mes craintes ne me dévorent de l'intérieur. Sans que la peur de perdre encore une fois mon identité ne me torde l'estomac. Je suis tétanisée. Paralysée à l'idée de me perdre à nouveau.

Pire encore, j'ai rejeté toutes ces inquiétudes sur les épaules de mon interne en médecine. Je l'ai tenu pour responsable de tous ces doutes. Je l'ai désigné comme autoritaire et exigeant, et c'est dans sa bouche que j'ai déplacer la source de mes angoisses.

J'imagine qu'il en a été ainsi car il était bien plus simple de lui faire porter le chapeau, que d'assumer mes propres responsabilités dans l'échec de mon combat contre toi.

Le fait est que j'ai encore tant de batailles à mener contre les séquelles de ton passage dans ma vie. Et c'est décourageant. C'est profondément usant de se retrouver, inlassablement, devant un nouveau mur à franchir. Je suis fatiguée… éreinté de mener cette lutte acharnée contre moi-même. Je n'en peux tout simplement plus. Je ne suis pas certaine de parvenir à faire ne serait-ce qu'un pas supplémentaire. Je suis à bout de force. Démunie, en constatant que finalement, après tout ce travail personnel, je ne me suis toujours pas pardonné à moi-même les innombrables erreurs que j'ai commises dans mon passé. Pire encore, que je ne me fais pas assez confiance pour ne pas les commettre à nouveau.


Et je reste-là, désoeuvrée face à moi-même et à l'étendue du champ de bataille qu'il me reste à couvrir. J'attends avec impatience le jour où tu ne seras plus rien d'autre qu'un mauvais souvenir.

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