Chapitre 11 : Soirée d'adieux

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 Nous avions convenu de nous offrir le confort d'une nuit en auberge avant de nous séparer, histoire de partager une soirée de beuverie au chaud et de dormir dans des lits confortables avant de nous dire aurevoir. L'ambiance était à la fête et au partage. La plupart des mes hématomes s'étaient largement estompés et Triss m'avait offert de quoi camoufler le peu encore visible. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais à nouveau en pleine possession de mes moyens. Geralt semblait plus apaisé, lui aussi. Il se montra volontiers plus bavard que d'ordinaire. Je le sentais vraiment bien à son aise parmi les nains. Moi-même j'appréciais leur nature généreuse et sans façons. Je ne comprenais pas pourquoi ils étaient tant malmenés par les humains.

 La table était chargée de victuailles plus appétissantes les unes que les autres, le vin de Toussaint et la bière coulait à flot. Nos compagnons faisaient des concours de boissons, se lançaient des défis et Geralt n'était pas en reste. C'était une joie de le voir détendu comme ça. J'étais assise près de Triss et comme elle, j'avais choisi la modération comme compagnie, picorant dans les plats sans excès et sirotant mon verre de vin, délicieux au demeurant. Je le sentais engourdir agréablement mes sens mais je préférais garder un minimum le contrôle sur mes actes.

 Quand le dessert arriva, Triss et moi étions les seules encore en état d'en profiter. Et quel dessert ! Nos regards se croisèrent dans un élan de gourmandise partagée. Je frissonnai dans cet échange : je sentais là une dimension inattendue et très appétissante pour notre amitié. Nous nous partageâmes naturellement la pâtisserie aux fruits rouges, à la crème pralinée et au chocolat noir, la dégustant à petites cuillérées. Nos regards ne se quittaient pas, sauf quand l'une d'entre nous fermait les yeux pour mieux apprécier la saveur. Je voyais alors disparaître ses magnifiques yeux bleus bleuet derrière ses paupières délicates aux longs cils. J'observais son visage sourire de plaisir tandis que sa langue venait nettoyer toute la surface de sa cuillère. Elle raccrochait alors mon regard pour la replonger dans sa part de gâteau.

 Ce petit jeu délicieusement érotique dura jusqu'à-ce que nous constations que notre Compagnie n'était plus en état de festoyer. Touchant délicatement le bras de Triss, je lui désignai Geralt affalé sur sa chaise, ivre-mort. Gurdil et ses amis n'était pas en plus bel état. L'aubergiste était en train d'aider les uns et les autres à aller vers le dortoir qui leur était destinés. Je pouffai en les voyant s'appuyer les uns sur les autres, zigzaguant entre les tables pour réussir à se mettre au lit. Je pouffai moins quand je compris que Triss et moi allions devoir faire la même chose avec Geralt, notre chambre se trouvant à l'étage.

 La monté d'escalier fut ardue, nous nous étions positionnées de part et d'autre de sa grande carcasse pour lui éviter de basculer. Par chance il arrivait encore à marcher. Arrivés dans la chambre il se laissa tomber, visage le premier, sur le lit et se mit à ronfler. Nous eûmes un fou-rire. Nous décidâmes de nous contenter de le déchausser et de le laisser cuver tel quel.

 C'était la première fois que nous nous retrouvions seules, ou tout comme. Avisant la baignoire de bois, Triss utilisa sa magie pour y faire venir de l'eau douce trouvée alentours. Elle ouvrit la fenêtre et amena à elle une sphère liquide de belle taille qu'elle fit atterrir dans la baignoire. Elle répéta l'opération jusqu'à ce qu'elle soit pleine puis la chauffa par la magie. Elle y versa alors des produits parfumés avant de se dévêtir lentement sous mes yeux, offrant à ma vue son corps parfait.

 Mes yeux ne pouvaient pas s'empêcher de la détailler, observant sa peau fine et diaphane, la myriade de taches de rousseur qui venait la décorer, la manière dont ses longs cheveux roux sombres venaient étaler leurs boucles au reflets dorés sur ses petits seins ronds aux aréoles rose pâle. Son amulette, un saphir enchâssé dans une monture en argent, était suspendue à une fine chaîne pour arriver juste entre ses deux seins. Son ventre plat avait l'air doux. Il était souligné par la fine toison rousse et bouclée de son pubis. Sa taille était fine et marquée, révélant la douceur de ses hanches et de ses cuisses. J'avais la bouche sèche. Je déglutis avec peine devant ce spectacle saisissant. Jusque là je ne m'étais intéressée qu'aux hommes mais de la voir nue devant moi me donnait l'irrésistible envie de venir explorer chacun de ses reliefs.

 Triss me laissa tout le loisir de l'observer avant de pénétrer sensuellement dans la baignoire. Elle s'installa confortablement, m'offrit un sourire mutin et me lança, les yeux pétillants :

– Tu comptes me rejoindre ou seulement me dévorer des yeux?

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