49. Un brin de folie

14 minutes de lecture

Estelle, 16 ans
Veut connaître sa mère

— Miaouss, rends-moi ça ! lance Scottie qui court après son Pokémon dans le couloir. Cette montre a une valeur sentimentale à mes yeux !

— Depuis quand il a un Miaouss, lui ? je demande à Kylie, en me tournant vers elle.

— T’as oublié ? Il l’a… euh… Enfin, je ne me souviens plus s’il l’a capturé ou bien si c’était son œuf qui a éclos.

— Mystère et boule de gomme, je me dis en haussant des épaules.

— Aha ! Je t’ai eu ! s’exclame Scottie en ramassant le chat par la taille.

Alors que mon cher ami Collectionneur de Pokémon Psy se débat avec le Miaouss, je retourne mon attention vers Kylie qui fouille dans notre grande bibliothèque. Après avoir posé leurs affaires dans leurs chambres, nous nous sommes arrêtés dans cette salle du premier étage, un moment. Kylie était curieuse de voir ce que mon père avait dans ces étagères. Je venais souvent ici, quand j’étais plus jeune. Maintenant, je préfère rester dans ma chambre pour la plupart de mes activités en solitaire.

— T’as pas de truc porno ou érotique dans tout ce bordel ? demande-t-elle en lâchant une encyclopédie sur le siège sur lequel j’ai l’habitude de lire.

— Euh non ? Je ne crois pas ? je fais en clignant des yeux.

— Beurk, vous êtes vraiment trop prudes.

— Je ne vois pas le rapport, vraiment…

— Oh, bingo ! dit-elle en tirant un magazine qui était coincé entre les encyclopédies.

Elle me montre le magazine en question et on y voit des hommes presque nus posés en sous-vêtements, de différentes tailles et formes.

— J’ai trouvé la cachette de ton père, dit-elle en ricanant. Mais ça, c’est pas mon truc… Scottie, amuse-toi !

Elle lance le magazine en question à son frère qui vient d’entrer dans la pièce, alors qu’il tenait sa montre d’une main. Il est sur le point de la réprimander pour son comportement, quand ses yeux fixent la couverture de la revue, qu’il vient tout juste d’attraper.

— Oh… joli paquet ! dit-il, esquissant un sourire.

Je me tape le front et soupire. Le Miaouss de Scottie entre dans la pièce et s’installe à mes pieds avant de ronronner. Il désire que je le prenne dans mes bras.

— Au fait, c’est quoi cette histoire de montre ? je demande au jumeau.

— Ah, ça ? formule-t-il. C’est un truc que j’ai gagné dans une compétition de Johto, l’an dernier. Miaouss aime les trucs qui brillent.

Il me montre le métal avant de soulever l’objet en question pour aussi essayer d’attirer l’attention de son félin. Le chat décide de l’ignorer et se lèche les pattes.

— Plus tôt, quand j’ai ôté des trucs de mon sac, j’ai laissé ça sur mon lit, m’explique Scottie. Quand j’ai ouvert mon sac. Miaouss en a profité pour jouer avec.

— Ah… et tu parlais d’une compétition ?

— Ouais ! J’ai gagné le troisième prix et Kylie a été éliminée. Elle a perdu contre… euh…

— J’ai perdu contre un type qui utilisait des Pokémon Spectres. Je n’avais pas de Pokémon possédant un avantage contre eux, ni de capacités assez fortes pour les éliminer.

— Exact ! Au fait, Estelle… Elles sont où, les toilettes ?

Soupçonneuses, sa sœur et moi le regardons un moment.

— Quoi ? demande-t-il. J’ai mal au ventre…

— Elles sont au fond du couloir, à ta droite quand tu sors de cette pièce.

— Merci ! dit-il, un large sourire aux lèvres.

Puis, il sort de la bibliothèque en courant, le magazine de mon père entre ses mains.

— Bien sûr… Mal au ventre, dit sa sœur qui n’en croyait pas un mot.

— C’est bien beau tout ça, mais veux-tu toujours voir ma chambre ?

— Ah, bien sûr que oui ! dit-elle en replaçant l’encyclopédie qu’elle avait déplacée.

— Dans ce cas, suis-moi.

Kylie ramasse le Miaouss dans ses bras et nous sortons de la bibliothèque. Ma chambre n’est pas très loin. Quelques portes à droite, lorsque nous sortons d’ici.

— Je t’avertis, tu risques d’être sous le choc, je dis en poussant la porte de ma chambre.

Alors que nous entrons dans cette dernière, je me rends compte qu’elle n’a pas changé. Toujours dans l’état propre dans laquelle je l’ai laissée. La seule différence est la boîte de cendres d’Arbok qu’on a laissée sur mon bureau. Tout a été épousseté et nettoyé pendant mon absence, même mon écran de télévision et mon écran d’ordinateur qui sont normalement poussiéreux. Ma petite bibliothèque personnelle près de ma garde-robe a été réorganisée en ordre alphabétique, puis je remarque qu’on a ramassé les verres vides que j’ai laissés sur ma commode. Je bois souvent du café ou du thé dans ma chambre lorsque je lis.

— Woooow ! s’exclame Kylie en voyant le système de son auquel est attaché mon téléviseur. Cette pièce est trois fois plus grande que notre salon… Bon sang, on pourrait vivre ici pour toujours !

Je lui pointe alors ma garde-robe qu’elle ouvre aussitôt. Je la vois tirer sur une corde pour allumer une série de lumières dans une pièce à part où l’on trouve mes vêtements. J’en ai pour plusieurs milliers de pokédollars. Elle se tourne vers moi, complètement sous le choc.

— OH PUTAIN DE MERDE ! lance-t-elle.

Elle s’enfonce à l’intérieur et fouille dans mes chandails et mes pantalons, ainsi que mes robes, puis mes bottes, mes souliers et mes accessoires. J’ai même plusieurs costumes qui ont servi pour diverses occasions. Elle pousse plusieurs exclamations, soit elle approuve certaines bricoles, soit elle rit de certaines d’entre elles.

Scottie finit par entrer dans ma chambre et jette un coup d’œil dans ma garde-robe où l’on entend encore sa sœur.

— L’Ouragan Kylie est passé ? demande-t-il.

— L’Ouragan Kylie est passé, je confirme.

— Elle devrait apprendre à se contenir… Mais c’est vrai que c’est choquant à voir, tout ça. Ouf… J’ai la tête qui tourne.

— Et encore, je ne porte que la plupart de ces vêtements. Le reste, je compte les offrir à des œuvres de charité, mais Papa semble attaché à certains de mes ensembles parce que pour lui, ç'a une valeur sentimentale.

— OH ! DES BOTTES DE CUIR DE LUXE ! hurle Kylie. J’EN VEUX !

— Elle est folle, soupire son frère.

— Ces bottes-là, on les a portées dans un concert de rock. J’ai eu droit à un passage VIP, et après, je ne les ai plus jamais portés. Le plus marrant, c’est que c’est mon père qui les a choisis. Il y a une robe noire quelque part dans ce bordel…

— AAAAAAH ! JE VEUX CE COLLIER ! couine-t-elle en brandissant mon vieux collier d’Halloween avec un motif de tête de squelette.

C’est une breloque faite en argent que j’ai portée à neuf ans lorsque j’ai célébré Halloween avec Papa. Je m’étais vêtue en petite sorcière, je crois.

— Tu peux le prendre, je dis. Je ne le porte plus.

— SÉRIEUX !? lance Kylie. ESTELLE, T’ES TROP BONNE POUR MOI !

— Bon, je crois qu’on a perdu ma sœur… soupire Scottie.

— Laissons-la dans son délire, je dis en haussant les épaules.

Je me tourne alors vers Scottie et cligne des yeux.

— Alors… dis-je. T’as fait quoi du magazine… ?

— Euh… C’est que… bredouille-t-il.

— Je serais toi, je le rangerai où on l’a trouvé. Papa n’aime pas vraiment qu’on lui prenne ses trucs.

— B… bonne idée…

Il sort donc de la pièce en pas de course. Je vois Miaouss sortir de la garde-robe pour aller rejoindre celui-ci dans les couloirs. Honnêtement, que vais-je faire des jumeaux ? Ils sont débiles, l’un comme l’autre…

— AAAAAAAAH ! UNE VESTE EN CUIR ! couine Kylie. IL SENT NEUF !

— Ah, lui, je ne l’ai porté qu’une seule fois…

— JE PEUX L’ESSAYER, DIS !?

— Ça doit ? On fait à peu près la même taille.

Un instant plus tard, elle sort de la garde-robe avec la veste en cuir sur le dos, il lui va parfaitement. Sur sa poitrine, le collier avec la tête de squelette bondit à chaque pas. Je n’ai qu’à baisser les yeux pour voir qu’elle porte aussi mes bottes.

— C’est pas un peu étroit là-dedans ? je demande.

— Pas du tout ! Elles me vont parfaitement.

— Maintenant que tu le dis, je crois qu’elles sont trop grandes pour moi, ce qui explique pourquoi je ne les porte jamais.

— Nom d’une pipe… Tu plaisantes ?!

— Tu peux prendre ce que tu veux là-dedans. De toute façon, je ne suis pas vraiment difficile avec mes vêtements.

— Estelle, t’es ma fée marraine ! s’exclame-t-elle en sautillant sur place. Merci, merci, merci !

À ma grande surprise, elle s’approche et m’enlace avec une telle force qu’elle faillit me briser les côtes, puis elle m’embrasse… sur la bouche. Elle recule aussitôt et réalise sa bêtise. Elle se tape le front.

— Euh… je dis, toute déboussolée. La terre appelle Kylie.

— Oh merde… Je m’excuse Estelle… J’étais tellement excitée que…

— C’est bon, ça va, j’ajoute en pouffant de rire.

— T’es sûr ? Enfin… Je… Eum…

Je roule les yeux et lui pointe ma garde-robe dans laquelle elle s’aventure une seconde fois. Elle rigole comme une gamine qui vient d’entrer dans un magasin de friandises.

Je me tourne alors vers la boîte d’Arbok sur la commode près de mon lit et m’approche de celle-ci. J’ai l’estomac dans les talons, comme diraient certaines personnes. Rien que de repenser à lui, je me demande si je finirai un jour par ne plus ressentir cette douleur en moi. Je m’ennuie beaucoup de mon fidèle serpent et de ses câlins.

Je ne sais pas ce que je donnerai pour retourner en arrière et prendre cette fichue balle pour lui, afin qu’il vive. C’est triste, non ?

Braségali entre aussitôt dans ma chambre, suivi de Scottie. Mon Pokémon revient de chasse. C’est presque l’heure du dîner, maintenant que j’y pense. Nous avons peu mangé pour le déjeuner parce qu’on attendait l’arrivée des jumeaux. Ce soir, on bouffe aux saveurs de Johto. Notre cheffe de cuisine sait que les jumeaux aiment le riz frit, le bœuf et le poulet, alors elle s’est mise à cuisiner plusieurs sortes de recettes durant la matinée pour nourrir au moins une trentaine de personnes ; soit, nous et nos serviteurs. Puisque nous célébrons ce soir le retour de mon père et nos prochaines vacances à Alola, c’était l’occasion rêvée pour elle de nous préparer un festin.

— Miaaaaouss, couine le chaton de Scottie, qui se frôle à ses pieds.

— T’as faim ? dit-il. Minute.

Il fouille dans son sac à dos pour des friandises pour Pokémon alors que je délaisse la boîte d’Arbok. J’ai décidé de m’asseoir sur mon lit. Ça fait un bail que j’ai dormi sur ce dernier, je dois avouer que je m’étais ennuyé du confort que j’ai ressenti la dernière fois que j’étais dans ma chambre.

Je m’allonge et ferme les yeux un instant. Je sens la fatigue m’envahir… Je tombe endormie environ une minute plus tard.

À mon réveil, c’est l’heure du dîner.

Les jumeaux visionnent des trucs à la télé, le volume est très bas et cela ne m’a pas vraiment dérangé durant ma sieste. Kylie a renfilé ses autres vêtements, mais a gardé le collier de squelette autour du cou, qu’elle fait tournoyer avec ses doigts. Elle se lève du siège de mon ordinateur lorsqu’elle s’aperçoit que je suis réveillée.

— Jake nous a envoyé un texto, me dit Scottie. Finalement, il ne pourra pas venir en ville ce soir, il s’est arrêté à Safrania parce que les chemins sont trop mauvais avec la température.

— Ah… dommage, je dis. Moi qui espérais qu’il nous rejoigne pour dîner. J’ai fait préparer une chambre pour lui et des plats végétariens…

— Dis plutôt que tu voulais faire des trucs louches avec lui, hein petite dépravée ? dit Kylie avant de rire.

— Eh, en voilà des manières, je réplique avant de lui faire un sourire en coin.

Je lui lance mon oreiller en plein visage. Elle pouffe de rire.

Braségali sort de sa propre torpeur. Il est assis, les jambes croisées près de la porte de ma chambre. Il finit toujours par s’endormir lorsqu’il fait de la méditation, ce qui ne m’étonne pas. Je me lève pour aller l’aider à se relever, puis nous nous déplaçons hors de la pièce. Kylie ferme le téléviseur et finit par nous suivre, en compagnie de son frère. La salle à manger se trouve au rez-de-chaussée, à droite du salon. C’est une grande pièce située tout près de la cuisine dans laquelle notre chef cuisine chaque jour, depuis que je suis toute petite. Nous nous servons surtout de cette salle pour les réceptions avec les invités. Sinon, nous mangeons où nous voulons lorsque nous sommes seuls.

Avant d’entrer à l’intérieur de la salle à manger, je me tourne rapidement vers Kylie.

— Rappelle-toi ce qu’on a dit au téléphone, tu manges avec tes ustensiles quand c’est possible et la bouche fermée, je dis. Et surtout, si tu dois roter, excuse-toi en avance.

— Oui Maman… déconne Kylie.

— Je suis sérieuse. Les servantes tiennent à ce qu’on soit polis à table.

— Elle a raison, Ky’, dit son frère. Essayons de ne pas trop leur manquer de respect.

Après le repas, qui s’est mieux déroulé que dans ma tête, je me lève de table pour me rendre compte que Gabriel est encore en train de manger. Il lance Papa au défi d’engloutir un poulet rôti à lui seul et tous deux éclatent de rire comme des gamins alors que nos domestiques les regardent, choqués, mais amusés. Kylie se lève d’un bond pour encourager mon père. Il abandonne au bout d’un moment et repousse son assiette. Si Papa avait continué, j’aurais fait comme mon amie.

Gabriel félicite quand même mon père l’embrasse sur la joue avant de lui caresser la tête. Braségali, dans un coin de la pièce, observe les volailles en plissant les yeux. Il se sent de trop dans cette salle à manger.

J’entends quelques gloussements de la part de certains de nos domestiques. Il semblerait que Papa et son fiancé aient leur propre fan-club… Ils sont ravis de voir le manoir si vivant.

Quelques minutes plus tard, les jumeaux et moi sortons de la grande salle, remplis de poulet, de bœuf et de desserts. Je peux à peine bouger tellement je suis pleine.

— C’est fou comment il peut manger, Gabriel, dit mon amie qui clignait des yeux. Mon estomac va éclater… Ugh…

— Je n’ai même pas pu terminer mon dessert, je dis en ressentant des ballonnements dans mon estomac.

— Faut avouer que c’était excellent, déclare Scottie. Je ne m’attendais pas à ce que ça soit aussi bon que ce qu’on retrouve dans nos restaurants.

— Madame Thomas a été formée dans l’une des meilleures écoles de cuisiniers qui soit, elle a aussi appris à cuisiner plusieurs recettes de différentes nations. C’est pourquoi Papa et moi l’adorons. Personne ne lui arrive à la cheville

— Bah, faudra qu’elle m’apprenne comment il a fait cette recette de croquettes au tofu, parce qu’elles étaient excellentes, explique Kylie. Même Jake en raffolerait.

Braségali est sorti avant nous pour se promener un peu autour du manoir. Il ne semble pas à son aise de rester dans ce vaste bâtiment trop longtemps ; il se sent perdu. Je le comprends, c’est gigantesque et par moments, le plafond nous donne un peu le tournis. Nous n’avons même pas visité les autres étages avec les jumeaux, ni le sous-sol. Ils sont tous remplis de trucs qu’on a collectés au cours des voyages… sans oublier la surprise que je réserve aux jumeaux, pour ce soir.

Je n’ai pas encore eu la chance de leur parler de notre piscine creusée qu’on a fait construire au sous-sol. À vrai dire, ce dernier est entièrement équipé pour l’entraînement de mon père et de ses Pokémon qui passent beaucoup de temps à prendre soin de leurs corps. La piscine et la baignoire à remous sont un luxe que nous nous sommes offerts afin de passer du bon temps en famille.

— J’ai l’impression de vivre un rêve, se dit Kylie qui recouvre sa bouche pour étouffer un rôt. C’est vraiment trop luxueux, ici. On ne pourra jamais trouver mieux.

— Et pourtant, Papa et moi sommes reconnus pour ne pas trop exagérer avec nos dépenses, je dis. Une partie de sa fortune est passée dans les soirées de charité et beaucoup a été mis de côté pour mes études. Le reste se trouve dans le compte de mon père qui gère la plupart des transactions de sa compagnie de cette manière.

— Elle dit vrai, mentionne Scottie. De toutes les familles riches de Kanto, la famille Markios est humble et généreuse, d’après les journaux.

— On entend souvent parler de la famille de ton père, Estelle, mais qu’en est-il de celle de ta mère ? remarque Kylie. On ne sait rien de la sienne…

— Je n’en sais pas plus que vous… je soupire. Et honnêtement, ça me dérange aussi. Papa et Gabriel savent des choses qu’ils ne veulent pas me dire… je vais perdre patience avec eux, si ça continue comme ça.

— Ah merde… pardon, reprend la jumelle.

— Au moins, si je suis vivante… c’est grâce à elle

— C’est vrai… Ce que ton père a fait pour ta mère, c’est cool, ajoute Scottie. Je trouve quand même bizarre qu’elle n’ait pas voulu concevoir d’enfant avec un autre homme que lui, pour être honnête.

— Oh ça, dis-je, c’est parce que ma mère était lesbienne. Elle voulait un enfant et qui de mieux que son meilleur ami gay pour l’aider ?

Les jumeaux échangent un regard ébahi avant de me regarder, sous le choc. Qu’est-ce que j’ai dit ? Mes deux parents sont gays, et alors ?

— Mais t’es hétéro, comment est-ce possible ? demande Kylie.

— La sexualité ne se contrôle pas, voyons ! dit Scottie qui éclate de rire.

— Ton frère marque un point, je suis hétéro, mes parents sont gays. Je n’en suis pas morte. Même que je suis en parfaite santé.

— On est vraiment tombé sur une perle rare, hein ? dit Kylie qui se tourne vers son jumeau. Ce n’est pas tous les jours que ça nous arrive !

— Mouais, ça explique probablement pourquoi elle est si ouverte…

Ils échangent un autre regard espiègle et s’esclaffent. Mais qu’est-ce qu’ils sont en train de manigancer ces deux-là ? Sont-ils en train de se foutre de ma gueule ? C’est ça… Ils sont en train de rire de moi. Je fronce les sourcils, puis Kylie me place une main sur l’épaule, Scottie fait de même, mais sur l’autre. Ils me serrent contre eux et se collent à moi, pour me faire un énorme câlin.

Je suis toute rouge lorsqu’ils me relâchent.

— Vous êtes bizarres, vous deux, dis-je en clignant des yeux.

— On raconte que les enfants biologiques de couples gays sont très rares, déclare Scottie. Surtout s’ils viennent d’un homme gay et d’une femme gay, ça fait pratiquement de toi une minorité !

— L’une des nôtres ! déclare Kylie en pouffant de rire. L’une des nôtres !

— Mais… Je…

— Allons, t’es un enfant miracle, ajoute celle-ci, toujours sur le même ton moqueur.

Ils me soulèvent tous deux. Je ne sais pas ce qu’ils ont en tête, mais ils montent les escaliers ensemble tout en me soulevant dans les airs et me mettent sur mon lit quelques minutes plus tard. Je suis à la fois en état de choc et amusée, parce qu’ils sont en train d’agir comme de vrais petits fous. Sacrés jumeaux, ce qu’ils m’ont manqués avec leurs folies… ! Je les enlace contre moi, alors qu’ils s’allongent avec moi sur mon lit, puis je les embrasse sur leurs joues.

— Vous m’avez manqué, je dis. Contente que vous soyez de retour !

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