Défi 31 : "Traitresse maîtresse"

3 minutes de lecture

Je suis là face à mon miroir et j'observe mon reflet. La femme que je vois n'est pas celle que j'ai été toutes ces années passées. Je culpabilise... et finalement je me sens revivre. Je sais que je joue avec le feu. Je sais que ce soir, je devrais jouer un rôle. Je devrais endossée cette identité nouvelle pour moi. Nouvelle et si secrète. Il va falloir que je me concentre pour ne rien laisser passer. Pas de regards. Pas de mots à côté. Rien qui ne soit susceptible d’être interprété pour ne pas être découverte. Afin que personne ne comprenne quoi que ce soit. Et cela va être si difficile vu que j'ai déjà envie que d'une chose : l’embrasser ! J'expire un bon coup, et je sors de ma salle de bain. Mon mari est là, avachi sur le canapé, il m’attend en geekant sur son téléphone.


« Je suis prête » lui lançais-je en me servant un verre d’eau. Il souffla et se leva tel un zombie. Il ne me regarda même pas, sinon il aurait remarqué ma nouvelle robe achetée la veille. Peut-être aurait-il même pu me faire un compliment… même si cela fait déjà plusieurs mois que ce n’est pas arrivé… Mais pourquoi je continue à m’accrocher à cette histoire ? A cet homme qui n’est plus celui que j’ai aimé ? L’homme que j’ai épousé ? On fonce dans un mur, et chaque jour on passe une vitesse supplémentaire. Je secouai la tete rapidement pour reprendre mes esprits, ce n’était pas le moment de flancher et de penser à tout ça.


En arrivant devant le restaurant, je le vis à travers la fenêtre. La salle était comble de monde mais lui sortait du lot. Comme si une aura l’entourait. Comme si je ne pouvais voir que lui, que tous les projecteurs étaient tournés vers lui. Quelle prestance. Quelle beauté. Quel charme. Quel… tout. Il m'emoustillait comme une adolescente. A côté de lui, sa femme. Mon opposé. Grande, brune, pulpeuse, extravertie. Tous les regards sont d’ailleurs portés sur elle. Je respirai un bon coup et avançait au rythme de la main de mon conjoint dans la mienne, me disant que la soirée allait être mortelle…


Mon amie Adrianna arriva presque en courant quand nous passèrent le pas de la porte. « Je suis tellement heureuse que vous soyez là ! Viens que je te présente » et elle attrapa mon bras avant même que je ne finisse de poser mes affaires. Elle me dit faire le tour de ses collègue de travail, des parents de l’école de Cléa, j'embrassais ses parents à elle venus de loin pour l'occasion et on arriva à leur niveau. Son niveau. Mon cœur manqua un battement.


« Tu te souviens probablement de mon frère Damien et sa compagne Léa »


Je du me contenir pour ne pas faire autre chose que de m’approcher pour lui faire la bise. Le contact physique de sa joue sur la mienne, de sa main sur ma hanche fit hérisser tous mes poils. Son odeur masculine d’after-shave que je connaissais par me cœur me fit tourner la tête. Son sourire à tomber de joueur me fit chavirer. Son regard bleu pénétrant me fit me noyer. Rien que de le voir déclenchait toute la passion, tout le désir que j’avais pour lui. Il n’avait même plus besoin de me parler, en un regard, en un geste et je succombai. Mais je devais me contenir. Personne ne savait. Personne ne devait savoir. En reculant, sa femme s’approcha rapidement à la suite. La douche froide, la vague de parfum premier prix, le pot de peinture qui laissa sur mon visage une trace orange. Elle, souriante de toutes ses dents trop blanches, moi et mon mal être de la situation dans laquelle je me trouvais. Après tout, j’étais la maitresse de son mari. J’étais la maitresse du frère de mon amie. Je trompais mon conjoint depuis des mois. Et là ce soir, le summum. La définition de la trahison à l’état pur.


Je n’osais rester plus longtemps face à ce couple officiel et je me jetai presque sur le bar comme un vautour sur une proie. J’avais besoin de boire, pour oublier. Oublier que cet homme était pris. Oublier que celui qui partageai ma vie me rendait malheureuse. Oublier ce que j’avais vu en voyant cette Léa. Ce que Damien avait omis de me dire. Ce gros ventre qui m’avait presque coupé le souffle. Ce coup de pied dans mon estomac qui me donnait envie de vomir et de pleurer en même temps. Ce vaurien trompait sa femme enceinte. Avec moi. La copine de sa sœur. Ce soir, moi et ma fausse identité avions besoin de boire pour oublier.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Virginie Wary ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0