Mémoire d'un vaste ennui

Une minute de lecture

Cette année, la fin du mois de février est marqué par une température anormalement douce. Le soleil fait son règne aux cimes d'un ciel d'azur. Parfois j'ai la sensation que l'été s'empresse de nous accabler de sa chaleur.

Il y a, dehors, comme une délicate senteur enthousiasmante des beaux jours revenus, c'est un tube que le romantisme se passe inlassablement en boucle. Femmes et hommes retrouvent une splendeur effacée par le froid crispant et l'ardeur du vent glacial grimant les visages teintés de bleu et de rouge. Les enfants recouvrent une joie qu'ils ne connaissent encore peu et pourtant cela deviendra, un jour, leur fantasme d'adulte.

Le sentiment de libertéé s'en vient me secouer alors que, depuis mon bureau, je regarde l'exclamation dece spectacle. Hélas je ne puis me soustraire à ma chaise, sinon comment gagnerais-je ma pitance ? Cruel vision. Il me prend à rêver de l'exterieur, imaginer qu'un tee-shirt remplace ma chemise pendant que je profite du claquement de la Seine contreles quais de Paris.

Quelque fois, en guise de répis, je sors griller une cigarette... Puis deux... Puis trois... En espérant fondre avec les cendres qui s'échouent sur le bord de la route. Il m'arrive, après une aigre toux, de me rendre compte à quel point je ne veux retourner à mon ordinateur, alors que j'entame le filtre de cette fichue clope.

J'aime rester davantage dehors, voir ça et là des passants remplir leur journée, et les voitures traverser l'avenue. Et si des regards se croisent, les sourires suivent, car nous nous comprenons, nous aimons cet instant, profiter de ce temps et de cette ambiance délicate du printemps naissant.

Me voilà dans la rue, crachant ma fumée et un morceau de mon espérence de vie, qu'importe, je suis plongé dans cet instant d'ennui silencieux, paisible et attendu. C'est l'histoire banale d'un temps gracieux et personnel avant de s'égarer parmis les mails et les appels jusqu'à la nuit tombée. C'est la dernière resistance contre la tristesse brutale d'un quotidien tragiquement morne.

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