Chapitre 31

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Cela devait faire une heure que j'essayais de dormir, mais la température à l'intérieur de la tente devenait insupportable. J'attendais avec impatience le retour de Tommy pour qu'il me fasse un compte-rendu du conseil de communauté, mais le temps semblait s'étirer à l'infini. Au bout d'une heure et demie, je n'en pouvais plus et je décidai de sortir pour m'installer au frais. Je pris tout de même mon duvet et un oreiller pour m'aménager un petit nid douillet. À l'ombre d'un arbre, situé à une vingtaine de mètres, se trouvait une herbe grasse, qui semblait confortable. Je m'installai donc dans ce petit paradis, où j'apercevais même mes cinq compagnons. Les discussions semblaient passionnées, mais je n'arrivais pas à déterminer ce qui pouvait bien se dire.

Charlotte prenait régulièrement la parole, mais son attitude laissait transparaître un certain agacement. Octavio, en face, semblait perdre son calme et serait les poings. Edwina tentait tant bien que mal de le calmer, en lui prenant la main, mais sans trop de succès.

Heureusement, mon Tommy prit la parole. Il était le seul, dans une situation aussi fermée, à pouvoir ramener la paix. Petit à petit, les épaules d'Octavio se relâchèrent et je devinais même un sourire sur le visage de Charlotte. La discussion se clôtura même par une poignée de main entre ses deux derniers. L'assemblée se leva et se dispersa. Aussitôt, mon héros se dirigea vers la tente. Me voyant installé à l'ombre de mon arbre, il vint me retrouver.

- Qu'est-ce que tu fais là, ma belle ?

- Il faisait vraiment trop chaud dans la tente, alors j'ai décidé de venir ici. J'y suis beaucoup mieux.

- Tu as bien fait. Alors tu veux que je te fasse un résumé de notre discussion ?

- Oui bien sûr ! Même si j'ai cru comprendre que Charlotte n'était pas très contente.

- Ah, tu nous as entendus ? dit-il inquiet.

- Non, mais d'ici, je pouvais vous voir et elle me semblait contrariée.

- Oui, elle ne voulait vraiment pas refaire un aller et retour pour récupérer les dernières affaires. Le problème, c'est qu'il en reste, dans le quatre-quatre, pour plus d'une personne. Octavio a voulu faire comprendre à Charlotte qu'il était trop risqué pour toi de t'activer et que tu devais rester absolument au repos, au risque de perdre le bébé.

Je vis à ce moment un malaise dans son regard.

- Que se passe-t-il mon ange ? dis-je doucement.

- Ça me dérange de te dire ça. Charlotte est ton amie et je pense qu'elle ne pensait pas ce qu'elle a dit.

- Tu sais que tu en as déjà trop dit. Tu dois aller jusqu'au bout maintenant.

- Elle a dit que ça serait une bonne chose.

- Quoi ? demandai-je.

- Que tu perdes le bébé.

Un silence s'en suivit. Tommy baissait les yeux, comme s'il était responsable de ces mots. Mais cela me blessait profondément et j'avais du mal à réagir. Il fallait que je lui dise que ce n'était rien, il fallait que je lui dise que ce n'était pas de sa faute, il fallait... il fallait...

Prenant son menton entre mes doigts, je tournais son visage pour qu'il me regarde. Un léger sourire pour le rassurer, un baiser sur ses lèvres pour le réconforter et ma tête au creux de son épaule pour pardonner.

- C'est la fatigue qui a parlé. Tout rentrera dans l'ordre quand nous serons mieux installés. Je connais Charlotte depuis longtemps, elle n'aime pas trop le changement, mais au fond, c'est une fille extra.

- Je te fais confiance et puis j'ai fini par leur proposer un compromis qui a satisfait tout le monde.

- Dis-moi !

- Fabien accepte de faire deux allers et retour et Charlotte restera avec moi pour construire les enclos.

- Tu es un malin. Fabien ne peut rien refuser à Charlotte et Charlotte ne peut rien te refuser.

- Pourquoi tu dis ça.

- Je sais très bien que Charlotte, reste avec Fabien par dépit. Je la vois te regarder, boire tes paroles. Je devrais peut-être te partager, pour lui faire plaisir, dis-je d'un sourire coquin.

- Seulement si tu es là, répondit-il en me faisant un clin d'œil.

- Et bien ça fait longtemps que nous n'avons pas fait des coquineries à plusieurs, alors ça pourrait être agréable.

- Tu ne plaisantais pas ? Car je ne suis pas sûr d'en avoir envie. Je suis même sûr du contraire, précisa-t-il.

- Je disais ça en l'air, mais si je dois être souvent au repos...

- Je t'arrête tout de suite. Je n'ai pas envie de prendre Charlotte dans mes bras et encore moins envie de... Enfin, tu vois ce que je veux dire.

- Bien Monsieur, j'ai compris.

- Tiens, quand on parle du loup... Voilà Charlotte, l'alertai-je.

- Au fait, tu n'es pas censée savoir pour les méchancetés qu'elle a dites, me susurra-t-il à l'oreille.

J'acquiesçai d'un simple hochement de tête.

- C'est bon je suis prête, dit Charlotte qui semblait avoir retrouvé le sourire.

Elle allait passer la journée avec Tommy, seule, sans Fabien dans les pattes. Elle ne pouvait qu'être ravie. Et moi, encore plus, car je savais que Tommy ne désirait que moi.

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