Chapitre 10

6 minutes de lecture

Par Diraxo et Rowani


Baptiste était devant, il marchait fièrement suivit du petit Nathan, perdu, plus invisible et timide que jamais. Cette fois, il naviguait en eau trouble et allait avoir affaire à des gens qu’il ne connaissait pas. ET ça le terrorisait.

Baptiste était son seul repère pour cette soirée.


— Bon j’espère qu’il va fonctionner cette fois !
Baptiste était en train d'exploser la sonnette en la martelant du doigt.

« Tu m’étonnes qu’il fonctionne pas leur interphone », s’imaginait Nathan.


— C’est ouvert ! répondit une voix féminine.


En entrant dans le petit jardin qui séparait l’entrée de la maison du portail, Nathan découvrit tout ce qu’il n’avait pas pu voir à cause des buissons : les guirlandes dont les ampoules jaunes éclairaient une pelouse bien verte, la petite fontaine à gauche d’un chemin pavé qu’ils empruntaient pour aller jusqu’à un escalier en marbre qui donnait sur une grande porte d’entrée.


— Bon tu te bouges le cul ou tu restes dehors ? fit Baptiste, déjà sur le seuil.
Nathan monta alors les marches et mit les pieds à l’intérieur d’un couloir carrelé aux murs blanc ; une porte vitrée donnait sur un grand salon, où il remarqua un type le pointer du doigt. Un sentiment de gêne parcouru Nathan à ce moment. En voyant cela, il avait du mal à se convaincre qu’il était bien à sa place ici.


— Suis-moi, on va poser nos sacs, lui lança Baptiste.
Ils montèrent les marches de l’escalier pour se rendre dans la chambre parentale ou étaient disposés tous les sacs. Nathan n’avait même pas fait attention au chemin qu’ils avaient pris pour poser leurs affaires, mais il s’en fichait.


Avant de partir vers ses potes, Baptiste lui tendit un verre qu’il fit semblant de boire en faisant juste tremper ses lèvres. Il n’avait jamais bu et n’avait pas nécessairement l’intention de commencer ce soir.

Soudain, une silhouette en tenue de soirée s’approcha de Nathan. Celle-ci devait faire environ 1m70. Plus la silhouette s’approchait, plus Nathan pouvait voir les détails du visage qui s’approchait : de légères taches de rousseur, une peau parfaite, et des cheveux bruns coiffés en un chignon assez déstructuré. Son coeur manqua un battement, ses yeux se mirent soudain à pétiller devant sa beauté, mais il essaya de paraître désintéressé.
— Salut, tu dois être Nathan ? fit la même voix que celle de l’interphone. Moi c’est Livia !
— Absolument ! Merci d’avoir laissé Baptiste m’inviter ça fait plaisir de pouvoir enfin rencontrer du monde ici.

***

Au loin, Lucas aperçut son amie discuter avec ce gars. Il avait beau fouiller dans sa mémoire et se torturer les méninges, celui-ci ne lui rappelait strictement rien.
« Ça doit être un nouveau », pensa-t-il.

Profitant du fait qu’il était occupé par sa conversation avec Livia, Lucas s’amusa à le regarder plus en détail : c’était un garçon brun, des cheveux légèrement longs, parfaitement coiffés sur le côté, séparés par une raie.

Une lueur passa dans son regard. « Pas mal, pas mal… » se dit-il en se mordant la lèvre inférieure. Et son plus grand bonheur, le garçon lui tourna le dos et il put se rincer l’œil avec ses fesses bien moulées par son jean serré.


— Salut Lucas ! lança une voix derrière lui.
À peine eut-il le temps de se retourner que la personne qui venait de l’interpeller lui fourra un gobelet dans la main.
— Oh, Miguel, ça fait longtemps ! s’écria-t-il, un sourire jusqu’aux oreilles.
Et sans même se demander ce qu’il y avait dans sa main, il but d’un seul coup le liquide que son pote venait de lui donner. Il le sentit couler le long de son œsophage et réchauffer délicieusement sa gorge.
À peine fini, le gobelet se remplit aussitôt. Ils trinquèrent ensemble et s’enchaînèrent quelques shots en riant et en se racontant leur vie.

Mais soudain, entre deux culs secs, il aperçut dans un coin du salon un garçon blond, plutôt grand, au teint pâle, le regard dans le vide et le poing serré…

« Paul… » pensa-t-il avec effroi.
Son rythme cardiaque grimpa d’un coup, il se mit à paniquer. Que fallait-il faire ? Si Livia le voyait, là, devant tout le monde, c’était la fin du monde assurée. Il devait aller la chercher avant qu’elle ne le remarque.

Il marcha alors rapidement en sa direction, remarquant que le garçon qu’il avait vu était toujours en train de lui parler. En s’approchant, il put profiter des détails de son visage, qui le rendaient sans doute encore plus attrayant. Son visage était un peu enfantin, ses lèvres bien pulpeuses et son sourire terriblement craquant.
C’est à ce moment qu’il se rendit compte qu’il le fixait depuis trop longtemps, et celui-ci le dévisagea. Il se reconcentra sur sa mission principale : prévenir Livia.
— Eh, euh… Où est-ce que t’as rangé les bières ? lança-t-il.


Pendant que Livia lui parlait, Nathan vit au loin s’approcher le gars qui l’avait pointé du doigt tout à l’heure, celui-ci le regardait froidement, mais les yeux qui transperçaient son âme avaient quelque chose de particulier. Ce gars avait des cheveux bruns, courts, en pagaille. Il, portait un pull bleu qui détourait une silhouette sportive. Son visage était dessiné par des pommettes assez légère, et, étrangement, il avait l’air plutôt déterminé, Nathan voyait ça aux muscles de sa mâchoire qui se contractaient et laissaient apparaître une autre forme sur son visage moins délicate que la douce expression rassurante qu’il avait pu remarquer de loin.

Nathan croisa son regard alors il ne s’attarda pas plus sur lui pour éviter tout soupçon, mais il ne manquerait pas d’étayer plus tard la description qu’il s’était faite de ce beau garçon.
Il s’approcha de Livia et lui glissa « Eh, euh.. Où est-ce que t’as rangé les bières ? »
—Salut ! Nathan.
—Moi c’est Lucas. Passe une bonne soirée. lui répondit-il.


Nathan les voyait s’en aller en remarquant que les tables autour regorgeaient de bières et il ne manquait pas de remarquer l’excuse bidon. C’était certainement un code qu’ils avaient pour éviter à sa pote de s’ennuyer plus longtemps.

Pourtant, Nathan avait trouvé Livia adorable, elle, qui s’était intéressée à lui un peu, n’avait en fait qu’envie de partir voir ses amis. Il se sentait mal, rejeté par les potes même de l’hôte des lieux. Déjà, Nathan voulait prendre ses affaires et quitter les lieux.


« Allez c’est bon j’me casse j’ai qu’à dire que j’ai un cours de pétanque. De toute façon ils remarquerons même pas. » pensa-t-il en cherchant tout de même une meilleure excuse.
Il monta les marches de l’escalier, mais n’ayant pas retenu son chemin, il ne parvint pas à retrouver la pièce où était son sac, alors il partit à droite et appuya d’un coup sec sur la poignée de la première porte qu’il trouva.


Soudain, Nathan sursauta en voyant à quelques centimètres le visage de Lucas qui s’arrêta juste à temps pour éviter de lui rentrer dedans.

***

« Sérieux, quelle idée de merde, l’excuse des bières… Elle aurait pas pu trouver mieux ? »
Dans la chambre de Livia, Lucas grommelait tout seul en faisant les cent pas. Il se rongeait les ongles et regardait toutes les deux secondes en direction de la porte, attendant impatiemment qu’elle s’ouvre et que sa pote débarque. Elle avait parfaitement saisi le message, alors pourquoi mettait-elle autant de temps à arriver ?


Peut-être que Paul était déjà passé à l’attaque et que quelque chose de grave s’était passé… Lucas devait en avoir le cœur net, alors il se dirigea vers la sortie, son cœur battait si fort qu’il avait l’impression que celui-ci allait perforer sa poitrine, ses mains étaient moites et son regard perdu.
Mais au moment où il s’apprêtait à saisir la poignée, la porte s’ouvrit violemment, manquant de lui fracasser la tête.


— Nathan ?!

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