Chapitre 6 : jalousie

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Qu’est-ce que la jalousie ? Qu’est-ce que cela veut dire ? L’avez-vous déjà ressenti ? Surement que oui. Nous avons tous été jaloux de quelqu’un, de quelque chose et ce depuis la plus tendre enfance.

On peut être jaloux de son frère, de sa sœur qui vient de naître, jaloux de son ami car il a un objet que tu voulais…

Jaloux…

Les dictionnaires affirment que c’est dû à un état d’anxiété, d’insécurité et de peur. En fait, la jalousie est une émotion secondaire qui représente ces pensées. Colère, tristesse, frustration et dégoût se mélangent dans ce sentiment.

Tous ces psys qui se penchent sur mon cas, ces charlatans ne savent rien. Ils pensent que je suis victime de jalousie qui se manifeste sous forme de paranoïa. Est-ce compliqué de comprendre que je t’aime tout simplement, que je t’ai tuée par amour et je ne rêve que d’une chose, c’est de te rejoindre, dans notre Eden.

Bref, Jalousie excessive, jalousie paranoïaque, possession, haine. Ces termes, je ne veux plus les entendre. Je ne voulais pas que tu appartiennes à cet abruti de Timothée, tout simplement. Il ne t’aurait pas rendu heureuse, ne t’aurait pas offert tout ce bonheur que moi, je pouvais t’offrir. Tu avais besoin de moi comme j’avais besoin de toi. Mais il t’aveuglait, il te pourrissait l’esprit, l’âme. Avec lui, tu devenais impure et je ne pouvais pas le laisser faire. Il fallait que je t’ouvre les yeux.

Cette soi-disant jalousie, je l’ai ressenti chez toi, sur ton île, avec ta famille. Nos premières vacances d’été ensemble, notre première année de couple.

J’étais sur un petit nuage, à ce moment. C’est vrai que ton île est magique : l’isula comme tu la nommait sans cesse. Je me souviendrai de cette arrivée à Bastia, sur le pont du navire. Les maisons colorées, la montagne si proche de la plage et les odeurs. C’était la tienne d’ailleurs. Tu aimais l’immortelle, et ces petites fleurs jaunes qui ressemblaient à des petits soleils. La légende ne dit-elle pas que celle ou celui qui la porte est immortel ?

Nous avons déjeuné face à la mer comme deux amoureux, j’étais si bien : tu étais qu’à moi seul et c’était ça que je voulais. Puis, nous sommes partis pour Calvi où ta famille vivait.

Calvi : sa citadelle, sa devise : Civitas Calvi Semper Fidelis et sa longue plage de sable fin. J’y pense encore souvent lorsque je ferme les yeux. Tu disais toujours que c’était ton petit paradis et que tu aimais retrouver tes racines, car les corses sont attachés à leur terre, leur coutume et leur racine. J’aurai pu y appartenir, mais ta famille : ton père, ton frère m’ont eux – aussi mal jugés. Pourtant, je faisais des efforts car je les trouvais vraiment envahissants. Tu ne pouvais pas faire un pas sans les avoir à tes basques. Ils n’ont rien compris eux-aussi, ils n’ont pas voulu comprendre tout l’amour que j’avais pour toi.

Ta mère me répétait sans cesse qu’aimer quelqu’un c’était aussi lui laisser de la liberté. Mais, je ne supportais pas de te voir partir dans les ruelles de Calvi avec ton frère et ses amis, qui louchaient sur toi. Comment faisais tu pour ne pas le voir ? Par moment, je me disais que tu le faisais exprès, rien que pour me rendre jaloux et en colère… cependant, ton sourire, chaque soir, tes cris de plaisir chaque nuit me réconfortaient. Temporairement…Car dès que le jour se levait, tout recommençait, tout revenait. J’ai essayé de te le faire comprendre.

En vain…

J’ai encore subi les visites, les remarques et les soi-disant conseils de ta formidable famille et enfin, les derniers jours, tu me les as consacrés. Tu avais compris. Nous sommes partis en road trip sur les routes de Corse. Nous sommes donc partis en début de journée en amoureux enfin…

Saint Florent et ses magnifiques plages, le cap Corse avec un village qui me reste marqué : Nonza, la côte est et ses plages justes paradisiaques : Palombaggia, La plage en forme de coquillage : Rondinara, c’était ta préférée, je m’en souviens, Santa Giulia, les calanques de Piana, juste magnifique, la plage d’Arone et ses vagues, et enfin, notre périple s’est achevé à Bonifacio : la cité médiévale et cet escalier : l’escalier d’Aragon, creusé à même la falaise. Cette blancheur des falaises m’avait subjugué. Je n’avais jamais rien vu d’aussi beau.

Après cette traversée de Corse, je pouvais te dire que ton isula était juste magnifique. Tu avais raison. Nous avons passé une dernière soirée chez tes parents où toute la famille était réunie. Un repas Corse avec les charcuteries et les fromages, des discussions et j’ai compris à ce moment-là lorsque j’ai juste dit :

__ Vous avez vraiment une très belle île mais il n’y a rien au niveau professionnel.

Des regards noirs, même le tien puis une phrase :

__ Un parighjinu comme toi ne comprend rien à cette terre…

Eux-aussi étaient jaloux, jaloux que tu sois parti d’ici pour réussir dans ta vie professionnel, jaloux que tu sois avec un Parisien comme moi. Je viens tout de même d’un milieu aisé et tu méritais mieux que cette petite chaumière de méditerranée.
Je veux pour toi, le meilleur et je te donnerai tout, mon cœur… Tout !

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