Estelle, 16 ans
Apprentie Coordinatrice

Je suis dans la salle d’essayage, à tenter des robes et des accessoires de toutes les sortes. Ma première manche sera avec Carapuce, tel que je l’ai planifié, et si je passe au second tour, ce sera avec Poussifeu. J’ai opté pour de simples couleurs chaleureuses : une robe en satin jaune avec des teintes orangées et un ruban bleu attaché autour de ma taille, ainsi qu’un chapeau de haute couture bleuté sur la tête. Ce mélange de couleurs représente mes deux Pokémon et me font me sentir bien. Certaines Coordinatrices trouvent mon choix étrange, mais lorsqu’elles me voient avec mes deux Pokémon, elles me félicitent pour mon choix. Je me fais distante, sachant que la plupart d’elles se moquent peut-être de mon style.

— C’est ton premier Concours, n’est-ce pas ? me demande une jeune femme d’environ mon âge.

Je lève mon regard vers l’inconnue pour l’examiner de plus près. Elle est un peu plus petite que toutes les autres et a de longs cheveux châtains qui lui descendent jusqu’à la taille et des yeux d’un bleu pétillant. Elle porte un yukata rouge avec des motifs de roses avec des mosaïques aux teintes plus foncées dessus. Ses geta rouge vin et noir ont bien été choisis pour accompagner son style. À en juger son apparence, elle n’a pas encore fini de se maquiller et de faire ses cheveux.

— En effet, c’est ma première participation… je réplique, gênée. Pourquoi cette question ?

— Tout le monde a remarqué que tu trembles depuis ton arrivée.

— Ah bon… ? Mince, je croyais m’être calmée.

— Moi aussi, j’étais comme ça à mes débuts !

Elle s’assied à côté de moi et s’observe dans le miroir tout près. Elle commence à attacher ses cheveux avec ses bijoux et divers accessoires. Elle m’a l’air d’être quelqu’un de calme et sûre d’elle.

— Je m’appelle Diana, dit-elle. Je viens de Rosalia à Johto, où ce style de vêtements est traditionnel. Ceci est mon premier Concours dans la région de Kanto, mais j’ai participé à deux Grands Festivals jusqu’à présent. Les premières fois sont toujours stressantes, mais je t’assure que tout le monde finit par s’amuser.

— Ah bon ? As-tu gagné l’un des festivals ?

— Malheureusement, non ! dit-elle. Mais je compte bien gagner celui de cette année à Kanto.

— J’espère au moins m’y rendre… Même si je ne suis pas qualifiée, je crois que je vais quand même y assister en tant que spectatrice.

— C’est aussi ce que je compte faire, mais je ne compte pas baisser les bras… et toi non plus, d’ailleurs !

Bien qu’elle essaie de m’encourager, je ne peux m’empêcher de penser que j’ai affaire à une experte. Elle risque de me démolir en finales, si j’arrive à me rendre jusque-là.

Non loin de nous, une adolescente aux cheveux roses a décidé de porter une robe tout aussi rose que sa chevelure éblouissante. À côté d’elle, un Nymphali l’aide à mettre des accessoires à ses poignets. La demoiselle vient sûrement de Kalos, si ça se trouve. Les Nymphali n’existent pratiquement pas en Kanto, mais j’en ai vu plusieurs dans les défilés de mode pour Dresseurs et Pokémon, lorsque j’étais en voyage avec mon père.

Un individu louche derrière elle l’interpelle :

— Yuki…

Celle-ci se retourne vers celui qui vient de lui adresser la parole. C’est un garçon qui ne porte uniquement que du noir avec des mèches rouges dans les cheveux, le teint très pâle. Un œil rouge perçant observe l’adolescente. L’autre œil est recouvert de ses mèches rouges et un capuchon recouvre sa tête. Il donne une bouteille d’eau à la demoiselle, puis hoche la tête lorsqu’elle le remercie. Ensuite, il sort de la pièce.

L’adolescente aux cheveux roses prend une gorgée de son eau pour ensuite continuer à se maquiller et à brosser son Nymphali. Je préfère ne pas m’incruster dans leur rituel.

Si j’ai bien compris, les juges sont l’Infirmière Joëlle d’Argenta, Monsieur Contesta et Monsieur Sukizo. Ça ne m’étonne pas qu’ils aient choisi une Joëlle comme juge, mais je ne connais pas vraiment Contesta et Sukizo. Apparemment, ils font ce métier depuis plusieurs années et c’est un peu grâce à eux si Kanto commence à connaître les Concours. Avant l’an dernier, on n’en voyait qu’à la télé, sur les chaînes de Hoenn et de Sinnoh. Peu à peu, des Halls de Concours ont été ouverts un peu partout dans le monde. J’ai bien hâte de voir comment se dérouleront les événements d’aujourd’hui… Surtout que la plupart d’entre nous sommes débutantes.

— C’est tout à fait remarquable ! s’exclame un drôle de petit bonhomme qui passe dans les coulisses, alors qu’il s’arrête devant le Nymphali de la demoiselle en rose. Jamais je n’aurais cru qu’une Dresseuse de Kalos viendrait jusqu’à Kanto pour participer à notre Concours ! Soyez assurée que votre Nymphali aura de quoi faire parler les gens d’Argenta, mademoiselle ! Enchanté de faire votre connaissance, cela dit. Je suis l’un des juges de ce concours.

Alors que ce dernier se présente à l’adolescente en question, je prends mes affaires pour les ranger dans une case et m’éloigne ensuite dans la salle d’attente où nous serons tous appelés par l’animateur qui fera aussi les jumelages lors du deuxième round. Nous serons sélectionnés aléatoirement pour l’épreuve scénique et je m’inquiète un peu pour Carapuce. Celui-ci a vu la foule, un peu plus tôt et a commencé à paniquer. J’ai eu besoin de Kylie et Scottie pour le consoler alors qu’il refusait de revenir dans sa Poké Ball. Je crois que son trac va nous causer quelques points en moins. Je lui ai fait comprendre que j’ai besoin de lui sinon on perdra le Concours. Il a fini par se calmer, puis est retourné dans sa Poké Ball en attendant notre tour.

Poussifeu est sur mes genoux alors que nous regardons l’écran haute-définition au-dessus de nos têtes, c’est le panneau d’affichage où l’annonceur nomme nos noms et nous défilons à tour de rôle dans le hall avec Pokémon.

Les performances sont affichées sur l’écran, donc les Coordinateurs dans la pièce peuvent tous voir leurs rivaux et les autres participants. Une fois qu’on a terminé nos performances, nous devons tous revenir ici et attendre la prochaine manche afin de voir qui sera sélectionné lors de la manche des combats. Celles et ceux qui auront échoué au premier tour devront quitter et tenter leur chance une prochaine fois. C’est triste… mais c’est comme ça.

— Poussi… poussi ! couine mon partenaire, impatient.

— Je sais, moi aussi, j'ai hâte de passer, je dis à mon Pokémon.

Je ne suis pas certaine de l’avoir compris, mais il espère combattre durant la phase des duels, tout autant que moi.

Quelques minutes s’écoulent, je commence à trouver le temps long. Je crois avoir vu le juge des coulisses passer pour aller s’installer avec le reste du jury. J’ai l’impression qu’il fera traitement de faveur à la Dresseuse du Nymphali, simplement parce que son Pokémon est l’une des choses les plus mignonnes de cette pièce.

Diana vient d’être appelée. Celle-ci passe à côté de moi et quitte la salle d’attente d’un pas décisif, mais élégant. Elle semble ambitieuse comme Coordinatrice.

Sur l’écran haute-définition, je lève mon regard pour voir la demoiselle au yukata qui se met à danser avec élégance, avec un tambourin dans les mains. Quelques secondes plus tard, elle sort une Poké Ball qu’elle a cachée entre sa poitrine, ce qui fait pousser des sifflements dans la salle et quelques soupirs venant de la gent féminine. Elle a du culot, je dois l’admettre, mais ce qui m’intéresse, c'est de voir quel Pokémon elle choisira.

Un Héliatronc majestueux apparaît devant elle, entouré d’une poussière argentée qui scintille sous les projecteurs. Ses pétales scintillent à la lumière. Il danse au rythme du tambourin et imite les mouvements de danse de sa Dresseuse, ce qui fait rire l’Infirmière Joëlle qui trouve cette performance adorable. Diana calme alors le rythme de son instrument avant de lever son regard vers la foule.

— Mesdames et messieurs, je vous présente Héliatronc ! lance-t-elle à travers le micro qu’on lui a mis autour du cou pour se faire entendre. Chéri, montre-leur le pouvoir des fleurs avec Vampigraine !

Vampigraine ? N’est-ce pas l’attaque qui absorbe la vitalité des adversaires graduellement ? Je fronce les sourcils et analyse la scène. Je remarque avec stupéfaction que les germes lancés autour d’Héliatronc se transforment tranquillement en un magnifique jardin de fleurs colorées. Sous l’effet des projecteurs, j’ai l’impression de vivre un rêve. Monsieur Contesta sourit en prenant des notes alors que Monsieur Sukizo applaudit. L’Infirmière Joëlle penche la tête d’un côté, la main contre la joue. Elle est émerveillée par la scène.

La Coordinatrice n’a pas terminé son tour. Comme la plupart des Coordinateurs, nous sommes tous autorisés à au moins de trois à quatre capacités pour créer un combo.

— Maintenant, cher ami, dit-elle à son Héliatronc. Que dirais-tu d’éblouir les juges avec Danse-Lames ? Encourageons Héliatronc et applaudissez, tout le monde !

La foule dans les estrades semble suivre le rythme de Diana, alors qu’elle tape son tambourin dans les airs. Bien entendu, son Pokémon suit le même rythme qu’elle. Le grand tournesol exécute des pas de danse autour du jardin coloré. Il bondit dans les airs et fait valser les deux grandes feuilles qui lui servent de pattes. Sous nos regards ébahis, les fleurs autour d’Héliatronc s’élèvent dans ce qui parait être une douce brise provoquée par la danse.

Sous les feux des projecteurs et la poussière argentée d’un peu plus tôt, j’ai l’impression de voir à de petites fées virevolter autour d’Héliatronc durant la danse. Monsieur Sukizo se lève, sous le choc, émerveillé par une démonstration si spectaculaire. L’Infirmière Joëlle applaudit ; elle sourit. Monsieur Contesta est ravi jusqu’à présent. La danse du Pokémon se termine quelques secondes plus tard et Diana baisse son tambourin. Alors que les fleurs commencent à retomber autour du grand tournesol, il est temps pour la Coordinatrice de dire au revoir à la foule. C’est pourquoi elle s’incline avant de dire une dernière chose.

— Merci à vous tous ! lance-t-elle, d’une voix puissante et remplie d’énergie. Vous êtes un public formidable ! Ce fût une agréable expérience pour moi et mon ami ici présent ! Héliatronc, pourquoi ne pas les remercier avec ton plus beau Siffl’Herbe ?

Héliatronc hoche la tête et commence à chanter une petite berceuse de sa plus belle voix, alors que les derniers pétales tombent à ses côtés. Toujours entouré de la poussière argentée, le Pokémon scintille comme une étoile. Vers la fin de son chant qui n’a duré qu’une vingtaine de secondes, la foule se lève en délire, siffle et applaudit l’Héliatronc et sa Dresseuse pour le joli spectacle qu’ils viennent de nous offrir.

Les trois juges sont satisfaits par cette performance et s’échangent des regards impressionnés alors que je retourne rapidement à la réalité. J’entends des Coordinateurs sangloter sous la pression, non loin de moi. Quelques-uns d’entre eux râlent même qu’ils n’arriveront jamais à la seconde manche, après une telle performance. Je ne me suis même pas rendu compte que j’agrippe fermement le pan de ma robe de chaque côté, alors que Poussifeu s’est installé à côté de moi. Cette performance a été si fascinante et créative que j’ai presque oublié que je suis ici pour participer à mon premier concours et non être qu’une simple spectatrice.

Lorsque Diana revient dans la pièce, tout le monde se tait. Celle-ci a complètement volé la vedette et nous ressentons tous cette tension entre nous. Elle nous sourit tout simplement, puis retourne dans les coulisses pour se faire une beauté. Est-ce moi ou elle me regardait un peu plus que les autres ? J’imagine peut-être des choses, mais je crois qu’elle essaie de m’intimider.

Je ne passe pas avant quelques Coordinateurs encore. J’ai tout mon temps pour me calmer. Puisque nous ne sommes qu’une vingtaine, ils vont devoir sélectionner la moitié d’entre nous qui ira en seconde manche. L’autre moitié devra tristement s’en aller ou bien assister au reste du Concours depuis la salle d’attente pour encourager les participants et les participantes restants.

Je fais le vide dans mon esprit, allant même jusqu’à ne pas réagir tout de suite lorsque je vois les jumeaux Sanders dans les gradins avec des grandes pancartes où l’on pouvait lire : Team Estelle. La seconde fois que les caméras passent sur eux, je fais un grand sourire et remercie le ciel d’être tombé sur eux. Jake, à côté de nos amis, semble siroter du thé dans sa Thermos ; ce qui ne m’étonne pas du tout.

Je n’ai pas réussi à rejoindre mon père, ces derniers jours. Il est parti en dehors de la province pour affaires et Gabriel est avec lui. J’avais souhaité lui faire part de mes projets, mais je me dis que je n’aurai pas le choix de demander à l’équipe de production de me faire une copie de tout le Concours, car je souhaite que Papa voie ma toute première performance. Enfin, je suis partagée à l’idée de faire tout ça ou non. Je ne sais pas encore si je serai assez bonne pour passer à la prochaine manche. La performance de Diana et d’Héliatronc m’a fait froid dans le dos.

Puis, l’une des caméras s’arrête sur le jeune homme aux mèches rouges que j’ai vu dans les coulisses, un peu plus tôt. Il est adossé contre un mur et mange une pomme alors qu’il caresse la nuque d’un Noctali. J’ai presque oublié son existence, celui-là. Sa camarade n’est pas encore passée et je crois qu’elle est la suivante.

Lorsque j’entends le nom Shuriyuki Okami à l’interphone, je ne comprends pas qu’il s’agit d’elle. J’ai tout simplement vu sa tête rose dans les portraits des Coordinateurs qui doit passer – selon l’ordre choisi par un tirage de l’équipe technique. Ce n’est que lorsque je vois la demoiselle passer en coup de vent pour sortir de la pièce d’attente que je saisis enfin qui elle est.

— Mademoiselle Markios ? dit alors une voix à ma gauche.

Je lève ma tête vers la direction en question et je vois l’une des personnes travaillant pour le Hall des Concours avec mon smartphone entre les mains. Évidemment, comme tous les autres participants, nos smartphones ont été confisqués pour réduire toute distraction durant les performances. Ils nous seront remis à la fin du Concours.

— Qu’y a-t-il ? je demande, confuse.

— Votre père a fini par vous rejoindre. Il est au téléphone si vous souhaitez lui parler avant votre tour.

— Vraiment !? je couine en sursautant.

J’entends quelques petits rires étouffés derrière moi. Je rougis de honte, mais je suis trop heureuse de savoir que mon père m’a rappelé. Poussifeu me suit dans une pièce plus tranquille où l’employé me laisse discuter en privé avec mon père. Il me promet de venir m’avertir quand mon tour viendra. Ce n’est pas avant quelques performances encore, donc je n’ai pas à avoir peur.

Je prends une grande inspiration avant de dire :

— Papa ? Mais t’étais passé où ?

— J’arrive justement de Hoenn, m’explique celui-ci. Je suis de retour à la maison et j’ai pris tes messages. Gabriel et moi nous devions rendre visite à l’un de ses partenaires afin d’exporter quelques ingrédients qui ne poussent que dans cette région, pour ses gâteaux.

— Comment ça se passe avec son entreprise ?

— Plutôt bien, les rénovations avancent plus vite que prévu. Nous serons en mesure d’ouvrir la boutique d'ici à deux ou trois mois, selon les directives de la ville et la main-d’œuvre de nos ouvriers. Mais ce n’est pas pour ça que je t’appelle… Comment te sens-tu ?

— Plutôt nerveuse, à vrai dire… J’ai le tract.

— C’est normal. Ta mère aussi était comme ça lorsqu’elle montait sur scène.

— Oui, mais maman était une chanteuse, pas une Coordinatrice.

— Je sais, dit-il avec une expression triste. Cependant, je crois qu’elle serait fière de toi en ce moment. Tu essaies quelque chose de nouveau et ce doit être excitant, pas vrai ?

Je me mordille les lèvres et réfléchit à ce qu’il vient de dire.

— Qu’as-tu pensé de la performance de cette Diana ? je demande.

— Comment as-tu deviné que je visionne le concours en direct ? demande alors mon père, plutôt que de répondre à ma propre question.

— Parce que tu ne m’aurais pas appelé, sinon. À toutes les fois que tu apprends un truc, tu y vas à fond.

— C’est bon, c’est bon… J’avoue que lorsque j’ai entendu ton nom à la radio, ce matin, dans la liste des Coordinateurs qui participeraient au Concours d’Argenta, j’ai fait tout un saut !

— Enfin… Qu’as-tu pensé de Diana et son Héliatronc ? Tu ne trouves pas que c’est de la triche, puisqu’elle a déjà beaucoup d’expérience en tant que performeuse ? J’ai l’impression que je vais perdre à cause d’elle.

— Elle a beaucoup de charisme, c’est vrai, mais je n’abandonnerai pas si vite, à ta place. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de rencontrer des gens comme ça, qui me déstabilisaient parce qu’ils avaient une longueur d’avance sur moi dans plusieurs de mes projets. Essaie de t’inspirer d’elle et serre-toi de ce que tu as appris lors de tes prochains Concours.

Il a raison. Je n’ai pas à m’inquiéter. Si je perds, j’aurai tout de même appris quelques techniques pour animer la foule et surtout, qu’il ne faut jamais sous-estimer nos adversaires dès les premières impressions qu’on se fait d’eux. Nous parlons donc ainsi pour les vingt prochaines minutes jusqu’à ce que l’employé vienne à me rejoindre dans la pièce. Papa s’empresse de me souhaiter un gros « merde », puis je comprends que c’est à mon tour de montrer aux gens de quoi je suis capable.

Je ne suis pas du tout préparée mentalement !

Poussifeu de son côté a fini par oublier où l’on est. Je prends une grande respiration et j’accroche le smartphone que je repasse à l’employé avant de sortir de la pièce. Je cherche nerveusement sur ma ceinture pour la Poké Ball de Carapuce et je finis par la trouver, à ma droite. Il ne faut plus que je m’avance sur scène sous les projecteurs et que je fasse mon introduction.

Le temps semble s’arrêter autour de moi, comme si je suis dans un tout autre monde. Je sens mon cœur battre à une vitesse folle dans ma poitrine. Une perle de sueur coule le long de ma joue au moment où l’annonceur répète mon nom au micro avec une expression inquiète. L’un des travailleurs du Hall des Concours qui doit m’accompagner jusqu’à la scène me donne une légère pousse dans le dos, afin que je sorte de ma torpeur. Suis-je vraiment à ma place, ici ?