Estelle, 16 ans
Nouvelle Dresseuse ?

À bord du jet privé de mon père, je survole les cieux de Kanto avec Poussifeu sur mes genoux et un sac à dos rempli de provisions et de vêtements de rechange, ainsi que quelques lettres de mes domestiques adorés. Ces derniers étaient venus me souhaiter bonne chance pour mon aventure… ou plutôt, mes vacances sans Papa…

Avant même que je ne grimpe dans le jet, le Grodoudou de mon père est sorti de sa Poké Ball pour venir me serrer dans ses bras. Cette bonne vieille Grodoudou m’a protégé durant toute mon enfance et jouait souvent avec moi quand j’étais triste ou bien que je m’ennuyais. Celle-ci n’avait pas l’air de vouloir me voir partir. Je lui ai caressé la tête et fait une bise sur la joue tout en lui promettant que je reviendrai m’amuser avec elle avec tout plein de nouveaux amis. Lorsqu’elle a arrêté de pleurer, elle est retournée dans la Poké Ball de Papa et celui-ci m’a serré dans ses bras. Gabriel n’était pas avec lui ce matin, car il était en ville pour chercher un endroit convenable où il compte construire sa boutique. Dommage, j’aurais bien aimé lui dire au revoir.

Je me suis sentie fébrile lorsque j’ai mis les pieds dans le jet, non parce que je ne suis pas habituée à voyager dans les airs. Je me suis juste sentie lancée dans une situation déstabilisante. Je suis capable de me faire à manger, nettoyer mes vêtements toute seule et je peux facilement dormir à la belle étoile si je ne trouve pas de Centre Pokémon sur la route… Mais tout ça, ce n’était que de la théorie, parce que c’est ce que j’ai étudié durant les quelques dernières années passées au manoir, avec mes tuteurs, puis mon garde du corps Ludo qui a été pour moi plus qu’un simple protecteur. Toutes ces histoires que j’ai entendues sur les Dresseurs Pokémon, vont maintenant me permettre de vivre ma propre aventure. J’ai déjà une sorte d’itinéraire planifié pour mes premiers objectifs.

Lorsque je sortirai du jet, je serai au Bourg Pallet et je devrais donc voyager sans l’aide de Papa ou de ses employés. Je serai seule avec Poussifeu. Si j’ai de la chance, peut-être que je trouverai un compagnon de route avec qui voyager… ?

Nous arrivons enfin au Bourg, où je dois rencontrer le Professeur Chen et lui demander de me fournir un Pokédex. C’est ici que la plupart des Dresseurs viennent pour s’en procurer, car ils sont beaucoup plus rares dans les autres villes. Qui de mieux que son inventeur en personne pour me guider dans mon aventure initiatique ?

J’ai déjà un Pokémon de départ, donc je ne vais pas l’embêter avec l’idée de m’offrir un Salamèche ou bien un Bulbizarre… Quoiqu'un Carapuce serait très mignon !

Le pilote pose notre appareil à quelques mètres du bourg, dans une clairière réservée aux véhicules aériens et aux Pokémon volants, et je sors avec mon sac à dos. Je salue celui qui m’a conduit ici, puis m’éloigne tranquillement du jet privé.

Lorsque le jet s’élève dans les airs, je comprends que je suis enfin libre de faire tout ce qui me passera par la tête.

À cette idée, je ressens un frisson me parcourir le dos. La liberté… c’est donc ça cette sensation étrange qui me fait si peur ? Une chose que je n’ai jamais expérimentée au cours de ces seize dernières années. Après tout, j’étais constamment sous la surveillance des domestiques et de mon père. Je me sentais si à l’étroit…

Fini les journées à me faire gâter par les servantes, fini les bains chauds tous les jours, fini de me faire chouchouter quoi ! Je suis presque adulte, je m’en suis souvent rendu compte, mais maintenant que je suis seule avec moi-même et mon Pokémon, voilà que je m’inquiète. Est-ce que Papa a fait tout ça pour que je devienne indépendante ? Sûrement… Il a compris que j’en avais besoin…

Je prends une longue et lente respiration, puis je regarde mon Poussifeu.

— Tout va bien aller, tu vas voir ! je lui dis.

Enfin, j’essaie surtout de me convaincre que c’est le cas. Lui, il se contente de me regarder d’un drôle d’air. Il ne comprend pas mon anxiété. Il opte plutôt pour traquer une petite chenille verte qui vient de sortir d’un buisson et essaie de l’attraper avec son bec. Je grince les dents, puisque je n’aime pas ces petites choses qui rampent… C’est quoi le nom de cette espèce, déjà ? Chenipan… ? Chenipotte ? Je suis si nerveuse que j’oublie toutes les leçons que j’ai apprises sur la région de Kanto.

La chenille échappe à Poussifeu et retourne se cacher derrière le buisson. Poussifeu décide de revenir vers moi et nous marchons ensuite vers le plus grand bâtiment du bourg, qui est situé près d’une clairière remplie de Pokémon déjà capturés par d’autres Dresseurs. Il s’agit du laboratoire et du ranch du Professeur Chen. Contrairement à Céladopole, je trouve les bâtiments du Bourg Pallet simplistes et bucoliques. Il y a un côté attrayant à tout ça, mais je m’ennuie déjà de ma belle métropole. Je m’arrête un instant près des clôtures qui séparent la vaste clairière au reste du village. Une Écrémeuh passe la tête par-dessus la barrière et me regarde avec une expression curieuse. Je lui caresse la tête délicatement et elle me lance un « Meuh ! » joyeux avant de faire sonner la cloche autour de son cou.

— Je vois que vous avez rencontré ma Bella, dit la voix d’un vieil homme qui vient à peine de nous rejoindre. Cette coquine aime bien les étrangers.

— Oui, je n’ai pas pu m’empêcher de lui flatter la tête… Elle est si mignonne, je réplique, amusée. Elle me rappelle la Grodoudou de Papa…

— En effet, votre père s’y connaît en matière de Pokémon adorables.

Cela me prend quelques secondes pour réaliser à qui je m’adresse. Je fais volte-face vers celui qui semble être le Professeur Chen, vêtu dans ses habits de ranch. Celui-ci est de l’autre côté de la clôture et divers Pokémon l’ont accompagné. Je n’arrive pas à reconnaître toutes leurs espèces. Il y en a plusieurs.

Comme plusieurs Dresseurs, Papa a commencé son aventure ici même, il y a plusieurs années. Il semblerait que le Professeur Chen était encore tout jeune, lorsque mon père a mis les pieds au Bourg Pallet pour la première fois. C’est là qu’il a choisi son tout premier partenaire : un Salamèche. Ce dernier est aujourd’hui un Dracaufeu et il s’en sert pour faire la livraison de paquets à travers la région.

— Tu dois être Estelle, n’est-ce pas ? dit le Professeur Chen qui a opté de me tutoyer. Ton père vient de me lancer un coup de fil pour te dire que tu allais arriver d’ici peu. Je vois que tu as avec toi un Poussifeu, pas vrai ? Ça tombe bien ! Ce cher Professeur Seko sait comment les choisir pour les nouveaux Dresseurs.

— J’espère que ça ne vous embête pas que j’ai reçu celui-ci comme présent, je ne voudrais pas vous déranger avec la concurrence…

— Oh, ne fais pas cette tête ! Nous, les Professeurs Pokémon, sommes tous collègues comme amis dans le fond ! Nous veillons tous sur le bien-être de nos apprentis et surtout, nous aimons voir comment ces derniers changeront au fil de leurs aventures ! Les relations entre les humains et les Pokémon est un phénomène tellement fascinant que je pourrai passer des heures et des heures à discuter sur ce sujet !

— Je vois, je réplique, timide. Je viens chercher mon Pokédex.

— Ah oui ! J’en ai un qui t’attend au laboratoire. Je ne devrais pas prendre trop de temps à nourrir la marmaille… Quand j’aurai fini, j’irai te retrouver à l’intérieur, si ça ne te dérange pas. Oh, par marmaille, je veux dire, nos pensionnaires Pokémon !

Je me contente d’opiner du chef et sourire.

Il a une attitude assez colorée, il faut le reconnaître. Je ne me sens pas vraiment à mon aise, alors je fausse un petit rire. Timide, je laisse le professeur s’occuper des Pokémon et je marche en direction du laboratoire avec Poussifeu.

Bella l’Écrémeuh nous suit et trottine sur ses sabots gaiement. Au moins les nouveaux Dresseurs qui arrivent au Bourg Pallet peuvent faire la connaissance de cet adorable Pokémon. Je me demande si elle appartient au professeur ou bien s’il en prend soin pour quelqu’un…

À ma grande surprise, je me retrouve face à deux jeunes adultes qui rendent visite au Professeur Chen. On dirait des jumeaux. L’un d’eux est un jeune homme un peu plus grand, efflanqué et au teint pâle. Il a une chevelure noire en bataille avec des mèches céruléennes et porte une chemise à rayures blanches et bleues, ainsi qu’un pantalon noir. Derrière lui se tient un Qulbutoké dont un nœud papillon est attaché à la nuque. Ce bel inconnu observe ce qui semble être son Pokédex.

À côté du jeune homme se tient une jeune femme légèrement plus courte que lui qui consulte ses textos dans son smartphone avec un Férosinge de petite taille, grimpé sur ses épaules. Ce dernier lui renifle les cheveux. D’après mes souvenirs, les Férosinge sont trop lourds pour le commun des mortels… celui-là doit être un nouveau-né.

La jeune femme porte des vêtements masculins, un jean aux genoux percés et une veste noir, par-dessus un tee-shirt blanc avec un logo de groupe de musique punk. Ses cheveux sont teints en mauve, mais je perçois du noir qui dépasse dans certaines mèches. Pas de doute, ces deux-là doivent être de la même fratrie.

Je m’approche d’un pas lent et ignore comment réagir.

C’est alors que me vient à l’esprit cette question assez étrange… Suis-je vraiment faite pour devenir une Dresseuse ? Voyez-vous, je viens de célébrer mes seize ans et je peux déjà rejoindre la compagnie de mon père en tant qu’apprentie… Si je ne trouve rien de mieux à faire de ma vie, je pourrai tout simplement baisser les bras et me résigner à travailler pour Papa, mais au fond de moi, je sais que je ne serai jamais heureuse dans cette carrière. Il y a des gens beaucoup plus qualifiés qui aimeraient bien succéder à mon père en tant que PDG. Celui-ci veut juste faire en sorte que je ne manque de rien dans la vie. De toute façon, je me donne un an pour réfléchir à ce que je compte faire la suite. Cette année sabbatique, j’en ai besoin.

— Oh, mais qui est cette belle poulette ? dit alors la jeune femme qui m’adresse un regard assez… louche. On dirait une princesse.

Je rougis sur le coup. Je rêve ou elle me drague ? Pincez-moi, si je rêve ! Je remarque que tout comme le jeune homme, elle a des yeux bleu clair. Je constate aussi qu’elle a des perçages aux narines et aux lèvres. Une vraie punk, quoi. Si j’en déduis son allure de rock star, elle doit avoir des tatouages quelque part sous cette veste…

— Arrête Kylie, lui reproche le jeune homme. Tu vas la traumatiser…

— Allons, je ne fais que la taquiner, réplique-t-elle, tout sourire.

Celle-ci s’approche et me tend la main.

— Kylie Sanders, je suis la nouvelle assistante du Professeur Chen, dit-elle avec assurance. Le “coincé” derrière moi, c’est mon frangin, Scottie.

— Le “coincé” ? réplique son frère, vexé. Non mais…

Kylie l’ignore et poursuit sa présentation.

— Nous venons tout droit de Johto, mais nous sommes de passage à Kanto. Le Professeur Chen nous a engagés cet été pour l’aider au ranch. Ce matin, il veut mettre nos Pokédex à jour. Au fait, tu viens d’où ? Nous, on doit rendre visite à une tante de Lavanville très bientôt, mais on compte aussi faire la Ligue Pokémon de Kanto.

La Ligue Pokémon de Kanto ? Ah, les championnats ! Ils sont donc habitués à combattre, à en croire ses paroles. Je jette un coup d’œil vers le Férosinge sur sa tête, car ce dernier n’arrête pas de zyeuter Poussifeu depuis qu’ils se sont croisés du regard. On dirait bien qu’ils veulent se battre. Le Qulbutoké de Scottie semble tout jeune lui aussi. D’après moi, ils ont choisi ces Pokémon pour les entraîner par ici.

Poussifeu n’est pas à son aise à cause de Kylie et Férosinge. Il les trouve envahissants et se cache derrière mes jambes.

— Je… je marmonne avant d’avaler ma salive. Je viens ici pour chercher mon Pokédex. Le professeur devait m’en donner un puisque je commence mon initiation.

— Ah bon ? Ce bon vieux Chen ne nous a rien dit ! commente Kylie. J’aurais pu t’en préparer un, les doigts dans le nez.

— Dégoûtant, mentionne Scottie qui soupire et roule des yeux.

— Ce n'est qu’une expression, espèce de Noadkoko…

— Je ne suis pas… Purée, je déteste tes jeux de mots.

Je ne peux m’empêcher de rire nerveusement. Décidément, on trouve de tout dans ce village… de la vache amicale, du Professeur Pokémon qui s’occupe d’un ranch, jusqu’à ses assistants colorés – dont cette demoiselle qui n’a pas sa langue dans sa poche.

Je me souviens aussitôt pourquoi je suis ici. Le professeur veut que je l’attende à l’intérieur, alors je salue poliment la jeune femme et son frère d’un coup de tête et rentre dans le bâtiment. Poussifeu me suit, n’aimant pas être séparé de moi.

Une fois à l’intérieur du laboratoire, cet endroit me rappelle déjà les bureaux de médecins que j’ai l’habitude de visiter. C’est tout blanc et rempli de gadgets et machines dans tous les coins. Au fond de la grande salle principale se trouve une table ronde où sont entreposées trois Poké Balls – sûrement les Pokémon de départ que le Professeur Chen souhaite offrir aux nouveaux Dresseurs.

La réceptionniste à l’entrée me demande de m’asseoir dans la salle d’attente pour mon rendez-vous. Je suis donc la directive de celle-ci, puis m’installe dans une petite pièce avec des chaises, quelques tables en vitre et des magazines en tous genres. Je ne suis pas intéressée par ceux-ci, mais Poussifeu semble intrigué par des images de gâteau et de biscuits lorsqu’il grimpe sur mes genoux.

Un instant plus tard, j’entends des voix qui viennent de l’extérieur de la salle d’attente. Le Professeur Chen discute avec les jumeaux.

— C’est alors que Scottie a eu la brillante idée de mêler de baies sauvages avec les légumes, dit Kylie qui ne parait pas impressionnée à entendre le ton sa voix.

— Ce n’est pas ma faute, grogne son frère. Tu as mis beaucoup trop de baies dans les plats des rongeurs. Résultat : je n’ai pas été capable de nourrir ma section convenablement.

— Qu’essaies-tu de dire ? Que j’ai gaspillé toute cette nourriture ? Ces Pokémon ont la peau sur les os ! Il fallait bien que je leur donne de quoi manger.

— Je comprends où vous voulez en venir tous les deux, explique le professeur Chen, mais nous devons faire avec ce que nous avons et pour cette raison, nous avons des réglementations strictes en ce qui concerne les repas de nos pensionnaires.

— C’est insensé ! s’exclame Kylie. On devrait libérer ces Pokémon ou bien les transférer vers d’autres laboratoires, en dehors de Kanto.

— Vous savez déjà que nous sommes sponsorisés par les grandes compagnies. Pour ce qui est des laboratoires en dehors du Bourg Pallet, j’ai bien peur que nous sommes tous dans la même situation.

— Et si vous coupiez dans nos salaires, suggère Scottie. Est-ce que ça réglerait certains problèmes ?

— Malheureusement, ce n’est pas assez, déclare le professeur. Nous avons de plus en plus de Pokémon au ranch et il nous manque des gens pour s’occuper d’eux, en plus du manque de financements pour arriver à nos fins. C’est pourquoi on a dû prendre de nouvelles précautions tout en plantant nous-mêmes quelques fruits et légumes dans le jardin. Beaucoup de nos produits sont donc utilisés à bon escient. Je compte planter un peu plus d’arbres à baies…

Cette conversation me fait froid dans le dos. Papa est-il au courant que les réserves de Pokémon sont dans le jus ? Il est vrai qu’il y a de plus en plus de Dresseurs, de nos jours, et que les réserves sont de plus en plus habitées par de nombreux spécimens. Plusieurs Pokémon peuvent survivre longtemps dans leurs Poké Balls sans manger, ni boire quoi que ce soit. Mais celles et ceux qui doivent être entretenus régulièrement prennent beaucoup de place dans ce ranch.

Et que font les gens riches et célèbres dans tout ça ? Pourquoi ne sont-ils pas capables d’aider cette cause si vaste, riche et populaire ? Je suis sur le point d’en glisser deux mots à mon père par smartphone, lorsque j’entends des bruits de pas s’approcher de la salle d’attente.

Le Professeur Chen me fait signe de le suivre. Il a mis sa chemise blanche et un pantalon propre avant de retourner au laboratoire. Il a croisé Scottie et Kylie à l’extérieur et s’est souvenu qu’il avait un rendez-vous avec moi.

— Tiens donc, comme on se retrouve ! dit la jeune femme qui passe une main par-dessus mon épaule. Contente de te revoir !

L’espace vital, tu connais ? Je toise cette dernière et elle se tasse aussitôt.

Elle pouffe de rire avant d’ajouter :

— Allons, ne fais pas cette tête !

— Je te trouve irrespectueuse, je lui réponds d’un ton sec.

— Mais tu es partie si vite, je n’ai même pas eu le temps de te dire au revoir. Ça ne se fait pas, hein ?

— Pour cela, il faudrait déjà que j’aie envie de discuter avec toi.

Elle roule les yeux et lève les mains en l’air avant de se les passer derrière la tête. Son attitude m’exaspère. Elle me fait beaucoup penser à une enfant gâtée qui râle lorsqu’elle n’a pas ce qu’elle veut jusqu'à ce que l’un de ses parents cède et lui donne n’importe quoi. Pire, elle pourrait être une sorte de prédatrice.

Son frère semble soulagé que je l’aie remise à sa place. Je me dis qu’il doit avoir beaucoup de problèmes à cause d’elle. Moi aussi je me sentirais de cette façon si j’avais un tel fardeau sur les épaules. Je remarque que leur Férosinge et leur Qulbutoké sont retournés dans leurs Poké Balls, alors que mon Poussifeu reste toujours à l’extérieur de la sienne. Mon poussin m’a montré ce matin qu’il déteste être enfermé, ainsi j’ai décidé de le laisser sortir afin qu’il puisse m’accompagner partout.

— Désolé de vous interrompre, les jeunes, mais le temps presse et je n’ai pas toute la journée, dit le Professeur Chen qui s’impatiente à cause de nos tensions. Veuillez me suivre, s’il vous plaît.

Je me tais. Kylie aussi. Poussifeu me saute dans les bras et je marche lentement dans la même direction empruntée par le vieil homme. Quelques minutes plus tard, j’aurai entre les mains un instrument très important pour le voyage que je m’apprête à commencer. Toutefois, le Professeur Chen nous réserve déjà une surprise…