8 - Démons

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- Mademoiselle Clémence ! attendez-nous !

Trois adolescentes courraient derrière une de leur camarade. Celle-ci de se retourna, un très léger sourire aux lèvres

- Mademoiselle Clémence, savez-vous où vous irez en vacance ?

- Non. Je ne le sais pas encore

- Ahh ! se réjouirent-elles. Voudriez-vous vous joindre à nous dans ce cas ? Ma famille prévoyait un voyage au ski, et ils veulent que j’invite mes amies de classes, qu’en dites-vous ?

- Du ski n’est-ce pas ? Clémence posa la main sur sa jambe droite

- Oh ! Veuillez m’excuser ! je n’avais pas pensé à votre jambe ! Je suis vraiment désolée !

- Il n’y a aucun problème. Ne vous en faites pas.

- d’ailleurs, est-ce vraiment prudent pour vous de marcher sans votre canne ?

- Aucun soucis, je commence à m’habituer à cette prothèse. Pour ce qui est de la proposition, que votre voyage soit associé au ski ou à d’autres activités, je serais partante en effet.

Les filles se joignirent heureuses

- Cependant, c’est toujours soumis aux décisions de mon parrain. Il pourrait avoir différents plans pour ces vacances, et pourrait avoir besoin de moi.

- Oui je vois tout à fait. Durant ces vacances, je vais passer des entretiens de mariage en même temps. Pour vous qui êtes la filleule du procureur, les choses vont aussi s’accélérer pour vous aussi bientôt.

- Je vous reconfirmerais dans la soirée si je peux, mais je crains que ce ne soit compliqué.

- Espérons tout de même, j’adorerais avoir votre compagnie, mademoiselle.

Clémence tourna les talons, son sourire s’effaça instantanément, elle vit au loin une grosse berline noire garée proche du portail de l’école. Elle se sépara du groupe en se dirigeant lentement hors de l’entrée, fixa furieusement un très court instant le panneau indiquant « école pour jeune fille » puis sorti enfin de l’établissement. Un domestique sortit de la voiture, atteignant rapidement la jeune femme, l’accompagnât jusqu’au véhicule pour l’aider à monter dedans. Un d’âge moyen attendait plutôt furieux sur la place du passager avant. Une fois Clémence installée, il prit le rétroviseur et le tourna brusquement dans son sens.

- Lente comme un escargot. Et impolie en plus de ça. Dit-il sèchement

- Bonjour cher parrain. Je suis heureuse de vous revoir. Veuillez m’excuser pour mon retard, des camarades de classe m’ont demandée. Certaines d’entre elles m’ont proposées de les accompagner pour leurs vacances.

- Et ?

- J’ai bien entendu refusé. Répondit-elle calmement

- Bien. N’imagine pas que je vais te laisser filer comme ça. Surtout pas après tous les avertissements que j’ai reçus te concernant !

- Ho ? il y en a eu ? elle sourit légèrement

- Pas de ça avec moi sale peste ! Combien de cours à tu séchés, combien de fois as-tu fait le mur ces derniers temps ? Alors tu vas me dire pourquoi c’est arrivé, et prompto si tu ne veux pas retourner chez Cresar !

- En parlant de lui ? n’est-il pas mort ? j’ai vu ça dans les journaux de ces derniers mois.

Il se crispa sur le coup.

- Comment es-tu au courant de ça ?

- Comme vous l’avez dit, j’ai fait le mur et séché quelques cours, principalement parce qu’il n’y a pas de télé, ni de moyens de se tenir informé des nouveautés dans l’école. Je déplore cela au plus haut point, je suis donc sortie chercher mes informations.

- Parce que tu crois que ton rôle c’est d’être informée ? sais-tu combien coutent les places dans cette école prestigieuse dans laquelle tu es ?

- Voyons cher parrain. N’avez-vous pas reçu le bulletin de ce trimestre ? je suis en tête dans toutes les matières, ce serait dommage de me tenir aussi loin de tout.

L’homme se retourna et mit un grand coup de poing dans le visage de Clémence. Après le choc, elle se tint le nez, du sang coulait. La douleur déforma l’élégant sourire en une profonde grimasse

- N’oublie pas d’où tu viens, sale petite trainée. Tes parents aussi étaient des grandes gueules, et les voir en toi me dégoute au plus haut point. il se retourna. Et ne m’appelle plus parrain, appelle moi Monsieur le procureur quand nous ne sommes pas en publique. Ne tache pas la banquette, sert toi de tes vêtements.

Le reste du trajet se déroula en brimades dont-elle ne pouvait pas répondre. La voiture arriva à destination dans une petite villa d’un quartier huppé, entra entièrement dans le garage. La lourde porte se referma, l’homme sortit de l’engin toujours allumé, arracha la jeune femme de son siège, inspecta la banquette. Il félicita Clémence pour ne pas savoir sali la voiture, avant de l’agripper par les cheveux pour la forcer à se relever, avant de la trainer dans la buanderie et de la jeter au sol. Dans sa chute, sa prothèse se décrocha. Elle ne le quitta pas des yeux, une terrible expression rivalisant celle de son parrain au visage.

- Tu aurais dû crever dans ce putain de canal ce jour-là. Lâchât-il avant de claquer la porte et de l'enfermer à clef.

Un instant plus tard, la voiture vrombit à nouveau, laissant Clémence dans un profond silence. Elle rechaussa sa jambe mécanique, et s’aventura dans le salon, lumières éteintes pour monter à l’étage dans la salle de bain. Elle se rassura en voyant que son nez était toujours en place, et se rinça le visage. Elle prit le chemin inverse pour chercher dans le salon une bouteille aux trois quart vide notée d’eau oxygénée, se séparât se son cardigan taché et en appliqua le liquide.

- il faudra que j’en rachète. En plus grand quantité, sinon ça ne fera pas l’affaire. Pensa-t-elle à voix haute

Elle jeta son vêtement dans une corbeille à linge, fit quelques pas dans la pièce centrale, finit par allumer la lumière, prit une casserole et se prépara son diner. De la viande, quelques épices, quelques légumes. Elle posa tout sur le plan de travail

- Monsieur le procureur, hein ? Si ça peut lui faire plaisir…

Elle planta le couteau sur la place en bois.

- Quel connard ! hurla-t-elle Il me prends vraiment pour un chien cet enculé ! Je ne le laisserais pas faire. Il m’a déjà tout volé, tout ! plus d’une fois ! je ne le laisserais pas fuir. Je lui ferais payer, je le forcerais à me rendre tout ! même si je dois en crever ! foutu sac à merde !

Ses jambes cédèrent sous l’émotion. Elle se mit à pleurer silencieusement, frappant occasionnellement du poing. Son portable sonna, ce qui la fit instantanément reprendre son calme. Elle se redressa et répondit

- Mademoiselle Clémence ? C’est Charlotte, avez-vous pu discuter avec votre oncle pour ma proposition ?

- Oui… murmura-t-elle d’une voix rauque. Je n’ai pas la permission, comme je l’imaginais, excusez-moi, je vais devoir vous fausser compagnie.

- Je vois… Mademoiselle Clémence ? est-ce que tout va bien ?

- Oui. Ne vous inquiétez pas. Je suis juste un peu fatiguée. Ça ira mieux demain.

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