AVERTISSEMENT ! A celles et ceux qui ont l'intention de lire l'histoire de Marion H. "Je suis venue vous dire que tout finira bien" ou qui ont mis de côté pour leurs vieux jours et/ou une panne d'internet de plusieurs mois "Le vicomte de Bragelonne", ne lisez pas ma diatribe ! (ou lisez-la après).

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Question ! Pourquoi ? Pourquoi décider, subitement ou après mûre réflexion, en tant qu'auteur, de faire mourir nos personnages ? Pourquoi, alors que leur vie s'annonçait plus douce, que des vieux jours de mamie gâteaux et de parties de petits chevaux les attendaient, qu'il leur restait encore moultes aventures à vivre, pourquoi les faire mourir ?

Parce que, même si, avec Prévert, on peut se dire que la Vie s'amuse et que la Mort fait le ménage, et qu'importe la poussière qu'elle glisse sous le tapis, il y a tant de belles choses qu'elle oublie...

Parce que c'est la vie, même dans les histoires.

Parce que c'est la vie, même dans les romans.

Et bien oui, quoi ! Même les plus grands, surtout les plus grands, se le sont permis : Hugo, Zola, Vian, Dumas... Argh, non ! Pas D'Artagnan ! Et si. Même lui. Il a osé.

Alors, forcément, en bonne fan du grand Alexandre (et non d'Alexandre Le Grand), Marion a osé aussi.

Et nous voilà à porter un nouveau deuil. Après celui du grand Athos, après celui de Catherine Maheu, de Jean Valjean, de Chloé, voici celui de Chiara Battisti.

Inconsolable, je fus. Inconsolable, je suis. Et serai encore !

Alors, dans mon Panthéon personnel, j'offre une place de choix à celle qui a enchanté cette histoire, l'a balisée, l'a ponctuée de ses coups de gueule, de ses images, de sa générosité, de son caractère insupportable. Celle qui fut le pilier de Louka et de Pietro, de Romy et des petits, a aussi été, surtout, le pilier de l'histoire. Elle n'aurait pas tenu debout sans elle ! Il lui aurait manqué sa colonne vertébrale, son tronc noueux autour duquel, comme autant de branches d'un pin laricio, les autres branches se sont accrochées et enracinées.

Elle est désormais en bonne place, cette grande dame brune, avec la douce Chloé et le fougueux capitaine des mousquetaires.

Ce à quoi, dans une de ses dernières envolées lyriques, elle déclare : "Cela aurait pu être pire !"

Paix à ton âme, Chiara. Tu as désormais l'éternité pour contempler la baie de Cargèse et la pointe d'Omigna. Tempêtes et canicules te laisseront de marbre. Mais tu souriras certainement au lever du soleil d'un frais matin de printemps.

Mais qu'on se le dise ! Les vrais héros ne meurent jamais.