Chapitre 6 : A cœur ouvert, à corps perdu (3e partie)

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 Dieux que c'était bon! Sentir ses grandes mains chaudes et puissantes venir dénouer chacun de mes muscles. J'étais assise dos à lui. Il commença par les muscles de ma nuque et de mes épaules, je sentais ses doigts habiles trouver chaque noeud et les faire disparaître. Sa préparation huileuse me laissait une sensation de chaleur et d'apaisement tout en laissant ma peau extrêmement sensible au moindre contact, décuplant le plaisir que j'avais sous ses mains. Il inclut les pectoraux dans la détente de mes épaules, m'invitant à m'adosser à lui, massant mon sternum, les insertions de mon diaphragme, mes abdominaux et la périphérie de mes seins. Je fis dévier ses mains afin qu'ils profitent eux aussi de ce traitement délicieux. Il les fit rouler dans ses mains, laissant mes tétons dressés tracer des cercles dans ses paumes, puis entreprit de les pétrir avec délicatesse laissant ses doigts stimuler plus précisément mes pointes devenues sensibles.

 Il en pris soin un petit moment puis m'invita à m'allonger sur le ventre pour venir masser le reste de mon dos et mon fessier tanné par la selle et meurtri par la nuit assise sur le sol dur. Je ronronnai presque sous l'action combinée de ses doigts et de son huile affolante. Il pétrit mes fesses avec douceur et la douleur vive et profonde laissa place à du plaisir. Je gémi. Mon intimité se mit à palpiter, à se contracter de désir et de plaisir. Je me sentis me liquéfier. L'huile glissa dans le sillon de mes fesses et Geralt vint masser également cette zone sensible de mon anatomie. Inconsciemment je me cambrai pour inviter l'intromission d'un de ses doigts dans mon fondement. Je gémis à nouveau de plaisir et de désir quand il l'y fit lentement glisser, le faisant tranquillement et avec une grande dextérité coulisser et tournoyer, me provoquant des sensations aussi agréables que puissantes. Je haletais maintenant de plaisir, mon corps ondulant sous son action. Il arrêta ces caresses beaucoup trop tôt à mon goût et je laissai échapper un petit cri de protestation face à la sensation de vide et de frustration qu'il me laissa. J'eus presque envie qu'il me pénètre mais il était trop bien membré. Il ne s'y risqua pas, et je lui en fût gré. Il m'invita plutôt à m'allonger sur le dos afin qu'il puisse prendre soin de mes jambes, et tout particulièrement de mes muscles adducteurs si courbaturés.

 Il commença par me masser un pied, puis l'autre, appuyant avec fermeté sur des points précis. Je les savais être en corrélation avec certains organes de mon corps qui s'avérait paradoxalement à la fois de plus en plus alangui et complètement à fleur de peau. Son regard me caressait de haut en bas et de bas en haut, semblant se régaler de tous mes détails.

 Je rougis sous cet examen minutieux. Il semblait apprécier ce qu'il voyait, cela me faisait du bien : je me sentais alors aussi désirable que certaines de ces femmes aux corps parfaits. Il vint délicatement appuyer sur mes plantes de pieds pour étirer mes mollets avant de les pétrir à leur tour, remonta le long de mes genoux qu'il plia, posant mes plantes de pied au sol. Il m'écarta avec délicatesse, mais fermeté, les genoux, m'arrachant bientôt une plainte. Il se stoppa un instant le temps de laisser mon corps s'habituer à l'étirement puis accentua la pression. Je gérai ma douleur en soufflant, jamais je n'avais été courbaturée à ce point.

 Geralt pris un air gourmand, bien déterminé à détourner mon attention de la douleur de mes cuisses. Il se servit du coude et de sa paume de main gauche pour garder l'écartement, ce qui lui permit de libérer son autre main. Il vint recueillir du bout des doigts un peu de mon nectar et le porta à ses lèvres avec un plaisir non dissimulé. Il répéta son geste, me proposant de goûter ma propre liqueur, la saveur mêlée à celle de l'huile était vraiment surprenante, agréable. Il se mordit la lèvre en sentant ma langue s'enrouler autour de ses doigts. Il entreprit ensuite de caresser délicatement mes grandes lèvres de haut en bas et de bas en haut. Je sentais son huile infernale agir là aussi en décuplant les sensations.

 La diversion était efficace. Il alternait entre le massage de la face interne de mes cuisses, dont il augmentait progressivement l'écartement, et celui de mes lèvres intimes ruisselantes de mon désir. Il offrit alors à mon clitoris délaissé sa part d'huile affolante. Le plaisir en était presque insoutenable. Toute douleur avait disparu. Il ne restait plus que ce brasier qu'il avait allumé en moi. Quelle extase quand il glissa ses mains sous mes fesses pour embrasser à pleine bouche mon sexe incandescent. Je m'autorisai à crier mon plaisir sous l'action combinée de sa langue et de ses doigts, de plus en plus nombreux, explorant sans retenue mes différents orifices. Je perdis pied quand mon orgasme éclata dans toute son intensité.

 Jamais la jouissance ne m'avait provoqué un tel effet. C'était extraordinaire : tous mes sens semblaient soudainement décuplés. J'ouvris les yeux un instant et fut éblouie par l'intensité de la lumière, émerveillée par la vue de petites fougères capillaires et de mousses douces, poussant dans la pierre pleine de nuances au-dessus de ma tête. Je découvris le visage de Geralt comme avec une loupe, percevant pleinement son grain de peau, chacun des poils de sa barbe naissante, la nuance de ses yeux, la plus infime de ses rides. Les sons m'assaillaient de toutes parts également. J'avais l'impression de voir en couleurs la musique jouée par la source et de la sentir ruisseler sur ma peau. L'orchestre des oiseaux me semblait perché sur mes épaules, chaque trille résonnant dans mon corps. J'entendais mon cœur qui battait léger, rapide et irrégulier et celui de Geralt tellement lent, grave et puissant. Le tactile était devenu presque envahissant : je sentais la dureté froide et rugueuse du sol à travers la couverture, sa douce chaleur sous ma peau, le contact incandescent de la peau de Geralt, la caresse de son souffle et le plaisir qui continuait de pulser, ricocher, enfler et refluer. J'étais ivre de nos odeurs corporelles de transpiration et de fluides sexuels, j'avais l'impression de goûter à nouveau la saveur de Geralt sur la pointe de ma langue, mêlée à l'humidité, la terre, les plantes… Même la puanteur de ses bottes s'offrit à ma perception de manière incroyable, disséquant les différentes fragrances comme autant de sensations indépendantes. Le temps sembla s'étirer de façon tout à fait inédite. L'expression de Geralt changea : son sourire de chat satisfait se mua en une mine inquiète. Sa voix grave et rauque résonna dans mes os :

– Par la peste, j'ai du surdoser la mandragore ! Ça va Gaëlliane ?

 Tous mes sens semblèrent se mélanger, je perdis tous mes repères et eus l'impression étrange que ma conscience se dissolvait dans l'extase. Je perdis connaissance.

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