Lettre d'une mère à son fils au régiment

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« LETTRE D’UNE MERE A SON FILS AU REGIMENT »

Cresson sur Fontaine le VI – XI – XXXXX

Cher Fils

Je mets la main en le porte-plume, le porte-plume dans l’encre, l’encre sur le papier et le papier dans l’enveloppe, de là, je la porte dans la boite aux lettres et ensuite le facteur te la remettra.

Aujourd’hui, je t’écris avec de l’encre verte, car j’en n’ai plus de orange. Enfin c’est pour te dire que nous étions tous malades, mais depuis que le médecin est venu, nous sommes tous guéris. Depuis que tu es parti on s’aperçoit que tu n’es plus là enfin tu reviendras certainement. Hier c’était la fête au village, il y avait la course aux ânes et monsieur le maire a dit que c’était bien malheureux que tu ne sois pas là, car tu l’aurais gagné. Il y avait aussi le marché aux cochons et nous avons bien pensé à toi. Nous avons inauguré le nouveau cimetière où seront enterrés les vivants et les morts dans la commune. Cette demande a été faite à la demande d’un habitant. Je crois aussi que les peupliers qui bordaient la route ont été coupé pour les planches de sapin. J’ai aussi le plaisir de t’annoncer que ton frère se mari avec une femme, tu la connais certainement, c’est celle qui nous avait fait tous rire le jour de l’enterrement de ta pauvre sœur. Ta sœur t’envoi 1fr25 en cachette de ton père qui les portera demain à la poste. Je t’envois 5 chemises neuves faites dans des vieilles à ton père. Tu renverras tes vieilles pour que je puisse en faire des neuves pour ton petit frère. Si tes chaussettes sont trouées, envois les moi tous je les raccommoderais. J’espère que tu es un bon soldat comme père qui a eut les pieds gelés par un éclat d’obus 14-18. Nous avons eu un grand malheur dans la famille le pauvre médor a eut la queue coupée par une auto. Ma fois tant pis. Elle ne se coincera plus dans la porte. Tu me dis que t’es malade et que tu ne vas pas mieux, viens mourir à la maison. Ça nous fera grand plaisir. Il y a ici une maladie des bêtes à cornes. Ton père en est drôlement atteint. Il y a une épidémie de fièvre aphteuse et ton frère en est atteint, on n’a pas pu faire mieux. Enfin tout le monde va un peu bien à part le chat qui est crevé. J’espère que ma lettre te trouvera mieux.

Ton père a un furoncle aux fesses et sur qui je t’embrasse bien fort.

Ta mère qui t’a mis au monde

PS : Si tu ne reçois pas cette lettre écris-moi tout de suite, je t’en enverrai une autre.

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