Maman

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Maintenant que la présentation des ancêtres est terminée, descendons d'une strate et venons-en à mes parents.

Courtoisie, girl power, appelez cela comme vous le souhaitez, mais je commencerai par ma mère.

Ah, ma mère ! Un chapitre ne suffira pas à contenir l'amour et l'admiration que je lui porte.

Ma mère est née dans les années 50 d'un couple qui n'aurait jamais dû se rencontrer. Ma grand-mère, alors "fille-mère", cette horrible expression qui vous plombait une vie, ne pouvait être mariée à un local. Pensez-vous, la honte et le déshonneur d'une famille ne peuvent se transmettre de bon gré. Surtout dans le monde paysan.

Aussi, mon arrière grand-père avait-il pris sur lui de poster une petite annonce dans les journaux parisiens, espérant sans doute éloigner ladite fautive.

Cette petite annonce tomba entre les mains de mon second arrière grand-père maternel, dont le fils de 30 ans était bien trop timide pour oser aborder la moindre femme.

Et voilà comment Marie-Madeleine et Tanguy se sont rencontrés. Probablement sur le quai d'une gare, mûs tous deux par des besoins différents qui amèneront au même résultat : un mariage de raison. Se sont-ils aimés ? La question s'est-elle posée un jour ? Elle avait besoin d'un père pour sa fille, il souhaitait trouver la sécurité d'un foyer. Un marché gagnant-gagnant.

C'est dans ce foyer qu'apparaît ma mère. Enfant chérie de son père, deuxième fille d'une fratrie de trois, coincée entre une soeur très présente et le garçon tant attendu.

L'enfance de ma mère n'est pas du Zola, mais de ce qu'elle m'en a révélé, ce n'aura pas non plus été le meilleur environnement pour grandir. Sa mère, ma grand-mère, que j'ai toujours connu comme une petite chose fragile et effacée était, en ce temps-là, une maîtresse femme au tempérament changeant et à la main leste. Combinée à une vie en vase clos, du fait d'une famille éloignée et à des grands-parents malades dont il fallait s'occuper durant les vacances, les premières années de sa vie auront été monacales.

Aussi, quand ma mère, 14 ans, rencontra mon père de 5 ans son ainé, dépositaire d'une famille nombreuse et entouré d'une ribambelle de copains, elle s'empressa de se vieillir de deux ans pour s'intégrer et profiter du bourdonnement ambiant.

Je passerai sur cette période qui lui appartient mais, pour la faire courte, nous la retrouverons 3 ans plus tard, devant l'autel au bras de mon père, mon grand frère en production. Un classique des années 70 paraît-il !

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