Partie 4/11

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J'ai toujours trouvé ça irrespectueux lorsque quelqu'un ne répond pas à une question. Cette habitude qu'ont les gens de faire comme s'ils n'avaient pas entendu lorsque la conversation ne tourne pas à leur avantage. Au boulot, c'est fréquent. Je trouve ça insupportable.

J'aurais pu être patiente et attendre que les créatures invisibles me parlent de nouveau.

J'aurais peut-être dû.

Leur mutisme m'a mis hors de moi. J'ai lancé la balle contre le mur de pierres. L'un des cristaux s'est décroché.

– Béryl ! entendis-je alors que les milliers de points lumineux quittaient la roche pour venir secourir le cristal tombé au sol.

(Il est mort ?, Opaline a encore provoqué une catastrophe, appelez de l'aide, son aile est cassée...)

J'ai cligné des yeux avant d'inspecter les lucioles de plus près.

– Oh, mais vous êtes des fées ! me suis-je exclamée en souriant.

L'une d'elles a volé jusqu'à mon nez et s'est assise dessus. Elle était tellement proche de mes yeux que je louchais et la voyais floue.

– Je suis Opaline, m'a-t-elle salué.

Je lui ai tendu mon index afin de mieux la voir.

Alors que j'admirais ses petites ailes vertes et ses boucles brunes, je me suis dit qu'il serait bien de me présenter également et elle a éclaté de rire.

– Je sais déjà qui tu es. Tu l'as pensé tout à l'heure. Oui, on est télépathe. On est des fées des roches. C'est notre antre. Non, ils ne sont pas contents que je te parle et Béryl est blessé. Non, tu ne peux rien faire, mais Wolfie pourrait. La bave de chiens a des vertus cicatrisantes. Quoi ? Elle est incapable de résister à un os c'est génial et non le dragon ne lui fera rien.

Après son monologue (si on omet mon dialogue interne), elle claqua des doigts et j'entendis Wolfie aboyer.

À peine deux minutes plus tard, l'os de dinosaure pénétra dans ma cachette. Wolfie ne tarda pas à faire son apparition.

Folle de joie, j'ai serré ma chienne dans mes bras, mais elle s'est vite libérée pour reprendre sa dégustation.

Opaline a souri.

Les autres fées se sont figées avant d'exploser de joie. Seule l'une d'elles ronchonnait parce qu'elle n'avait pas envie de nettoyer les poils.

Elles ont porté Béryl près de la gueule de Wolfie et ma chienne l'a léché.

Aussitôt, le blessé s'est réveillé. Il a regardé sa sauveuse puis est retourné se cacher dans le mur. Toutes ses congénères l'ont suivi, sauf Opaline qui semblait s'être prise d'affection pour moi.

– On devrait attendre que le dragon parte se coucher. En retard au travail ? Mais... tu ne voulais pas être soigneur animalier à la base ? Tu choisis toujours la sécurité ! c'est fatiguant !

Je me suis demandé comment elle connaissait mon rêve d'enfant. Elle a soudainement arrêté de parler. Elle s'est mis la main sur la bouche avant que son visage ne vire à l'écarlate.

– Opaline ? Comment sais-tu tout ça ? Je suis certaine de ne pas y avoir pensé ici. Est-ce que tu m'espionnais ?

– Je ne dois rien dire. Je vais juste t'emmener à la rivière. Après, tu trouveras la sortie facilement.

– Opaline, répond à mes questions !

– Chut... Regarde, le dragon s'est endormi. Viens vite.

J'ai récupéré la balle de Wolfie par terre et l'ai remis dans ma poche.

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