Partie quatre ~ Retour à la maison

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Après quatre jours passés dans la petite auberge, Anna et sa fille se préparaient à quitter l'endroit. La valise bouclée, le sac fermé, la jeune femme rassembla le tout à l'extérieur de la chambre. Refusant de s'en aller, Suzy se renfrogna en entourant son ours de ses petites mains.

– Je veux rester ici ! se plaignit-elle.

Surprise, sa maman se tourna vers elle, remarquant son air boudeur. Celle-ci s'agenouilla afin de plonger son regard dans celui de sa fille.

– Ma puce, je sais que tu voudrais rester plus longtemps et j'aurais aimé rester un peu plus, moi aussi, mais je n'ai pas assez d'argent pour prolonger le séjour, lui expliqua-t-elle calmement.

– On va rentrer à la maison ?

Anna acquiesça doucement. Cette dernière perçut une once de peur traverser les yeux bruns de Suzy. La petite fille se réfugia dans les bras de sa mère, s'accrochant à son cou. Anna redoutait leur retour auprès de Franck et visiblement, sa fille aussi.

À peine étaient-elles sorties du taxi que l'homme se précipita vers elles. Adoptant un comportement particulièrement euphorique, il enlaça sa femme et sa fille avec tendresse. Anna en restait figée, la dernière fois qu'il l'avait pris dans ses bras de cette façon devait remonter à la naissance de Suzy.

Avait-il compris ? Serait-il sur le point de changer comme il l'avait précisé dans son message ?

La jeune femme voudrait tant le croire, si seulement sa fugue de quatre jours l'avait fait réfléchir, peut-être pourraient-ils retrouver une vie normale tous les trois. C'est ce qu'elle espérait.

Les minutes, les heures, les jours passèrent et Franck était attentionné envers sa famille. Cela lui arrivait d'accorder quelques attentions à sa femme et sa fille, mais ici c'était différent. Il avait cette attitude depuis une semaine !

Anna ne comptait plus le nombre de cadeaux que son mari lui faisait. Ce dernier lui avait offert le restaurant, une sortie au cinéma, un bijoux de valeur. Il avait même acheté la poupée que Suzy voulait depuis si longtemps. Franck paraissait plus gentil, plus aimant envers les deux femmes de sa vie. Et ça, jamais Anna ne l'avait vu ainsi.

Malheureusement, ce comportement attendrissant ne dura pas aussi longtemps que la jeune femme l'aurait souhaité. Franck recommença bien vite avec ses insultes, du jour au lendemain, il arrêta les cadeaux. Ses phrases blessantes habituelles refirent surface.

Un soir, alors qu'Anna l'attendait, l'homme rentra visiblement énervé par sa journée de travail. Ne supportant pas voir sa femme le fixer, Franck fonça sur elle et la poussa contre le mur. Par la force de son geste, Anna en eu la respiration coupée. Elle sentit l'alcool quand il lui criait dessus et en jugea qu'il devait être aller au bar pour se calmer.

– Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas encore appeler la police, c'est ça ! gronda-t-il alors que sa femme essayait d'enlever son bras de sa clavicule. Je te préviens, si tu t'avises à nouveau d'appeler les flics ou d'éloigner ma fille de moi, je te tue. Tu m'entends, je te tuerai !

Face aux menaces de son mari, la jeune femme sursauta. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle comprit l'erreur qu'elle avait faite. En revenant auprès de lui, Anna pensait qu'il changerait, qu'il ne serait plus violent. En fin de compte, ce n'était que de belles paroles, Franck ne cessera jamais d'être violent. Jamais, il ne changera.

– Tu as dit que tu arrêtais avec l'alcool, murmura Anna la voix tremblante.

– J'ai dit ça ? Et bien j'ai menti, répliqua-t-il d'un ton sec.

L'homme la lâcha enfin, libérant la pression qu'il provoquait sur la clavicule de sa femme. Il s'éloigna ensuite en lui rappelant que ce n'était pas elle qui prenait les décisions.

Anna ne dit plus un mot de toute la soirée, de peur de facher son mari. Elle s'isola dans leur chambre, un livre à la main pendant que Franck regardait la télévision. Tombant de fatigue, Anna enfila sa chemise de nuit pour aller dormir.

Peu après, la télé se coupa, Franck se rendit alors dans la chambre. Il s'approcha de sa femme, lui enlaçant la taille avec ferveur.

– Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-elle.

– D'après toi, qu'est-ce que je fais, répliqua Franck qui remontait ses mains jusqu'aux côtes d'Anna.

– Je suis fatiguée, marmonna cette dernière en soupirant.

Anna le repoussa afin d'aller se coucher mais son mari lui saisit le poignet et avança son visage vers le sien.

– Tu es fatiguée alors que tu ne fais rien de tes journées, chuchota-t-il.

– Laisse-moi, j'ai pas envie !

La jeune femme se tortilla pour se libérer, Franck lui avait emprisonné les épaules de ses poignes féroces, l'empêchant de bouger. Son regard devint d'une noirceur soudaine, arrachant à Anna, un horrible frisson. Son visage se décomposa sous une colère froide.

– Tu vas me donner ce que je veux ! hurla-t-il.

À ces mots, l'homme déchira la chemise de nuit de sa femme d'un geste, laissant apparaitre sa poitrine nue. Il la fixa d'un air de prédateur puis, jeta Anna violemment sur le lit. Celui-ci se mit sur elle afin de lui enlever l'entièreté de la chemise. La jeune femme se débattit, mais son mari lui donna une énorme gifle, la faisant cesser de gesticuler. Les larmes glissèrent le long de ses joues alors que ses yeux se fermèrent doucement.

Sa chemise retirée, Franck pouvait maintenant s'emparer du corps de sa femme comme il le souhaitait. À son tour, il se déshabilla, répétant qu'elle allait lui donner ce qu'il voulait. Anna sentit le poids de son mari peser sur elle, il lui écarta brusquement les cuisses avant de se mettre en position. D'un coup, l'homme entra en elle avec une telle brutalité qu'un gémissement aigu s'échappa de la bouche d'Anna. Elle le laissa continuer malgré qu'elle avait mal. L'insistance dont il faisait preuve dans ses mouvements lui faisait atrocement mal. Anna serrait les dents alors que Franck jouissait du supplice qu'elle subissait. Il ne prenait pas la peine de lui accorder du plaisir, tant qu'il avait son désir assouvit, rien d'autre ne comptait.

Après quelques minutes, l'homme s'arrêta, pour le plus grand soulagement de sa femme. Il bascula sur le côté et s'endormit rapidement comme si de rien n'était. Anna, elle, ne bougeait pas, pleurant en silence. Son vagin lui brûlait de douleur. Épuisée par ses larmes, elle s'endormit finalement, sous la souffrance persistante.

Le jour suivant, Anna n'était pas en meilleure forme, elle souffrait toujours autant. Mais ce n'était pas la douleur physique qui lui faisait le plus mal, c'était cette naïveté aveuglante que la jeune femme avait eu en croyant aux promesses de Franck. Comment avait-elle pu être idiote à ce point ? Elle aurait dû le savoir qu'il ne tiendrait pas ses promesses. C'était évident !

Assise sur le la cuvette du WC, Anna y resta pendant presque une heure à sangloter. Son téléphone dans une main, la carte du policier dans l'autre, elle s'apprêtait à l'appeler sans pour autant avoir le courage de le faire.

Sa petite fille apparut doucement dans la salle de bain, elle était si triste de voir sa maman dans cet état. Suzy remarqua ses mains trembler comme une feuille autours du portable. Elle s'approcha et prit la petite carte. La fillette comprit bien vite qu'il s'agissait du numéro du monsieur en uniforme. D'un geste dont la jeune maman était loin de s'imaginer, Suzy attrapa le téléphone et composa le numéro du policier.

– C'est mon papa, il a fait du mal à ma maman ! informa-t-elle une fois la personne au bout du fil.

La petite fille rendit ensuite le portable à Anna qui la regardait d'un air stupéfait.

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