1.18 – Situation gênante

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”Comment tu veux changer la vie
Si tu balises pour ton bien
On peut pas être à la fois
Un mouton et un mutin

Renaud Séchan

— Votre père vous demande instamment, Mademoiselle, fit l’homme d’armes sans préambule. Je vous conduis.

Manon n’avait pas été conviée, mais elle ne lâchait pas la main de sa dulcinée – cette pratique, courante chez les amies ne choquerait personne – on ne la mettrait pas de côté. D’ailleurs celle d’Isabelle l’enserrait et le sergent n’avait rien dit pour l’écarter. Aussi arrivèrent-elles ensemble devant le chevalier. Celui-ci était debout et tournait en rond.

— Laissez-nous je vous prie, lâcha-t-il brusquement.

L’homme d’armes sortit ; Manon hésitait ; Isabelle affermit la prise sur sa main.

— Je n’ai pas de secret en ce qui la concerne, père.

— Mais ce que je m’apprête à vous dire ma fille…

— La concerne probablement tout autant que moi. Je réponds de Manon comme de moi-même.

Isabelle, très ferme devant son père, appuya sa réponse d’un regard qui ne souffrait aucun refus.

— Bien. Fermez la porte alors, et approchez-vous, je ne souhaite pas être entendu.

Il expliqua ce qui s’était passé et comment il avait été contraint d’arrêter Mme de Saint-Eustache ainsi que ses deux cochères, mises aux arrêts par précaution, au cas où elles tenteraient de délivrer leur maîtresse. Il leur relata comment Alphonse avait agi sous la direction de Gertrude. Il leur confia également, qu’il redoutait de mettre la cousine de sa femme en accusation.

— Je suis très embêté en ce qui concerne la vicomtesse. Je n’en ai pas dormi de la nuit. Je ne sais pas quoi faire. D’un côté je ne voudrais pas fâcher le diocèse. De l’autre je ne veux pas me sentir responsable de la mort de cette femme, ni de personne d’ailleurs.

— Et si vous aviez réfléchi avant de l’enfermer ? répondit sa fille du tac au tac.

Le père secoua la tête et soupira.

— En tant que représentant de la loi, je n’avais pas le choix. L’affaire risquait de devenir publique, en raison de la présence de Rita. Difficile de faire confiance à une servante qui est là depuis moins d’un mois, le secret aurait pu être éventé.

« En plus ton frère n’est pas là, il aurait pu m’aider. Je n’ai plus que toi sur qui me reposer. Mon intention est de la laisser s’évader, sans intervenir directement. Ainsi je sauve mon image et épargne sa vie.

Les deux femmes échangèrent un regard rapide.

— J’ai peut-être une idée… intervint Manon. Vous avez bien mis un voleur sous les verrous ?

Les yeux de la jeune femme scintillèrent de malice.

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