La consultante

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janvier 2020.Deux ans plus tôt 

Vous avez reçu un message de votre super-conscient

Je suis calme, détendue en sécurité , et en paix

 Je suis calme, détendue, en sécurité et…interrompu par ce maudit téléphone.

Cela ne peut être que l’un de mes amis, ce sont les seuls autorisés à me déranger pendant que je médite. J’ouvre un œil, le jette sur l’écran, c’est Djehuti et un sourire taquin instantané s’affiche sur mes lèvres avant de décrocher.

—yeah man

—Non Shen, dit-il d’un ton las, nous nous étions mis d’accord sur « bonjour ou sa ou fè » parce que je refuse de copier ton Win et son myron Bolitar

—accélère, je le coupe faussement impatiente alors qu’il parle vite pour une fois

—mon cheminement arrive ici, il marque une pause,

 —je suis désireux de percevoir les émotions qui t'animent, 

—je suis triste man, comment tu feras pour savoir si c’est vraiment moi ou si je vais bien? Il nous faut notre truc, Nya et moi avons notre truc, pourquoi tu refuses une nouvelle complicité entre nous?

—Ainsi donc ton esprit es tendue,  très bien  j’inscris cela

—je vais bien Djey man et on est quitte, si tu admet que tu t’exprime un peu comme win en ce moment

—Mon essence divine se trouve par moments engourdie par la parole terrestre des mortels, mais elle retrouve son emprise. Cette phase ne perdurera point au fil de toute l'année terrestre.

—j’espère parce que c’est d’un ennuie…mortel

il soupire tellement fort au bout du fil que je sens presque le vent dans mes oreilles

—hum hum pardonne moi, je voulais dire que c’est rafraîchissant

—"Les ailes de l'avion ont été scellées par ma volonté à l'heure 8:55. Si tu prêtes attention à ta correspondance électronique, tu trouveras confirmation. C'est ma main qui viendra personnellement t'accueillir.

Il appuie sa dernière phrase sur un ton paternel

—je pouvais payer mon billet, tu sais ?

—"Quatre cycles lunaires se sont écoulés dans l'attente, et moi, en lieu et place de ta personne, a ingéré le crapaud.

—OK et ensuite ?

—Les subtilités seront évoquées lors de notre rencontre.

—Très bien, à demain. Bisous. Rastaman

—Shen! Grr, que ma plume effleure le parchemin de ton existence. Rendez-vous à l'aube des lendemains.

Je regarde autour de moi, et contemple mes valises, déjà prêtes. Après deux menaces je savais déjà qu’il mettrait la troisième à exécution.

Djehuti est l’un de mes meilleurs amis d’enfance, nous partageons un nombre incalculable de choses et la plupart des gens et j’entends par là les mortels, nous qualifient de personnes étranges encore aujourd’hui et avec raisons, nous sommes tellement exceptionnels.

Après un an de négociations je le rejoins ainsi que Nya le troisième élément de notre squad pour qui je n’ai absolument aucun secret.Nous allons monter une affaire commune inédite, elle sera hybride au reflet de notre image. Nous garderons nos entreprises personnelles actuelles en parallèle et j’en profite pour développer la mienne à l’etranger.

Dans le fond, mes pouvoirs se sont amplifiés et la déesse qui sommeille légèrement en moi risque de réveiller entièrement d’un jour à l'autre alors il serait préférable que je sois avec mes amis afin d’accomplir notre mission sans difficulté.

Assise en tailleur devant mon mac, je prends connaissance de mon billet. Je consulte ma montre il est 19h30 et étant donné l’heure à laquelle je décolle, je devrais me trouver à 6h à Charles de Gaulle. Je commande un uber pour l’aéroport vers 5h, finalise les détails d’acheminement de mon matos vers Los Angeles et part me coucher.

Il est 14h34 lorsque mon avion atterrit à LA.

J’ai dormi dans l’avion ce qui n’est pas un exploit lorsqu’on voyage en première classe.

En attendant mes valises je rentre dans la phase du cerveau qui fuse dans tous les sens pour ne penser qu’à une chose.Un rêve. Je fais le même rêve depuis plusieurs mois. Je rêve d’une femme, toujours la même, ou plutôt toujours les mêmes parties de son corps

Ses lèvres, ses yeux, sa peau, ses cheveux, son odeur. Je saurais reconnaître une seule de ses parties dans une foule à la fin d’un concert de rock quand tout le monde sent bien mauvais.

 Il est fortement improbable que je la rencontre un jour, car c’est une actrice bien connue et mon instinct me dit qu’elle ne se laisse pas aborder dans la rue. Dans ses interviews elle raconte clairement qu’elle n’aime pas être célèbre et qu’elle ne comprend pas ceux qui veulent l’être. Contrairement à d'autres tel que Dwayne Johnson qui embrasse sa célébrité. Probablement parce qu’il l'accueille avec positivité. Il est conscient que son public est bienveillant et entre nous il attire ce qu’il dégage, pour lui il a de la chance pour lui c’est grâce a son publique qu’il peut faire ce qu’il aime. Il a tout compris. En ayant un esprit positif on est mieux armé face aux aspects négatifs et de ce fait, nous rebondissons plus vite.

J’aimerais le rencontrer pour voir sa belle lumière m’éblouir.

 Mon cerveau revient un instant sur le dernier sujet et tente de comprendre le pourquoi de ce rêve. Il m’arrive d’avoir des sensibilités prémonitoires mais c’est surtout lorsque je croise le chemin de ladite personne. 

La vue de ma valise me sort de mes songes, je l’attrape et la balance rapidement sur le chariot en voyant la deuxième à mon niveau. Parfait.

Je passe les portes de sortie et lève mes yeux à la recherche de mon ami.

Djehuti est à l’heure.Son imposante silhouette de 1m96 se découpe 

dans l'espace, un monument d'assurance et de charisme. Sa peau d'un ébène profond semble absorber la lumière, créant un contraste frappant avec ses dreadlocks soigneusement entretenues qui retombent sur ses épaules avec une élégance naturelle. Ses yeux marron, puits d'introspection et de chaleur, reflétaient la profondeur de son âme et la sincérité de son amitié. Chaque instant passé en sa compagnie est comme une aventure dans un monde

d’authenticité et de loyauté inébranlable.

Il m’accueil vêtu d’une chemise en coton jaune, d’un pantalon assorti avec une touche de bogolan sur les côtés et des mocassins blancs!. Il tient une pancarte avec mon prénom écrit d’un gras rouge et si je ne me trompe pas il écrit également le nom de la divinité que j’incarne en hiéroglyphe.

Lorsque nos regards se croisent son sourire s’élargit, j'avance vers lui en souriant mais je secoue la tête. Je décide de lâcher mon chariot et de lui sauter dessus en enfouissant mon nez dans son cou, à la fois heureuse et soulagée d’un grand réconfort à son contact je gémi de plaisir. N’ayant pas activé mon bouclier depuis l'atterrissage, je sens que l’on nous dévisage, les humains autour de nous sont surtout envieux. C’est l’émotion qui émerge le plus en tout cas. Depuis la pandémie du virus creatusmortis en 2018 ils évitent de se toucher.

 Je préfère m’attarder sur le fait qu’ils nous regardent parce que nous sommes extrêmement fabuleux et très beaux.

Nous ne sommes pas encore tout à fait certains de l’identité du responsable de ce virus, nos sources les plus fiables et expertes nous ont confirmés qu’il sortait d’Europe occidentale. Cette saleté a tué des millions de mortels à travers la planète. On peut voir la différence dans l’attitude des gens. Ceux qui étaient déjà haut potentiel ont vu leurs capacités se décupler comme pour se défendre d’une éventuelle catastrophe. 10% de la population a radicalement changé la façon dont ils traitent leur corps et c'est dommage que ce soit la mort qui soit à l'origine de cette soif. Les derniers 85% vivent dans le déni au grand plaisir des compagnies pharmaceutiques ou ils paient pour tricher et atteindre le niveau de potentiels élevés en volant des textes sacrés.

Djehuti Nya et moi, sommes haut potentiel de part nos réincarnations,  et des incarnations de deités. Nous sommes des milliers à ne pas avoir été atteint. Une poignée d’ Altifacta se sont laissés aveugler par le pouvoir et utilisent leur dons à des fins malhonnêtes ou malveillantes.

Tout au long des siècles, la plupart des humains ont accepté notre présence. Ils nous critiquent parfois pour ne pas être intervenus en guerre, par exemple, mais c'est surtout parce qu'ils nous regardent avec des yeux verts quand ils ne nous admirent pas ou ne nous désirent pas.

Djehuti gagne sa vie en tatouant. Dans les siècles passés il a été écrivain, enseignant ou philosophe. Dans ce siècle il aime tout simplement dessiner. Il réincarne probablement un mortel qui est tombé dans le pot de peinture, comme pour Obélix et la marmite. Ses tatouages en revanchent coûtent minimum 10.000 dollars pour la simple et bonne raison qu’ils prennent vie. 

Il l’a découvert d’une façon assez drôle quand il était ado.

Mon cher ami dormait avec sa petite copine de l’époque qui possédait un chat. Dans un réveil en sursaut après avoir senti la griffure de ce dernier sur son avant bras. Le lion gravé sur sa peau prit vie projeté hors de son corps sous une forme 3D et rugit.

Il n’a plus jamais revu sa copine après ça et il fait semblant de détester les chats depuis ce jour-là. Je pense qu’il est reconnaissant que ça n'ait pas été des circonstances plus graves.

Sa mère l’a aidé dans sa quête d'amélioration dès le lendemain. Il apprit à maîtriser son lion, à comprendre le mécanisme et obtenir un tatouage à la hauteur des propriétaires.

Aujourd'hui il sait changer la taille, la couleur, la texture et l’utilité du tatouage à savoir si c’est uniquement du beau, une extension de l'âme de son propriétaire, une protection ou les trois en même temps. C’est le seul que je connaisse qui ait atteint ce niveau mais il pense qu’il y en a peut-être un autre comme lui.La rumeur parle d’un japonais prisonnier ou volontaire d’un gang. Imaginez tout un gang de malfaiteurs avec des dragons sur leur peau qui prennent vie.

Comme s’ils avaient besoin de ça.

En discutant avec lui, Nya et moi avons compris pourquoi il était très sélectif et nous a balancé ses conditions.

« Degré d'éveil requis : Les clients avec sont admissibles.

Le tatouage est accessible à ceux qui ont un degré d’éveil basique de bonnes intentions, de la perspicacité ou une connexion profonde avec la nature. Il peut également être adapté aux dons humains spécifiques, tels que l'empathie, l'art, la communication, etc.

Ces tatouages renforcent les qualités humaines naturelles du porteur, amplifiant leur empathie, leur créativité, leur charisme ou d'autres dons spécifiques. »

Selon le niveau d’éveil du client le tatouage peut s’animer sur le corps ou en sortir à une distance de plusieurs mètres. Certains peuvent toucher et être touchés alors que d’autres comme ceux de niveau moins élevé n’en sont pas capables.

« Le domaine de compétence du client devrait être lié à la magie qui se trouve également dans le tatouage. Par exemple, si le tatouage confère des capacités de guérison, le client devrait avoir des compétences en guérison magique. Si le tatouage confère des pouvoirs élémentaires, le client devrait être compétent dans la manipulation de cet élément. Cela garantit que le client peut utiliser efficacement les capacités magiques du tatouage sans risquer de les déclencher involontairement ou de causer des problèmes comme les meurtres. »

Il est tellement passionné par sa nouvelle activité qu’il en oublie de “nourrir” son incarnation. Et comme hier au téléphone, elle prend le dessus et l’oblige à parler comme un homme tout droit sorti d’un roman du 3e siècle

Cela fait un an qu’on ne s’est vu en chair et en os et quand il sent ma main lui caresser le dos il ne peut s'empêcher d’onduler comme un serpent.

Je desserre mon étreinte, remet les pieds sur le sol californien et pointe du doigts sa tenue ensoleillé

—Pourquoi as- tu copié sur moi ?

—Ton absence s'est fait ressentir, tout comme une étoile voilée par les cieux. Le voyage a-t-il été fructueux, ouvrant des voies sans obstacles devant toi ? répond-il en levant les yeux au ciel

—yes, je commence a adorer la première classe, en revanche la prochaine fois je veux être seule, comme anastasia 

—"Ah, ah, mes excuses. J'aurais dû opter pour un jet, mais patiente un instant."

il s’arrête net en agrippant mon chariot et reprend en baissant les yeux sur moi

—Depuis quand te vois-je assujettie ainsi ?”

—Je ne "suis pas soumise je veux juste voir la rage des gens autour de moi

il me sourit en secouant la tête et en marchant à ses côtés vers la sortie je lui dit

—non sérieux merci, c’était génial et la personne du siège à côté était sympa elle m’a foutu la paix pendant tout le vol

—Il est nécessaire que tu émerges davantage de ta sphère.

Nous arrivons devant une Tesla model X noire et un chauffeur me gratifie d’un sourire en ouvrant la porte. Je me tourne pour interroger Djehuti du regard et il me fait signe que c’est bien pour moi avec un signe de tête avant de faire le tour de la voiture.

Je salue le chauffeur qui me debarasse de mon bagage à main

une fois assis l’un à côté de l’autre j'arque un sourcil avec une moue d’interrogation

—hum hum, tesla?

— Je m'apprête à la changer. À l'origine, je l'avais saisie dans l'intention de te la céder, mais mes intentions ont évolué."

—pourquoi parce qu’on te la raye?

—En vérité ! Cela relève d’une folie absolue.

—Tu as retrouvé les coupables au moins?

il ouvre ses yeux grands en baissant le menton sur la poitrine puis tourne la tête a mon opposer avant de marmonner 

—L’amie que nous partageons. dit-il tout bas

bon sang qu’est ce qu’elle a encore fait miss warrior?

Elle ne les a pas tué quand même? dis-je en baissant moi aussi d’un ton

il hausse les épaules et ajoute

—"Je trouve préférable de demeurer ignorant, et cela s'avère bénéfique, crois-moi."

—je te crois

je viens de tilter sur un point

—pourquoi tu voulais me donner ta voiture?

—"La mienne existe déjà, je désirais l'éprouver avant de te la céder, avant même que tu n'aies l'opportunité d'acquérir la tienne."

—Non Djey ne te donne pas cette peine, s’il te plait, je vais la prendre moi même ne t’en fais pas.

L'idée qu’il change ses habitudes ou dépense autant me met mal à l'aise malgré notre amitié de trois décennies.

—Il est possible de renoncer à l'idée de notre institut pour devenir des enquêteurs privés, spécialement axés sur Tesla !" dit-il en levant le doigt.

Il ne manque plus qu'une ampoule au-dessus de sa tête pour accentuer son geste. je ricane

—Ça me plait bien j’ai toujours rêvé d’être détective parce que je suis invisible

—"Non, Shen, ton invisibilité découle de ta discrétion presque sinistre, mais contemple-toi ! Tu rayonnes d'une beauté magnifique et éclatante !"

il me sourit

—"D'ailleurs, je souhaite ardemment que tu possèdes d'autres ensembles ravissants à revêtir, car ce soir, nous sortons.".

—On va ou?

—C’est une surprise

—Quel genre de tenue?

Il se frotte le menton

—Je dirais faussement décontracté, car des clients potentiels se profileront, tant pour toi que pour nous trois

—Une robe, ça va?

—Parfait et ajoute une protection pour adulte

—Une quoi? berk pourquoi?

—Ma surprise à ton intention, pourrait bien t'amener à ressentir une soudaine humeur aqueuse. dit-il avec un large sourir en se frottant les mains

—Dois-je te rappeler qui sommeille en moi? c’est eux qui vont flipper, dis-je en croisant les bras

—Ha ha excellent, n’envisage point de repos, tu m’entends?

—J’irai faire du shopping avec Nya parce que si je ne passe pas la voir elle va me mettre KO

—Elle fera pire, à propos, je te déposerai dans notre demeure. Je revêtirai de nouvelles parures avant de m'en aller, et alors tu me rejoindras."

—Tu m'abandonne ? tu vas où?

—Je me dois de m'acheminer vers le studio, là où reposent les motifs tatoués, en prévision de cette soirée imminente. Mon initiation sera amorcée peu avant les réjouissances, comprenant trois inscriptions d'une étendue considérable, parmi lesquelles l'une se veut des plus intimes, dépourvue de témoins alentour.

—Je viendrais avec Nya alors

—Nya, a également un engagement avant de venir

—Comment je m’y rend? avec ton chauffeur?

—En effet, il a l’adresse. C’est un être qui m'est cher qui nous reçoit, d’ailleurs tu as des papiers à signer et à remettre à l'entrée

—Du genre?

—NDA

—Je comprends

Nous restons silencieux jusqu'à l'arrivée dans sa “demeure”.je regarde les visages similaires de LA défiler au fur et à mesure des minutes qui nous rapprochent de chez lui. 

—On est a beverly hills la ?

—Yup!

J'écarquille les yeux en entendant la réponse

—Djey tu es de retour!!?

—Yup!

—C'est tout ce que tu arrives à dire?

—yup yup yup

—Va lire un livre, lui dis-je enfonçant mon coude dans ses côtes

—Ah j'aspirais à taquiner les recoins de ton être. 

—Ta perception est juste. Je vais m'immerger dans la lecture d'un ouvrage, nourrissant ainsi l'appétit de l’être divin. 

—J’ai rêvé ou on est passé devant le playboy mansion?

—Tu n’as pas rêvé il était divertissant

—J’irai faire un tour

Il m’interroge du regard, je l’ignore

—Quel but t’anime?

—J’ai envie de discuter avec les jeunes demoiselles du manoir

—Shen ces êtres de chair, pas besoin d’être sauvé

—Qui a dit que je veux les sauvés dis je en levant mes mains en signe de capitulation je veux juste être leur sugar daddy

il éclate de rire en se dirigeant vers la porte d’entrée

le chauffeur dont je ne connais toujours pas le nom prend mes valises et disparaît à l’étage par un escalier blanc dont les larges marches s’allument. waw.

Je reste bouche bée devant la splendeur et l'élégance du lieu et la luminosité. Elle est immense. Le plafond est si haut que je suis obligée de faire un angle droit avec ma tête pour la contempler, le parquet en chêne complet est tellement beau que j’ai honte de marcher dessus avec mes chaussures En m’approchant davantage de la baie vitrée qui surplomb la family room vois au loin une piscine et un terrain de basket. A vue d’oeil le terrain entier doit faire 4000m2. 

Djehuti me fait une visite guidée éclair de la résidence principale afin que je ne me perde pas. Il y a 7 chambres, une salle de sport, une cuisine de chef, plusieurs living room, une salle de cinéma, une salle de jeux et un bar, une cave à vin transformé en labo pour moi,un bureau six wc et de mémoire, dix salles de bains. C’est beaucoup. Soit il reçoit tout le temps du monde soit il a peur de s'ennuyer si nous restons enfermés

Djehuti m’informe que si ma chambre ne me plait pas je peux choisir une des cinq autres qui sont libres car l’une d’entre elles accueille Nya lorsqu’elle ne découche pas dans une résidence secondaire qu’elle loue parfois située à orange county.

—Les éléments nécessaires reposent sur la tablette, dans le vestibule, J'ai tracé pour toi les numéros de valeur, ceux qui t'ont échappé jusqu'ici.", le NDA à signer, les codes d’entrée et de l’alarme ainsi que le bracelet d’invitation pour ce soir.

—Super merci, dis-je en souriant

Après avoir pris une douche et s’être changé, Djehuti me fait la bise avant de s'éclipser.

—N'oublie pas de t’abreuver et de te sustenter! crit-il avant de disparaître derrière la porte.

Je prends connaissance des documents de Djehuti concernant la soirée et la maison, puis,monte dans ma chambre qui est très lumineuse.  Je songe ironiquement au fait qu’elle semble être presque plus grande que mon ancien appartement parisien.Mais ce n’est pas totalement vrai.

 Je me déshabille devant le miroir mural de mon dressing et prend une grande inspiration en fermant les yeux pour me concentrer sur le moment présent et apprécier la beauté de ma nudité, avant de glisser sous la douche italienne prendre une douche froide. C’est bon et revigorant. En sortant j’enfile un crop top avec un pantalon assortie couleur crème. Je regarde l’heure, il est 15h45 il me reste environ 4h avant le rdv alors j’appelle Nya en espérant qu’elle soit libre.

—Enfin! s’exclame t-elle en décrochant

—Hotep ma belle

—Tu me brise le cœur, depuis quand tu mets une heure à m’appeler alors que tu es sur le sol américain?

—Pardonne moi il fallait visiter le manoir et comme tu sais ça prend 30 minutes au moins !

—30 minutes? pff n’importe quoi, c'était une visite éclair ça! Bon tu as bien voyagé?

—La première classe Nya c’était bien bon

—On a la vie qu’on mérite

—Tu es occupé ? j’ai besoin de toi pour m’aider à trouver une robe pour ce soir

—non j’ai libéré mon après-midi pour te voir

—Et j’ai un peu faim

—Je connais l’endroit parfait je t’envoie l’adresse on se retrouve là-bas dans 30 minutes j’enverrais mon assistant nous chercher à manger

—0k à toutes !

—Bisous love

Nya adore faire du shopping, elle aime les belles choses et moi aussi, toutefois, je refuse de payer une culotte plus de 80$. Elle a toujours grandi dans l’abondance. Elle est issue de l’une des familles fondatrices de l’empire du Mali et donc plus riche de l’histoire de l’humanité. Ancêtre direct des célèbres Soundjata keïta,Kankou Hamidou, Kankou Moussa kankou Souleiman.  Elle est l’incarnation de Sekmeth mais plus encore. Comme si la terre avait décidé de se défendre en une seule femme, Nyabinghi Kankou de son nom entier, jouie des capacités et de la mémoire des agodjiés communément appelés amazones en Europe et d’autres femmes africaines reines, guerrières. Des femmes fortes et intelligentes qui ont marqué l’histoire de l'Afrique subsaharienne avant et après la colonisation. J’ai compris qu’elles se relaient souvent aux dépens de Nya.

Je sors de la demeure de Dj, ferme la porte selon ses instructions et sursaute dans mes sandales en voyant le chauffeur se matérialiser devant moi.

—Veuillez m'excuser, je ne voulais pas vous effrayer.

Comment se fait-il que je ne l’ai pas senti arriver

Non ça va, ce n’est pas de votre faute, balbutiais-je.

—Comment vous appelez-vous ? Dj ne m’a pas donné votre nom.

En réponse, il baisse ses lunettes de soleil pour me montrer ses yeux qui se mettent à scintiller. Son regard s'embrase d'une lueur sauvage et vigilante, avant de se matérialiser brièvement en œil de crocodile. Les traits de son visage se durcissent légèrement, révélant une aura de puissance contenue.

Cette lumière qui m'est familière lorsque je croise une entité m’oblige à froncer les sourcils et chercher dans ma mémoire, a qui appartiennent ses yeux. 

Lorsque mes yeux reviennent dans son regard, je constate qu’il me dévisage en souriant et en arquant un sourcil. 

Mon cerveau fait la connexion entre mon activité en tant que déesse, celles de mes amis et, cela ne peut-être qu’une seule personne.

—Sobek ?!

—Oui madame, pour vous servir, répond-il en s’inclinant

Le dévoreur de cœur. Mon regard s’élargit.

Notre nouvelle proximité me permet de voir sa silhouette imposante de plus près, je remarque que sa peau d'ébène semble prendre vie, évoquant le reflet des eaux profondes d'un marécage obscur

—Je suis désolée de ne pas vous avoir reconnu et appelez-moi Shen je vous prie

—Très bien, Shen.

—On va rejoindre Nya au 1051 Westwood Blvd

—Ok

—Je dois y être dans 30 minutes, ça vous parait faisable ?

—Oui, ne vous inquiétez pas

il m’ouvre la portière avec un geste de la main pour m’inviter à monter à l'arrière de la tesla et nous partons en silence.

Nous arrivons en même temps que Nya, nous avons gardé cette aversion pour le retard en commun à ce que je vois.

Sobek m’ouvre et je pars au trot rejoindre mon amie.

Elle descend de sa Lotus Eletre R noire avec grâce.

 Du haut de ses 1M85, c’est une femme terriblement séduisante, d’aucun dirait que sa beauté est intimidante en imaginant pas à quel point c’est vrai. 

Elle porte une robe blanche qui met en valeur sa magnifique peau caramel de coco, sa poitrine ronde, sa taille de guêpe et ses délicieuses fesses rondes elles aussi.

Elle trotte en me voyant elle aussi. D’un œil complice nous nous mettons toutes deux à effectuer une course slow down, comme dans les films. Dans ma course à bras ouverts, je feins de me cogner à un poteau toujours au ralenti Nya fait mine de trébucher et nous n’avons que faire du regard intrigué des passants.

Nous partageons la même sorte de folie après 36 ans d’amitié. Notre complicité et nos clowneries nous font  rire à en pleurer et j’adore le fait que la distance n’a rien changé. Aucun océan ne pourra nous enlever l’amour qui nous unie. En parlant d’union nous nous étreignons enfin, en humant le parfum l’un de l’autre. Ma coquine d’amie glisse des mains le long de mon dos afin de me peloter fermement les fesses. Un sourire laisse apparaître davantage mes dents et dans un mouvement de recul je pelote ses seins.

Je crois que adolescentes nous avions convenu que j’avais de plus grosses fesses et elle de plus gros seins que moi et que le pelotage n’irait que dans ce sens.

—Tu m’as tellement manqué, babe

—Toi aussi ma chérie 

—J’ai enfin quelqu’un avec qui faire du shopping, viens! dit-elle en attrapant mon bras pour me diriger vers la boutique

Elle est sur d’elle, marche toujours tête haute pour ne pas laisser tomber la couronne invisible aux yeux des mortels qu’elle porte sur la tête. 

Ma BFF encourage les femmes qu’elle rencontre à faire de même, lorsqu'elle estime ne pas perdre son temps. L’une de ses missions sur terre est d’élever toutes les femmes au niveau qu’elles méritent. Le niveau perdu il y a longtemps sous l’effet du regard et de la décision des hommes.

Tout comme moi d’ailleurs, mais avec une autre approche, plus tendre, moins frontale. Face à une femme qui n’est pas prête à l’entendre, elle préfère se taire et montrer l’exemple. Agir plutôt que de parler.

—Salut les filles ! s’écrit-elle en passant le pas de la porte, je vous présente mon amie Shen

Deux queers interrompent leur bavardage pour me scruter et répondent d’une voix une seule

—HI BEAUTIFUL

—Shen est nouvelle sur LA et nous avons besoin de deux tenues pour ce soir chop- chop, dit Nya en levant le doigt

—Qu’est-ce qu’il te faut Darling ?! dit iel numéro un

—C'est pour quelle occasion ? enchaîne iel numéro deux

—Hum j’espère qu’on aura le droit de mettre son derrière en valeur reprend iel un en me tournant autour

—Il me faut juste une robe

—Ce qu’il te faut c’est une robe qui dit “attention bitches, Shen est sur la place” dit-iel

—Bitche no, c’est professionnel, un peu de classe ! prend la lyssa, la dorian et la chessa en M.

Après quelques seconde iel un revient avec de longues robes de couleur verte, rose et blanc nacré et un défilé d’une durée de 10minutes plus tard tout le monde à voter pour la robe mermaid en sequin iridescent nacré. Nya quant à elle a opté pour une robe dorée fendue avec une seule épaule.

Son assistant nous ayant amené de quoi déjeuner, nous sommes maintenant attablés dans la salle du personnel.

Nya me raconte les nouvelles des dernières entreprises qu’elle a sauvées et démantelées.

C’est une femme d’affaires multirécidiviste, je ne compte plus le nombre d’entreprises quelle détient, elle aime travailler ça l’excite. A chaque fois que je l’ai au téléphone une idée lui vient, elle ne cesse de me répéter que je dois accepter un salaire venant d’elle car je suis sa muse alors qu’elle s’en sort bien sans moi. 

—J’ai le sentiment que ça t’excite plus que tes conquêtes.

—J’aime l’amour Shen briser des cœurs est indépendant de ma volonté, d’ailleurs j’ai décidé de faire des contrats pour définir les relations et s’ils ne sont pas d’accord ils dégagent. Mais si je dois choisir je préfère me faire de l’argent. Ou le sport.

—Tu continues tes activités nocturnes ?

Elle laisse sa fourchette en suspens, puis fronce les sourcils,

—Pourquoi tu veux m’aider ? Elle ponctue sa question d’un clin d’œil

—Toi et moi n’avons pas la même méthode

—Je ne veux pas te mettre la pression mais Djey et moi n’attendons que toi pour commencer “proprement”. Encore un clin d’œil

—Je sais dis-je soupirant, mais je n’arrive pas à comprendre comment l’inciter à sortir entièrement

—Elle continue à se manifester ?

—Je préfère boire de l’acide plutôt que de faire face à quelqu’un qui me ment, et …

—Quoi ? 

—C’est juste que...

—Que quoi ? parle moi

Sa voix est douce, presque maternelle et son ton est rassurant

—J’ai peur

—C’est une réaction de mortels, tu es bien placé pour savoir que, c’est un système de défense

—Je le suis oui

—On va t’aider ne t’inquiète pas et si tu veux on peut se réunir tous les trois et peut-être qu’en nous voyant elle sortira

—Je la sens tout le temps, je dois simplement trouver ce qui me motive intrinsèquement

—Ouai parce qu’en externe il y a de quoi faire avec tous ces connards qui trainent

—Tu pourrais essayer de t’y prendre autrement. Pour ton activité de “vigilante”.

—Qu’est-ce que tu proposes ?  

—Tu pourrais faire comme les héros crémeux des marvel. 

—Tu veux que je les laisse sur le lieu du crime avec un mot ou de les déposer devant un commissariat ? 

—Tu as raison en y réfléchissant c’est complètement ridicule, puisqu’il faut des preuves des plaintes des témoins parfois et réquisitionner l’auteur dans le cadre de la loi. Sinon la police et les juges vont te rabrouer. Dura lex sed lex. 

—Dura lex ridiculus lex oui ! 

—Tu peux utiliser ton pouvoir dans le monde affaires et t’attaquer aux criminels en col blanc car tous les malfrats ne sont pas dans les rues.

—Non. Habituellement, les criminels les plus dangereux portent des costumes. 

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