Je ne sais pas vraiment ce que je veux...
À toi qui lis ceci, je ne saurais te dire ce que je recherche ou ce que j'attends de toi. Tu peux passer ton chemin, je comprendrai. Après tout, ce n'est pas très attirant ce que je raconte là. Tu dois me prendre pour une imbécile, incapable de faire des choix et de s'affirmer. Pourtant ce n'est pas vrai. Je ne sais pas ce que je veux, mais je sais ce que je ne veux pas.
Je ne veux pas de tes belles paroles, douces comme du miel qui finiront par me laisser un goût amer ou âcre. Je ne veux pas de cette mélasse à la date de péremption imminente qui restera collée dans mes oreilles sans que je puisse m'en débarrasser.
Je ne veux pas de tes yeux doux, miroirs mensongers de pervers narcissique.
Je ne veux pas de tes mains. Laisse-moi t'expliquer. Tes poings. Je ne veux pas de ces bleus en cadeau. Ses présents si récurrents que mon père offrait à ma mère, gratuitement. Je ne veux pas de ta voix, de tes cris. Je ne veux pas de tout ça, tu comprends ?
Je ne veux pas de ta propension à l'alcool. Ni de ton côté sportif qui te pousse à me plaquer contre le mur en crépis ou le matelas pour faire de moi ce que tu veux, ce que je ne suis pas.
Je ne veux pas de tes coups sur la porte le soir, pour me demander hypocritement si ça va. Tout ça parce que les invités sont arrivés.
Je ne veux pas du bruit de ta clé dans la serrure, le soir. Non, tu ne rentres pas du boulot. Tu es juste trop occupé avec une de tes maîtresses et tu as dû oublier que j'étais là.
Je ne veux pas de tes pleurs face aux médecins. Tes larmes de crocodiles, garde-les pour ceux que ça intéresse.
Je ne veux pas de tes menaces quand j'aurai enfin osé me rendre à la gendarmerie.
Encore moins de tes fleurs (ah, c'est l'une d'elle qui t'as aidé à les choisir) quand je serai dans mon cercueil. Et même là, tes larmes et tes paroles de connard, tu pourras les mettre où je pense.
La liste est longue. Mais, je vais m'arrêter là. Je dois parler toute seule, j'ai dû te faire fuir.
Si tu as eu le courage de lire jusqu'à la fin, laisse moi te dire une dernière chose.
Je sais ce que je ne veux pas. Et si tu ne veux pas de moi, ce n'est pas grave. J'irai de l'avant.