38. Une fille comme toutes les autres

15 minutes de lecture

Estelle, 16 ans
Critique de films

Le lendemain, nous avons décidé de nous rendre au centre commercial afin de nous reposer un peu et de passer du temps entre amis. Au milieu de l’après-midi, nous nous sommes rendus aux arcades où Kylie et Jenny ont passé au moins une heure à jouer avec la table de ping-pong. Celles-ci échangent des blagues sur nous alors que nous avons le dos tourné. Même si leur rencontre d’hier s’est révélée être un échec (pour moi), Kylie m’a avoué ce matin qu’elle est heureuse d’avoir pu passer du temps avec Jenny ; car cela lui a donné la chance de tourner la page avec Vicky.

Jenny m’a raconté ce matin que Tom et Katia l’ont mis au courant pour notre stratagème, et elle a pouffé de rire lorsqu’elle a vu mon expression d’embarras. Elle trouvait ça charmant que nous nous préoccupions de leurs bonheurs. Kylie ne sait pas encore ce que nous avons fait, alors j’espère avoir la chance de lui en parler ce soir. Et je croise les doigts pour qu’elle ne pète pas un câble.

Jake a dû s’absenter une bonne partie de la journée, car il a reçu l’appel d’un membre de son groupe qui est de passage en ville.

Notre ami guitariste souhaite prendre des nouvelles de Sam et pratiquer un morceau avec cet inconnu qu’il n’a pas encore eu l’occasion de nous présenter. Je suis curieuse de savoir qui c’est, mais Jake a droit à son intimité. Je me demande quand il reviendra. Je commence à croire qu’il ne se sent plus vraiment à son aise dans notre groupe.

Au départ, Jake était enthousiaste et blaguait beaucoup avec Scottie et Kylie, mais je ressens dernièrement une certaine lassitude en lui. Peut-être a-t-il besoin d’un nouveau loisir ? On ne se parle pas beaucoup non plus. Je ne sais pas si c’est parce qu’on a peu de points communs à part la musique ou si c’est une simple coïncidence… J’ai beaucoup plus d’affinités avec Katia et Jenny, il faut dire.

Tom de son côté s’entend plutôt bien avec Scottie et Jake, même si c’est un vrai intello qui passe la majorité de nos conversations à discuter de Pokémon et de tout ce qui concerne leurs mœurs et coutumes. Il est tellement amoureux des Pokémon que parfois, j'ai l’impression de parler avec un expert comme le Professeur Chen. Notre ami Observateur m’a même enseigné quelques astuces sur l’élevage de mon Nosferapti, ce qui est très étonnant parce que grâce à lui, j’ai enfin compris comment nourrir ma bestiole avec les bons aliments.

Une minute plus tôt, Katia m’a demandé si je voulais l’accompagner aux toilettes pour filles, puisque Jenny est occupée avec Kylie. Je hoche la tête, puis Scottie décide de nous suivre, car il veut se rendre aux toilettes lui aussi. C’est alors que nous passons devant une machine à peluches et je tombe face à face avec un Arbok miniature. Je fige sur place, comme je replonge dans mes souvenirs avec mon propre Arbok…

— Estelle, j’ai vraiment envie… gémit Katia.

— Oups ! je formule en me retournant vers elle. Désolée !

— Erf… dit Scottie quand il voit ce qui m’a fait réagir de la sorte.

Katia m’empoigne par le bras et m’entraîne vers la toilette qui se trouve à quelques mètres des arcades. Elle entre aussitôt dans son compartiment et verrouille la porte. Elle s’assit en silence et je l’attends tout en m’observant dans l’un des grands miroirs de la salle. Mes cheveux sont devenus trop longs, je compte bientôt les faire couper. Ma peau me semble plus pâle que d’habitude puisque je passe moins de temps à l’extérieur. La froideur de l’automne me frustre. Je préfère de loin le printemps et l’été. Le début de l’automne passe encore, mais quand vient l’hiver, je déteste sortir.

Braségali se trouve toujours dans notre chambre au Centre Pokémon et est de garde pour les œufs. Ceux de Tom et Jenny n’ont pas encore éclos, donc il les garde près de lui pour les réchauffer. Je suis triste de ne pas avoir mon partenaire près de moi, mais je sais qu’il se sent bien. Il passe beaucoup d’heures à méditer et à faire du yoga, dernièrement. Ce qui est très étrange puisque c'est des exercices très humains, mais depuis qu’il a vu certains Dresseurs le faire avec leurs Pokémon, il a commencé à essayer de les imiter. C’est pourquoi j’ai pris la peine de lui acheter des cassettes d’entraînement sportif et de yoga, puis un baladeur pour le motiver. C’est étonnant comment il comprend le langage des humains, depuis sa dernière transformation.

Katia sort de son compartiment et se lave les mains en souriant.

— Au fait, je demande. Pourquoi voulais-tu que je t’accompagne ?

— C’est ma mère qui veut ça, elle dit que c’est pour ma sécurité.

— Ah, je vois. Je comprends.

— Jenny est notre cousine préférée, donc maman lui fait confiance.

— Mmm… Si ce n’était pas d’elle, tu n’aurais pas pu voyager ?

— Mouais… réplique-t-elle, la tête basse. C’est pourquoi elle a insisté pour que mon grand frère vienne aussi avec moi. Je veux simplement faire des Concours et m’amuser. Toutes ces restrictions qu’elle m’impose vont finir par me rendre folle.

— Quel âge as-tu ? je demande en me penchant la tête vers la droite.

— Onze ans, bientôt douze…

— Bah, tu vois ? Bientôt, tu vas être assez grande pour te débrouiller toute seule.

Elle pouffe de rire et m’affiche son plus beau sourire alors que nous sortons des toilettes. En même temps, les jeux Dresseurs commencent à voyager seuls à travers Kanto, dès l’âge de dix ans. Leurs Pokémon les tiennent compagnie et il y a souvent des rangers et des agents de police qui patrouillent sur les routes afin de veiller sur la sécurité de tout un chacun. Je me demande bien pourquoi la maman de Tom et Katia est si inquiète, mais je dis qu’elle a ses raisons…

— Sinon, as-tu décidé ce que t’allait porter pour ton prochain Concours ? je formule, alors que nous passons devant une boutique de vêtements. J’ai cru comprendre qu’il est dans cette ville…

— Pas encore… Je n’ai pas vraiment les moyens de m’acheter une nouvelle robe, dit-elle en lâchant un soupir. Je vais devoir me contenter de mon vieil ensemble, ou bien emprunter quelque chose dans les coulisses du concours.

— Que dirais-tu si je t'achetais une nouvelle robe, alors ? Nous avons récolté beaucoup d’argent depuis notre départ, donc ça me ferait grand plaisir de t’en payer une.

— Ce n’est pas nécessaire… elle répond, toute rouge.

— Allons, allons…

Je lui mets une main sur la tête ; elle glousse.

— Je peux bien te rendre ce service, puisque tu es si gentille et brillante, je lui dis. Entre jeunes artistes, on se comprend, n’est-ce pas ?

Elle finit par accepter mon offre, puis me prend la main alors que nous entrons dans la boutique de vêtements. Celle-ci est remplie de femmes de différents groupes d’âges. Au bout de plusieurs minutes, Katia sautille en me pointant une jolie petite robe à fleurs aux teintes bleues.

— Regarde ! couine-t-elle. Ça ira très bien avec Papilusion !

— D’ailleurs, où est ton papillon ?

— Oh ! Elle est au Centre Pokémon en train de se faire soigner. Cette dernière a bravement combattu une brute ce matin qui est venu nous embêter, Jenny et moi, alors que nous nous promenions.

— Dommage, je crois qu’il aurait aimé voir ta robe. Ça te dit d’aller l’essayer ?

— Mmm… elle est de ma taille… Donc…

Elle hésite un moment, puis tourne son regard vers les salles d’essayage. Celles-ci sont remplies sauf la dernière. Ma jeune amie se sent perplexe à l’idée d’aller se changer ainsi. Elle décide quand même d’aller essayer la robe.

Un instant plus tard, elle me lance à travers la porte :

— La porte n’a pas de verrou !

— Ça ne fait rien ! je lui dis en m’approchant de sa direction. Personne ne va te déranger. Je reste tout près, si t’as besoin de moi.

— Mmm… D’accord…

Je me tiens alors près de l’ouverture devant les salles d’essayage, puis j’attends un moment qu’elle se déshabille. Je fais l’aller-retour dans les allées et lui passe quelques faux bijoux qui iraient bien avec la robe. Soudain, mon téléphone portable se met à vibrer dans ma poche et je prends l’appel. C’est papa. Il est récemment revenu de son voyage d’affaires avec Gabriel. Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour discuter ces derniers jours, donc je suis heureuse qu’il me contacte.

Salut Estelle, dit la voix de mon père au téléphone. Ça va ?

— Oh, oui… Je vais bien. Quoi de neuf ?

Je voulais te parler de mon nouveau projet, si tu le veux bien.

— Explique, je suis tout ouïe.

Bah, tu vois, comme tu me l’as mentionné l’autre jour durant ton dernier appel, tes amis et toi devrez passer l’hiver à Céladopole pour quelque temps. Je t’ai fait la proposition de vous passer quelques chambres dans notre manoir, mais j’ai trouvé mieux… Que dirais-tu si je nous emmenais à notre nouveau chalet d’Alola ?

— Lui qui t’a coûté des cacahuètes ? Pourquoi ?

Bah, tu sais qu’il fait toujours chaud là-bas, alors je crois que ce serait l’endroit idéal pour y passer des vacances. Gabriel et moi, on devait s’y rendre en décembre, mais finalement, il ne pourra pas se déplacer et j’ai décidé de te donner deux de mes billets et d’en acheter d’autres. Vous êtes combien pour le moment ?

— Mmm… Je ne saurai dire, mais normalement, nous sommes quatre à voyager ensemble.

Essaie d’inviter plusieurs de tes amis, tiens, me propose celui-ci. Ça vous donnera une occasion de passer du bon temps ensemble.

— Mais papa, ils ne roulent pas sur l’or…

Ça ne fait rien. C’est moi qui paie. Considère cela comme un cadeau de Noël.

Je devrais y réfléchir. Je prends une grande inspiration avant de répliquer :

— Laisse-moi du temps pour y penser et je te rappellerai avec une réponse.

Pas la peine, Estelle, nous ne sommes pas pressés. Tu pourras me donner ta réponse une fois à Céladopole, tant qu’à y être. Où vous trouvez-vous en ce moment ?

— À Safrania, pour les prochains jours.

Très bien… Dans ce cas, vous n’êtes pas loin. Est-ce que…

Nous sommes alors interrompus quand j’entends un cri d’horreur derrière moi. Je me tourne vers le compartiment de Katia et je dis à mon père que je vais le rappeler.

Je raccroche et je m’approche de ce qui semble être une jeune femme indignée qui s’est trompée de compartiment en voulant aller chercher sa fille. La porte de Katia est grande ouverte et celle-ci se couvre avec ses vêtements, horrifiée.

— Pourquoi ce cri, Madame !? je grogne en la fusillant du regard.

— Ce garçon n’a aucun droit d’être ici ! dit-elle en empoignant Katia par l’oreille, pour tirer cette dernière de la case. Je vais appeler la sécurité !

— Lâchez-moi ! pleurniche Katia. Vous me faites mal !

— Mais de quoi parlez-vous ? je grogne en me mettant entre Katia et la femme que je repousse violemment. Katia est mon amie, ce n’est pas un garçon. Alors, lâchez-la avant que j’appelle les flics pour harcèlement envers une mineure !

— Ah, parce que vous défendez ce travesti prépubère !? réplique la garce, répugnée. Dégoûtant ce que la jeunesse peut faire de nos jours ! Vous allez entendre parler de mon avocat ! Je peux vous le garantir !

— Pour cela, il faudrait déjà que vous sachiez qui je suis et que vous connaissiez nos lois !

Elle tape du pied, puis se tourne vers la case de sa fille avant de la prendre par la main et de partir du magasin, sans même prendre la peine d’aller reposer les vêtements qu'elle a choisis. Je suis furieuse tandis que je la regarde s’éloigner. Du coup, je ne réfléchis pas trop, je croise les bras et je me tourne vers Katia qui pleure à chaudes larmes.

— Pour qui elle se prend, cette conne ? je râle en imitant Kylie.

— Elle a vu m… mes… hoquette Katia.

— Ça va aller… Je suis là, maintenant.

Je pose une main sur son épaule avant de rajouter :

— Est-ce que la robe te plaît ? Et les accessoires ?

— Oui… Mais… Elle est beaucoup trop chère. Pour les bracelets et bagues… Je n’en ai pas vraiment besoin.

— Je t’ai pourtant dit que j’allais tout payer… je réplique, déconcertée.

Les larmes de Katia augmentent de plus belle, émue, mais découragée, avant de rentrer dans son compartiment. Elle referme la porte et s’habille en vitesse, puis ressort avec la robe dans les mains et les bracelets et les faux bijoux qu’elle ne souhaite pas garder. Nous passons à la caisse à laquelle je tends l’argent au caissier. Celui-ci nous fait un drôle de regard.

— Que s’est-il passé en arrière ? demande-t-il. J’ai reçu la plainte d’une folle qui est partie du magasin en courant avec sa fille.

— Elle a traité mon amie de tous les noms, je réplique sèchement. Puis, elle a fait une menace de poursuite judiciaire pour l’avoir défendue alors qu’elle l’attaquait physiquement et psychologiquement !

— Je vois… Laissez-moi vous donner un rabais, je vous prie. La maison s’excuse pour ce que votre amie a dû subir. Je suis vraiment navré…

— Merci beaucoup…

Nous déposons les breloques dont Katia n’a pas besoin sur le comptoir et ramassons la robe après avoir demandé à l’homme de ranger tout ça pour nous. Mon amie veut tout simplement partir de cet endroit et je comprends très bien pourquoi ! Je suis folle de rage, mais j’essaie de garder mon calme pour ne pas l’effrayer. Mes épaules et mon dos me font mal tellement je suis raide comme une barre de fer. Toute cette rage accumulée dans mon corps affecte ma posture.

Une fois à l’extérieur de la boutique avec la robe dans un sac en plastique, je prends la main de Katia alors que nous marchons en direction des arcades. Il y a un léger détail qui me concerne, le truc que mon amie a mentionné un peu plus tôt, mais ça n’a pas d’importance. Tout ce qui importe, c’est son bonheur.

Celle-ci a cessé de pleurer, mais n’a pas envie de se montrer à son frère, ni à sa cousine avant qu’elle soit de meilleure humeur. C’est pourquoi nous faisons demi-tour pour aller nous acheter des glaces.

Elle choisit une boule à la pistache et moi une boule à la barbe-à-papa. Ensuite, nous nous installons sur des bancs publics, dans une allée où circulent des clients et des visiteurs du centre commercial. Katia n’est plus aussi verbale depuis ce qui s’est passé à la boutique, ça m’inquiète.

— Tu sais… je dis. Tu n’as pas à me dire ce qui ne va pas. J’ai été entourée toute ma vie par des gays et des lesbiennes, donc plus rien ne m’étonne. Que ce soit une difformité de peau ou bien une paire d’ailes qui te pousse dans le dos, ça ne regarde personne d’autre que toi. Tu es une fille et c’est tout ce qui compte. Ignore ce que cette idiote t’a dit.

Elle pouffe de rire, puis termine son cornet après avoir hoché la tête.

Je n’ai pas vraiment saisi jusque-là pourquoi Katia se sentait si mal à l’aise. Mais quelques secondes plus tard, je comprends enfin pourquoi. Tous les signes étaient là et j’étais juste trop aveugle pour m’en rendre compte. Inutile de l’embêter avec ces détails. Elle a déjà assez souffert, pauvre petite !

— Je vais prendre un risque de te le dire dans ce cas, commence-t-elle. Autrefois, j’avais un autre nom, à ma naissance, j’étais un g…

— N’en dis pas plus, j’exprime en lui mettant un doigt sur les lèvres. Tu es Katia désormais et c’est tout ce qui compte. Peu importe ton passé.

Mais pourquoi suis-je en train de pleurer !?

— Tu es… une merveilleuse petite fille et je me fous de ce que les autres peuvent penser, je formule en jetant le reste de mon cornet à la poubelle, pour ensuite la serrer dans mes bras.

Je renifle de tristesse alors qu’elle cligne des yeux, toute secouée par mon élan d’affection.

— Tu es vraiment bizarre, commente-t-elle avant de rire. C’est rare que je rencontre des gens aussi compréhensibles que toi… Pourtant, ça ne m’étonne pas puisque tu es celle qui a tout fait pour que Kylie et Jenny puissent avoir un chouette rendez-vous… Je pensais que tu allais te moquer de moi.

— Mais non, qu’est-ce que tu racontes !? je bredouille en état de choc. Tu es si brave et si gentille, je ne peux pas comprendre comment cette chipie a pu te traiter ainsi…

— Plusieurs filles, comme moi, vivent le même supplice… Nous sommes toutes persécutées tôt ou tard et c’est pourquoi je voyage avec Jenny et Tom, pour qu’ils me protègent.

— Montre-leur que tu es magnifique. Ignore leurs commentaires. Tu es une star !

— Merci… Mais plus ça va et plus j’ai… j’ai peur… Bientôt le poil va commencer à me pousser sur le menton et… Je n’ai pas envie que ça se produise.

— N’y a-t-il pas des bloqueurs en vente ?

— Si… Mais ils sont trop dispendieux pour certaines personnes et je ne serai pas assurée avant un certain âge, à cause de plusieurs raisons étranges que je ne comprends pas… C’est pour ça que j’essaie de percer dans le métier de Coordinatrice et de remporter un maximum de Concours. J’ai déjà remporté plusieurs pokédollards que je compte mettre de côté pour le traitement, justement…

— Ah puis mince… Je m’étais promis de ne pas profiter de la fortune de mon père, mais si jamais tu as besoin de traitements, appelle-moi. Je suis prête à t’aider !

— T… tu n’as pas vraiment besoin de faire t… tout ça, dit-elle timidement.

— Allons ! Après tout ce que nous avons vécu ces derniers mois ? Je serais heureuse de rendre service à une amie. Surtout pour une fille si talentueuse.

Elle soupire, et pose sa tête sur mon épaule pour ensuite observer les gens qui passent devant nous, ainsi que celles et ceux qui sortent des boutiques.

— Ma docteure me dit que je ne suis pas encore assez vieille pour les traitements, explique-t-elle. Elle attend que j’aie douze ans et demi environ…

— Tu es encore toute jeune. Faut pas avoir peur. Le temps viendra où elle pourra t’aider. Pour le moment essaie de profiter de ton enfance au maximum… D’accord ?

— D’accord… dit-elle.

— Puis si quelqu’un te dit que tu n’es pas une vraie fille, lâche-moi un coup de fil pour que je vienne leur planter mon poing à la figure…

— Hi hi ! rigole Katia en reniflant. Espèce de folle.

Je lui fais un bisou sur le front. Après, nous nous levons pour aller rejoindre nos amis à l’arcade. Jenny a remporté le dernier match de ping-pong et Kylie râle comme la mauvaise perdante qu’elle est dans son coin. La grande rousse montre ses bras musclés en guise de victoire alors que Scottie et Tom rigolent de leur côté. Je n’ai même pas remarqué que notre ami jumeau s’était éloigné de nous, après les toilettes. C’est… cool, de le voir aussi à l’aise avec nos deux groupes réunis.

Katia sautille ensuite en montrant sa nouvelle robe à son frère, puis à sa cousine. Jenny jette un coup d’œil rapide dans ma direction, concernée. Je lui fais un simple clin d’œil. Je lui dois quelques explications, c’est pourquoi je lui enverrai un texto, plus tard. Pour le moment, nous avons faim alors, nous décidons d’aller faire un tour dans un restaurant aux mets orientaux et épicés qui se trouve dans le centre commercial.

Cet après-midi a été riche en émotions, mais au plus profond de moi-même, je suis heureuse et fière d’avoir rendu un si grand service à la petite Katia qui avait tant besoin de réconfort. Je grince des dents à quelques reprises alors que je repense à cette dame transphobe qui l’a agressée si violemment. Le temps passe et je finis par chasser ces images de la tête. Heureusement que mes amis sont là pour me divertir.

C’est triste, quand même, de savoir que des enfants, comme Katia, sont victimes de tant de discriminations, ainsi que d’abus physiques et mentaux. Tant que je le pourrai, je ferai en sorte que cette petite grandisse à son aise. Elle est mon amie désormais et comme mon père me l’a toujours enseigné : il est important d’aider ses amis dans le besoin.

Je prends une bouchée de riz et souris, alors que Kylie fait des singeries à sa table, pour faire rire Katia et son frère. J’adore mes amis… Je suis ravie de les avoir dans ma vie.

Annotations

Vous aimez lire TeddieSage ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0