Chapitre 13

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— Regarde, nous sommes arrivées dis-je à Edwina. Tu vois là, le grillage, et là derrière, tu vois les bâtiments ?

— Oui, mais où sont Octavio et Tommy.

— Ils ne devraient pas tarder. En même temps, on n'a jamais convenu d'heure, lui précisai-je.

— C'est quoi ce bruit, tu crois que ce sont eux ?

— Je ne sais pas, je ne vois rien.

— Naïa, dit une voix au loin. Ici !

— Je crois que j'ai entendu Octavio, un peu plus loin là-bas.

J'avançais lentement avec Edwina vers cette voix qui nous guidait, mais pourtant nous la dépassâmes. Nous fîmes volteface et toujours rien. Comment avions-nous pu louper deux hommes de plus d'un mètre quatre-vingts.

— Naïa, ici.

La voix était tout près pourtant.

— Naïa par terre, baisse les yeux.

Je sursautais en voyant Octavio, à mes pieds, sous une trappe, camouflé par des feuilles.

— Mais qu'est-ce que tu fais là, Octavio ?

Octavio, fier de l'effet qu'il avait produit sur nous, souleva complètement la trappe et sortit de terre.

— Bonjour Messieurs, dit-il tout sourire.

— Non, on dit bonjour Mesdames ou Mesdemoiselles.

— Alors bonjour Mesdames.

— Octavio, je te présente Edwina. Alors Edwina, tu vois que je ne t'ai pas menti.

— Oui, je suis obligée de l'admettre.

— Au fait, où est Tommy ? dis-je impatiente.

— Suivez-moi, dans votre surprise, dit-il en montrant l'entrée laissée apparente par l'ouverture de la trappe.

Nous descendîmes par un petit escalier et découvrîmes un abri souterrain. La hauteur sous plafond était basse, laissant sûrement à peine la place à Tommy de se déplacer sans se cogner. Venez, nous avons déjà bien travaillé et en plus de cette pièce il y en a une autre derrière cette porte.

— On peut entrer, dit Octavio après avoir frappé.

— Oui, allez-y.

Cette pièce était plus grande. Il s'y trouvait une table et des chaises dépareillées ainsi qu'un grand canapé usé et un fauteuil qui l'était tout autant.

— Bonjour Tommy, dis-je alors que mon cœur se mit à battre sans raison.

— Bonjour Naïa,

— Je vois que tu as emmené un ami, dit Tommy.

— Oui, mais on dit une amie et elle s'appelle Edwina.

— Enchanté Edwina.

— Bonjour, dit-elle un peu sèche.

— On s'est dit que si on était amenés à se voir plus souvent, on pouvait construire un abri bien camouflé, expliqua Tommy.

— C'est cool, Tommy est ingénieur dans le bâtiment et c'est lui qui a tout conçu, expliqua Octavio.

— Et ce n'est pas fini, j'ai l'intention de faire d'autres pièces, un puits, une cheminée. Il y aura ici tout le confort moderne. Enfin presque.

— Et on a une autre surprise. On va laisser ici un téléphone portable qui sera chargé, par un petit panneau solaire et vous pourrez nous contacter, même si vous vouliez venir un autre jour que le samedi.

— C'est vraiment une super idée, dis-je tout excitée.

— Merci, dirent en cœur Octavio et Tommy.

— Edwina, tu ne parles pas beaucoup, dit Octavio.

— Oui désolée, je suis un peu mal à l'aise. Je me demande si tout ceci est bien raisonnable.

— Je ne sais pas, je ne me suis pas posé la question. Je te propose d'en discuter autour d'un café, j'ai apporté une Thermos et des tasses. Tu veux bien ?

— C'est une bonne idée, j'ai un peu froid.

— Je peux te réchauffer, si tu veux Naïa, dit Tommy.

— Ah bon et comment ?

— Tu peux venir sur mes genoux.

— Heu, ça va, on ne vous gêne pas ? dit Octavio hilare.

La proposition de Tommy m'allait bien, surtout qu'ils n'avaient prévu que trois chaises pour l'instant et nous étions quatre.

— Alors, Edwina, que fais-tu dans la vie ? demanda Octavio.

— Je travaille dans une coopérative agricole, où je gère trente ouvrières. C'est moi qui leur donne chaque jour leurs programmes.

— Oh, c'est fou, moi aussi, je bosse aux champs.

— Ah bon et que fais-tu ?

— Et bien, j'observe, je fais des analyses parfois. En fait, c'est moi qui suis en charge de la préservation des sols, pour optimiser les récoltes. Nous n'utilisons plus d'engrais chimique, mais il faut continuellement tester des solutions alternatives, pour produire plus et mieux. Là, en ce moment, je teste un mélange de plusieurs plantes fourragères qui s'apportent mutuellement différents éléments nutritifs. Enfin, je ne voudrais pas t'ennuyer avec tout ça.

— Non, au contraire, j'adore. Je travaille aussi sur le sujet avec Fatia, une des ingénieurs de la coopérative. En fait, vous fonctionnez comme nous, alors pourquoi nous ont-ils séparés ?

— Nous aussi, on se pose la question, répondit Tommy qui en profitait pour caresser mon entrejambe. Mais on n'arrive pas à comprendre. Le seul endroit où on peut trouver des informations, c'est au ministère.

— J'ai l'intime conviction, qu'on pourrait aussi avoir des réponses, dans une maison de la maternité, dis-je.

— Octavio, rappelle-toi, dans notre rue, au vingt-quatre, je crois qu'il y a un mec qui bosse dans un institut du bien-être. On pourrait aussi voir de ce côté-là ?

— Mais restez prudents, si vous posez des questions ! Chez nous, il faut faire attention.

— C'est un peu pareil ici aussi.

— C'est quoi que tu as dans la poche Tommy ? demandai-je.

— Heu, je n'ai pas de poche.

— Alors c'est quoi le truc tout dur.

— Bah à ton avis ?

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