Partie 3

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VIVANTE !

La vache, et moi qui pensait pouvoir gérer mon temps comme un ministre ... C'est carrément loupé !

Désolée pour ceux qui attendaient la suite rapidos, haha je suis incorrigible. Frappez-moi svp ... ^^

Bon, trêve de bavardages ! Voici le chapitre 3 de cette courte et presque finie histoire.

***

L'obscurité se dispersa grâce à la torche et une cellule exiguë apparut.

Au fond, creusée dans le mur à mi-hauteur, se trouvait une paillasse surplombée d'une petite lucarne à barreaux qui laissait filtrer des rayons de lune.

Sur la paille, un corps vêtu de blanc était étendu de dos et une longue chevelure bouclée pendait presque jusqu'à terre. La hanche marquée et les petits pieds ne permirent plus à Frollo d'avoir des doutes.

Laconiquement, il referma la porte derrière lui.

Accrochant son flambeau en hauteur, il s'immobilisa un moment pour écouter sa propre respiration faire écho contre les murs de pierre. Même si le froid du sol montait dans la semelle de ses sandales, le prêtre ne bougea pas d'un pouce. Attendant.

Attendre ? Mais qu'attendait-il ?

Elle était là.

À sa merci.

La robe virginale qu'elle arborait se tendit quand elle remonta ses genoux contre son buste. Frollo put distinguer les vertèbres de son dos percer l'étoffe furtivement.
Elle s'agita encore un peu, pliant et dépliant les orteils, vraisemblablement pour les réchauffer. Puis elle s'arrêta et un soupir fendit le silence oppressant.

Le prêtre, dont les yeux s'étaient ternis, s'approcha à pas de loup et pencha le chef pour se glisser dans la niche où il s'assit lentement.

Abaissant le regard, il avisa ces deux petits pieds qui frôlaient sa soutane de charbon. 

Sa paume rêche et chaude rencontra soudain leur fraîcheur, faisant sursauter la bohémienne. Du bout des doigts, Frollo caressait la chair tendre et brune de la jeune fille qui tenta alors de se recroqueviller encore plus.

Avec une poigne de fer, il l'immobilisa tel un agneau sans défense puis redevint doux et continua ses mouvements lents. Sa main monta jusqu'au mollet et caressa leur courbe ronde, tiède cette fois-ci. Un frisson se propagea le long de sa poitrine.

Sans se départir de sa détermination, Frollo leva ses pupilles vides vers le visage noyé dans les boucles brunes et plissa les paupières pour tenter d'apercevoir une réaction. Mais seul le corps de la gitane, pris dans un cauchemar éveillé, réagissait à ses caresses d'une inquisition malfaitrice.

Le prêtre agrippa l'arrière du genou et souleva doucement une jambe comme il aurait soupesé un sac de fèves. La robe blanche glissa le long de la cuisse et échoua juste en dessous de la hanche.

Vive comme l'éclair, la jeune fille se redressa alors sur les coudes et se blottit prestement contre le côté de la niche. Ses grands yeux verts s'ouvrirent et fixèrent avec effroi le grand homme qui avait lâché sa proie.

Frollo, abaissant sa main sur la roche froide, ne daigna pas bouger et observa la prisonnière qui serrait désormais son haillon contre elle.

Les pupilles d'émeraude qui ornaient la face lisse et matte de la fille étaient embuées et dévoilaient une sorte de résignation effrayée. Ses dents claquaient derrière ses lèvres charnues mais gercées. Toute sa chevelure emmêlée formait comme un immense halo autour de sa frêle silhouette.

Le prêtre se rapprocha.

La gitane détourna la tête en fermant les yeux, fronçant de longs et épais sourcils noirs au-dessus d'eux. Ses dents blanches se plantaient dans sa lèvre inférieure alors qu'un tremblement involontaire agitait son menton. Une larme sillonna sa joue et s'écrasa contre son bras frigorifié.

Frollo ne dit rien mais se courba au dessus de sa prisonnière.

La gorge offerte de cette dernière attirait ses lèvres mais l'abstinence de toutes ces années le retenait encore.

« Satan la ronge, Claude ... Empare-toi d'elle avant qu'elle ne brûle » chanta une voix de ténor dans sa tête.

Un chœur d'âmes en peine répéta ces paroles alors le prêtre secoua la tête pour chasser cette musique inhibitrice.

Avide, il se saisit plutôt d'un genou et le tira à son coté pour se glisser entre ces cuisses interdites.

Il gardait cependant une certaine distance et sa posture était encore celle d'un confesseur assis sur un banc de pierre, penché vers son ouaille. Sa main en revanche, du moins celle qui ne serrait pas le genou gauche de la fille, se faufila vers le col rond de la longue robe blanche déchirée.

Ses callosités frôlèrent la peau brûlante et parcoururent la jugulaire avec lenteur.

On eut dit qu'il goûtait la chair avec ses doigts tant les mouvements étaient langoureux.

Son pouce souligna la mâchoire fine, caressa le menton volontaire et appuya sur la bouche de la bohémienne. Cette dernière lâcha sa lèvre et l'entrouvrit sous la pression. Ses yeux, pourtant si fiers et perçants, ne croisaient plus ceux du prêtre.

Ils fuyaient loin de cette prison, vers des mondes étranges et dénués de sens.

Frollo, fort de ce constat, resserra son emprise et attira le visage de la bohémienne vers le sien. Sa joue creuse et blafarde tressaillit ce faisant, cette impudente ignorance que cette moins-que-rien lui témoignait le mettant hors de lui.

Il la força à le regarder mais la fille ferma les paupières et deux larmes neuves roulèrent sur ses pommettes. L'homme lâcha sa bouche et lui attrapa la nuque. La prisonnière déglutit et humidifia rapidement ses lèvres desséchées. Elle pouvait sentir le souffle heurté de son bourreau à quelques centimètres.

« Pitié »

Le mot lui avait échappé.

L'une de ses petites mains s'agrippa aux poignets qui la tenaient pour appuyer ses dires, l'autre pressa contre la poitrine de Frollo. La gitane paniqua et se débattit pour tenter de se soustraire à ce traitement indigne. Mais la détermination de l'homme d'église la plaquait contre ce mur glacé, et elle était si faible désormais que tous ses efforts s'avérèrent vains.

Frollo la maintenait prisonnière.

D'ailleurs, celui-ci se pencha un peu et son visage se trouva à une main de celui de la gitane. Il pouvait inspirer son odeur, la sentir pénétrer ses poumons, envahir ses narines. Un parfum de femme si innocent, si pur, que Frollo en frémit.

Cette sorcière lui payera cette faiblesse.

Assoiffé, il ne tint plus et, avec une lenteur exécrable, il approcha ses lèvres minces de cette bouche abîmée qui l'appelait.

Brusquement, la prisonnière rouvrit les yeux.

Voir ce visage émacié et sombre juste devant son nez la rendit folle de rage et d'impuissance. Sa tête cogna en arrière contre le mur blanchi à la chaux et la jeune fille poussa un gémissement de douleur. Tout son corps se tendit et son dos s'arqua sous le choc.

Frollo esquissa une grimace à la voir souffrir, elle ne lui semblait que plus désirable ainsi torturée.

Un véritable démon incarné se tordait à présent sous ses mains et il était la juste cause de son tourment. Le prêtre croyait même distinguer des flammes rougeoyant dans son regard habité de sorcière.

Elle se consumait.

Fondant sur sa bouche, Frollo écrasa alors ses lèvres sur les siennes pour éteindre son propre brasier.

***

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