Chapitre 9

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MIKE


Une explosion. Une explosion, c’est ça qui me sauva la vie.

Avant cela Ben était toujours déterminé à me faire sauter la cervelle. Je regarde ma montre ça fait maintenant trente minutes qu’on est entré ici. Si on part du principe que Lincoln a posé le C4 en dix, tout devrait bientôt explosé, sauf s’il décide de jouer au héros.

— Qui a-t-il de si intéressant sur ta montre ?

— Rien, laisse-moi juste quelques minutes pour prier avant de me tuer.

Je gagne du temps s’est déjà ça. J’invente un truc bidon parlant dans ma barbe. Il va finir par perdre patience. Bon je n’ai plus le choix, discrètement j’active ma radio sur mon horloge portative.

— Linc vas-y ! je-crie.

Ben n’a pas le temps d’appuyer que le bâtiment est secoué par l’explosion me projetant contre le mur m’assommant.

Après quelques minutes dans le noir total, je commence à reprendre connaissance. J'ai les oreilles qui bourdonnent, un mal de crâne horrible et une épaisse fumée qui me fait tousser. Les décombres sont partout autour de moi, les flammes aussi. Bordel, je ne pensais pas que le C4 était si puissant. Mais ce n'est pas le pire, le pire c'est l'arme de Ben pointé une nouvelle fois sur moi. Il ne va pas lâcher l’affaire.

— Putain, tue-moi qu’on en finisse. Tu veux que je t’aide, parce que j’en ai marre de voir ma vie défilait devant mes yeux toute les cinq secondes.

— Comme tu veux.

C’est bon je vais enfin quitter ce monde de… on se fout de ma gueule. Ben vient d’être plaqué au sol par Lincoln. Il n’a jamais eu une idée aussi stupide, j’oublie parfois qu’il est têtu comme une mule. Je me relève les regardant ce battre ne sachant pas qui est qui. Il doit s’en sortir, il doit le battre il n’a pas le choix.

Deux coups de feu retentissent, je vois l’un des deux tombes en arrière.

— Linc ?! je crie.

— Je suis là, me répond-t-il en levant la main.

— Putain tu m’as fait… oh merde.

Du sang, il recouvre son sweat à capuche et ses doigts qui tentent d’arrêter l’hémorragie. Une balle lui a perforé le côté gauche de l’abdomen, ce n’est pas beau avoir.

— Mike, le bâtiment ne va pas tarder à s'effondrer. Il faut que tu partes, me dit-il faiblement

— Je ne pars pas sans toi, c'est clair.

Il soupire. Il sait qu’il pourrait me raconter n’importe quoi que je ne l’écouterai pas. Je l'aide à se relever et passe un de ses bras avec difficulté par-dessus mon épaule blessée. Nous commençons alors à marcher, sortant dans un premier temps du bureau de Kaitlyn. Mais nous sommes trop lents, Lincoln est en train de se vider de son sang et à cette allure il sera mort. La chaleur est horrible, la fumer nous fait tousser, les décombres, eux, nous empêchent d'avancer :

— Mike, laisse-moi. Je ne vais pas m'en sortir.

— Non tu rêves. Je ne veux pas mourir ici et tu sais quoi toi non plus.

Les bruits d'effondrement ne me rassurent pas. Il faut qu'on sorte et vite. Je n'ai plus le choix, il faut que porte Lincoln malgré ma blessure. Je serre les dents face à la douleur, j’ai connu pire, mais ça en vaut la peine nous avançons plus vite. Il nous reste encore quelques couloirs à franchir avant de sortir de cet endroit. La fumée me brûler les yeux, j'ai mal partout, j'ai envie d'abandonner et de mourir ici. Mais je ne peux pas, je me l'interdis. Kaitlyn est mort et nous n’aurons plus jamais à fuir. Après quelques minutes, nous pouvons respirer à nouveau, et mon dieu ce que ça fais du bien.

On vient de passer le plus dur, mais ce n'est pas fini. Lincoln est pâle et plein de poussières dans mes bras. Il est à peine conscience :

— Lincoln, tu n'as pas le droit de me lâcher, pas maintenant. On est sorti de cet enfer et je ne peux pas te perdre.

— Mike, c'est fini, dit-il faiblement

Je ne réponds pas et l'emmener jusque dans la voiture de Ben. Une fois à l'intérieur, je mets le contacter et accélère le plus que je peux. Tout le long du trajet je supplie Lincoln de rester éveille, j'insulte la moindre personne qui n’avance pas. Je suis complètement paniqué et c’est vraiment rare que je sois dans cet état :

— Accroche-toi, on est bientôt arrivé.

Je ne sais pas depuis combien de temps je lui répète cette phrase. Mais c'est la seule qui me permet dit croire encore.

L'immeuble de Marty est sous nos yeux, je ne perds pas de temps :

— Lincoln réveille-toi merde ! je crie en le secouant désespérément.

Je prends son pouls son cœur ne bats presque plus :

— S'il te plait, tiens encore un peu, lui dis-je quand nous rentrons dans l'ascenseur.

Arrivé au huitième étage je toque frénétiquement chez lui.

— Marty ouvre cette porte putain ! je crie

— Qu'est-ce qui... Merde il lui arriver quoi ? me demande-t-il en ouvrant

— Il fait tirer dessus, je crois qu'il ne respire plus aide-moi.

Il me laisse entrer et je pose le corps de Lincoln sur la table d’opération. Il le branche au moniteur cardiaque et s'est effaré que je découvre la ligne plate. Il déchire son sweat et pose les plaques du défibrillateur sur son torse. Marty jure et j'ai beau lui demandé ce qui se passe, il ne me répond, pas. Putain Linc respire. Les tentatives s'enchaînent et tout échoue.

— Est-ce qu’il est…

Des bips réguliers finissent parviennent à mon oreille, une larme coule sur ma joue et mon adrénaline a chuté, je ne tiens plus debout. La pièce tourne, mon corps me fait mal et le sourire aux lèvres, je m’effondre sur le sol…


— Mike, Mike réveille toi, me secoue Marty.

Péniblement j'ouvre les yeux. Est-ce que je fais allonger sur le canapé ? Je ne me souviens pas mettre en dormir. J'essaye de bouger, mais tout mon corps est engourdir.

— Est-ce qui s'est passé ?

— Tu t'ais évanouis et je n'ai pas pu m'occuper de toi avant d'avoir fini l'opération de Linc. Il la de la chance appart une hémorragie sévère, aucun organe n'a été touché par la balle. Par contre, il va falloir que je m'occupe de ton épaule, je préférai que tu sois réveillé.

Jusque-là je n'ais pas remarqué que mon tee-shirt avait disparut, ni qu'une perfusion avait pris place dans mon avant bras droit. Marty, de son côté, désinfecte la plaie avant de m'aider à me redresser.

— Je suis resté combien de temps inconscient ?

— Plusieurs heures, quand tu t'effondrer j'ai eu la peur de ma vie, je t'appeler encore et encore. J'ai bien cru que tu t’étais mort, j'ai pris ton pouls pour me rassurer, mais je ne pouvais pas faire plus, Linc n'était dans un sale état et...

— Tu n'as pas à te justifier, je vais bien et lui aussi. Alors recouds-moi que je puisse te remercier, je le coupe dans un faible sourire.

— Pas d'anesthésie locale je présume.

Je hoche la tête, il soupire, sourit et commence. Depuis la dernière fois je n'ai pas cessé de penser à Marty, pas une minute sans que je ne m’inquiet pour lui. Maintenant je suis libre, je peux tout recommencer à zéro et le rendre heureux de nouveau. Quand je le regard je ne ressens plus la douleur. J'aime voir ses sourcils se froncer, sa bouche se pince quand il se concentre, j'aimerais passer ma main dans ses cheveux et je lie le geste à la pensée. Il s'arrête et me regarde comme avant, des yeux pleins d'amour.

— Embrasse-moi, je lui dis.

— Je peux terminer tes points avant.

— OK, je lui réponds faisant mine d'être vexé.

Je suis surpris quand ses lèvres rencontre les miennes, elles se mouvent l'une contre l'autre avec douceur, mais le tempo s'accélère nos langues se rencontre et ses mains s'agrippent à mes cheveux. On reprend nos souffles avant de continuer, il embrasse avec délicatesse comme une rencontre amoureuse, il caresse de sa langue chaque partie de ma bouche, dévorent mes lèvres des siennes. Tête contre tête, yeux dans les yeux nous reprenons nos esprits. Là maintenant j'ai juste envie de me blottir dans ses bras et de ne plus bouger.

— Tu devrais aller voir Lincoln, le veiller jusqu’à son réveil.

Ma bulle éclate et la réalité me revient en pleine face. Je hoche la tête, je traine ma perfusion et mon corps jusqu'à son lit. Mais avant d'ouvrir la porte, je me tourne vers Marty :

— Quand il sera réveillé, toi et moi il faudra qu'on discute.

Puis je disparais de l'autre côté le cœur lourd. C'est dur d'aimer quelqu'un qui vous aime, mais qui cherche toujours à vous repousser. Assis à côté de Lincoln, je repense à la première fois où il a dû tirer. À cette époque on n’avait pas encore réussi à échapper à Kaitlyn. J'étais pris au piège sous l'un ses agents. Ses mains étaient autour de mon cou et je ne pouvais rien faire. Lincoln est arrivé armé et sans attendre à tirer. Une balle dans la tête et l’homme était mort. Il a posé doucement l'arme sur le comptoir de notre cuisine. Il faisait croire que tout allait bien, mais ses mains le trahissait, elles tremblaient. Les jours qu'ils ont suivis non pas été les meilleurs. Lincoln se jeter sur moi comme il l'avait fait chez son frère. Je ne voulais pas en parler avec lui de peur qu'il se renferme encore plus. Après le sexe, c'est l'alcool qui est venu et là j'ai dit stop. On s'est assis et on a discuté pendant des heures et des heures. Je m'en voulais, c'était ma faute.


J'ai passé la nuit à son chevet, m’en voulant qu'on en soit arrivé là, jamais toute cette histoire ne l'avait emmené dans un hôpital. Pourquoi j'ai l'impression que tout ce que je touche fini par ce détruire ?

— Mike, m'appel la voix groggy de Lincoln.

J'ouvre les yeux après une courte sieste.

— Je suis tellement content de te revoir mon pote, lui dis-je dans un immense sourire avant de le prendre dans mes bras.

— Moi aussi, mais est-ce qui s'est passé et où je suis ?

— On a gagné et on est chez Marty. Repose toi de toute façon on est là encore quelques jours avant de partir.

Mon ex rentre dans la pièce vérifiant ces constantes, d'un signe de tête je lui fais comprendre qu'on doit parler. Laissant Linc se reposer, nous nous asseyons sur le canapé, des souvenirs remplissent ma mémoire, je secoue la tête pour les effacer et commence :

— On va quitter New York, je ne sais pas encore où on va allait, mais la police nous cherche et ils finiront par nous retrouver si on reste. Tu sais aussi bien que moi ce que je vais te demander, est-ce que tu veux venir avec nous ? Je ne me fais pas d'illusions, sache juste que... je t'aime et cela depuis le premier jour, laisse moi une seconde chance.

— Mike, je... je ne peux pas. Ma vie est à New York, des gens comptent sur moi pour leur sauver la vie. Sache que ce n'est pas contre toi, tu sais que je t'aime, mais nous deux s'est terminer il y a longtemps, on s'est déjà dit adieu.

— Je ne sais pas ce que je croyais, peut-être que tu m'aimais suffisamment pour me suivre, que tu m'aimais assez pour que tout recommence, je lui réponds les larmes aux yeux. Je vais aller prendre l'air.

Il cherche à m'aider à enlever la perfusion, mais je l'arrache et lui jette au visage. Je n'arrive même pas à lui en vouloir, il avait mis les règles en place dès le début. On se retrouve nuit le temps de se dire adieu, j’ai été bête de penser qu'il changerait d'avis.


L'heure du départ a sonné après avoir passé les deux semaines plus merveilleuses de ma vie. Mais je ne dois ça qu'à Lincoln, j'ai suivi ses conseils à la lettre : 1/Ne l'évite pas

2/Parle-le lui, dis lui ce qui te blesse

3/Aimez vous et profiter des derniers jours que vous avez ensemble même si après sera dur.

4/N'est aucun regret.

Alors c'est ce que j'ai fait, nous nous sommes aimé chaque jour rattrapant le temps perdu, gravant dans ma mémoire chaque instant, chaque rire, chaque plaisir qui m'a procuré pour ne jamais l'oublier.

Quelques affaires dans des sacs, de nouvelles identités nous passons la porte de l'appartement. Juste un regard de tristesse pour ce dire au revoir, mais dans le couloir je l’entends.

— Attends.

Il s'élance vers moi et m'embrasse, je savoure ce baiser, c’est peut-être le dernier.

— Je t'attends dans la voiture, me lance joyeusement Lincoln.

Nos bouches se séparent enfin.

— Promets-moi de venir nous voir et je te fais la même promesse.

— Je te le promets.

Un dernier baiser et je rejoins mon meilleur ami le cœur lourd, mais avec espoir, on se retrouva comme on l'a toujours fait.


LINCOLN


Cela fait maintenant quelques mois que nous habitons à Philadelphie et tout se passe pour le mieux. Mike et moi avons trouvé un job au French Creek Outfites, c'est une sorte d'armurerie et un repère pour les pêcheurs. Mon meilleur ami est comme un poisson dans l'eau, il connait les armes sur le bout des doigts, il faut voir la passion qui anime ses yeux. Mais quand Marty lui rend visite, il est le plus heureux des hommes. Je sais qu'un jour, ils finiront ensemble même si tous deux le nient. De mon côté, je me suis fait quelques amis parmi nos collègues et le rythme soutenu du bar ne me manque pas. Tous ceux que j'espère c'est que cette vie de rêve durera...

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