J’avais envie de parler de ce silence-là aussi, de celui de l’intime.
Celui qui n’appelle pas de cri, qui ne pose pas de question
Un silence de vivants.
C’est quand tes yeux percent des trouées jusqu’à moi dans la clameur des soirées, des copains, des cafés.
Lorsqu'on se tape dans l’œil sans autre témoin.
Qu’on se rassure l’un l’autre.
Puis qu’on laisse couler pour de nouveau calquer le rythme de la nuit, l’air de rien, et d’autant mieux retrouver le chemin de nos peaux
tout à l’heure.
J’avais envie de parler des silences qu’on se jette hors-cadre, les dimanches matin, chez l’une ou l’autre belle-famille à camper nos rôles d'enfants modèles puis à y faillir sans un bruit, juste avec nos regards - crochetés.
Le choc acoustique fait chaque fois se retourner la table de notre vie rangée.
Tu me gardes en bouche avec le goût du café, des croissants; tu me trousses de tes silences.
L'air de rien j’habille les miens de sourires millimitrés, que tu saches toi aussi à quelle sauce tu vas être mangé.