Chapitre 2

4 minutes de lecture

Nous étions déjà en octobre et j'avais organisé une sortie scolaire avec mes élèves. Nous devions visiter une maison de la maternité. Cette visite était prévue par le ministère de l'Éducation dans le programme de fin de premier cycle.

— Bonjour, je suis madame Naïa Boudière. Je suis venue avec ma classe pour faire une visite de vos locaux.

— Oui, la directrice m'a prévenue, je lui demande de venir vous chercher pour s'occuper de vous.

Après cinq minutes, une femme gigantesque arriva pour se présenter à nous.

— Bonjour, madame Boudière, je suis madame Lanoire, la Directrice de cette structure. En général, nous commençons par les salles communes, si vous voulez bien.

— Nous vous suivons, acquiesçai-je.

Nous arrivions dans une grande salle où se trouvaient des tables, des canapés et même quelques tapis de marche ou des vélos d'appartement. Il y avait quatre jeunes filles qui étaient en train de jouer aux cartes.

— Madame, pourquoi ces filles ont un gros ventre, comme ça, demanda Agathe ?

— Je vous ai expliqué qu'après insémination, un bébé se développe dans le ventre, dis-je. Et je vous ai déjà expliqué que le ventre allait beaucoup grossir. Mais j'ai l'impression que tu n'as pas bien écoutée en classe.

— Si Madame, mais je n'avais pas imaginé qu'il allait devenir si gros.

— Et ces demoiselles ne sont pas encore à la fin du processus. Elles vont encore beaucoup grossir, précisa la Directrice.

Je voyais, au regard de mes élèves, qu'elles avaient du mal à imaginer à quoi pouvait ressembler la fin du processus. Je me rappelais, de mon séjour au sein de cet établissement et des cauchemars que je faisais chaque nuit. J'imaginais mon ventre devenir tellement gros que je n'arrivais plus à me lever et qu'il me couvrait même parfois tout le corps.

— Si vous voulez, nous allons passer à la salle des inséminations, nous proposa Madame Lanoire.

— C'est ici que nous est livré le liquide séminal et les jeunes filles sont installées sur ce fauteuil pour que l'on puisse leur injecter.

— Madame ? demanda Maude en levant la main.

— Oui ?

— D'où vient le liquide séminal ?

— Il nous est envoyé directement du ministère de la Maternité. Nous allons nous rendre dans les dortoirs maintenant.

À l'étage, se trouvaient des dortoirs d'une dizaine de places, avec une armoire, un bureau et un lit par personne.

— En pleine journée, les chambres sont vides. Les filles n'ont le droit d'y aller qu'à partir de dix-huit heures, nous précisa la Directrice. Maintenant, exceptionnellement nous pouvons aller dans la salle d'expulsion. Car il n'y a aucune fille qui soit sur le point d'accoucher.

— C'est quoi madame, accoucher ?

— C'est le processus d'expulsion, qui permet de faire sortir le bébé. Donc, suivez-moi.

Il se trouvait plusieurs salles médicalisées, où tout était blanc. En rentrant dans la première, je fus submergée par l'émotion. Je me rappelais ce souvenir refoulé de mon propre accouchement. À la fin, je n'avais même pas eu le droit de voir le bébé, qui était parti directement dans la maternité, avec les autres nourrissons.

— Pour finir, je vous propose d'aller voir la maternité, dit Madame Lanoire.

Nous n'étions pas encore arrivées à la salle que nous entendions des cris d'enfants. Ce bruit, je ne le reconnaissais pas. Jamais des bébés aussi petits n'étaient accueillis par une Maman. En général, ils arrivaient à l'âge de trois mois.

— Actuellement, nous avons vingt-et-un nourrissons, mais deux doivent partir demain pour la communauté de Senpros à cent kilomètres d'ici.

Où t'ont-ils emmené ? pensai-je.

Cette question ne m'avait jamais effleuré l'esprit. C'était comme ça, elle était allée avec une Maman qui avait été formée pour ça et qui faisait bien son métier. C'était le mieux pour elle.

— Bon, les enfants, notre bus nous attend. Il est l'heure de partir.

Ce soir, après la fin des cours, j'avais rendez-vous dans un institut du bien-être, comme chaque semaine. J'avais choisi la formule complète qui comprenait, un soin du visage par mois, ainsi qu'une coupe de cheveux. Une semaine sur deux, je pouvais donc alterner avec un massage de tout le corps. Et bien sûr nous finissions toujours par un soulagement de quinze minutes.

— Bonjour Madame Boudière. Installez-vous, je vous apporte votre thé. Si vous voulez, j'ai une nouvelle recette avec des fruits du dragon.

— Bonjour Madame Claude. Oui parfait je prendrais votre nouveauté.

— Ce soir, c'est Edwige qui va s'occuper de vous ? Nous avons prévu un massage corporel, c'est ça ?

— Oui, tout à fait, répondis-je.

Edwige arriva avec une tasse de thé, des chaussons et un peignoir.

— Bonjour Naïa, c'est moi qui vais m'occuper de vous.

— Oui, on m'a prévenue.

— Tess ne sera pas là pendant plusieurs mois, elle a reçu sa convocation pour son processus de maternité. Donc c'est moi qui serais votre masseuse en son absence.

Pendant qu'Edwige discutait, je me déshabillais et passais mon peignoir et mes chaussons.

— Bon comme vous êtes prête, nous pouvons aller dans la salle de massage. À moins que vous ne préfériez commencer par le soulagement ? me demanda Edwige. Certaines clientes préfèrent.

— Heu, je vais faire comme d'habitude : massage puis soulagement.

— Comme il vous plaira, Madame.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 7 versions.

Vous aimez lire toutendouceur ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0