Je ne me rappelle pas la première fois que tes chansons ont frôlé mes oreilles. Je ne m’en rappelle pas car mes souvenirs d’enfant se sont envolés, emportant les premières écoutes pourtant si chères à mon cœur. J’aimerais te rencontrer de nouveau, ne pas te connaître et avoir le plaisir de découvrir tes musiques. Mais d’aussi loin que je m’en souvienne, je t’ai toujours connu. Tu as suivi mon enfance, mon adolescence, et aujourd’hui. Tu seras là demain et dans cent ans. Tes chansons ne cesseront jamais de m’étonner et de me passionner. Ces mélodies que tu as créées ou empruntées seront à jamais gravées dans ma tête, et les paroles si réfléchies que tu as collées dessus ne disparaîtront jamais de mon vocabulaire.

Je te remercie de m’avoir rendu différente. À l’école, on ne me comprenait pas, on me regardait bizarrement chaque fois que ma bouche prononçait ton nom. Au lycée, je t’ai caché. Mais lorsque, par mégarde, on apprenait que je t’écoutais, on me lorgnait d’un œil méprisant. Mais qu’est-ce donc que cette culture musicale ? Je me souviendrai toujours les mots de mon professeur de maths : « Ce n’est pas de votre génération ça, ce n’est même pas de la mienne ! »

Non, tu ne fais pas partie de ma génération. Cette génération de jeunes qui préfèrent écouter des chansons dénuées de sens. Juste des mots et des bouts de phrases empilés sur une musique entraînante. À quoi bon se soucier des paroles tant que les gens dansent ?

Je te remercie du fond du cœur. Tu as su m’apporter joie, bonheur, tristesse et réflexion. Tu as su m’extirper des larmes et des rires. Au-delà de ces sensations et de ces sentiments que tu m’as fait ressentir, tu m’as donné savoir et connaissances. Je n’oublierai pas que tes chansons m’ont aidé à finir de nombreux contrôles d’histoire. Cela peut paraître bien anodin, mais il a suffi de quelques chansons pour éclairer mes lanternes et délier mes fils emmêlés de l’histoire de France.

Je suis fière de t’écouter, toi l’artiste français dont tout le monde connaît les musiques sans réellement le savoir. Artiste quelquefois oublié, au caractère bien trempé, à la voix de stentor et aux textes polémiques. Ils sont pour moi comme des poèmes, et quoi que les autres en disent, je les apprécie tous, qu’ils soient osés ou non.

Toi, Michel Sardou, qui a su bercer mon enfance, je t’admire pour ce que tu es, pour ce que tes textes m’ont toujours apporté. Encore aujourd’hui, je me surprends à en comprendre quelques-uns dont le sens, petite et ignorante, m’avait échappé.

Il m’est difficile de choisir une seule et unique chanson car tu en as chanté plus de trois cents qui trouvent toutes une place en mon cœur. Mais il y en a une qui me touche plus que les autres, de par ses paroles, de par ta voix :

https://www.youtube.com/watch?v=JSLfxsDjBXI

Pourtant, elles sont toutes merveilleuses …

Je vais t’aimer
Je ne suis pas mort, je dors
Minuit moins dix
La Vieille
Le livre du temps
Espérer
Le France
Le Figurant
La Haine
Rien
Mauvais homme
6 Milliards 900 Millions 980 Mille
Le surveillant général

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