Histoire 1

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Un mois qu’on se connait. Un mois qu’on se drague mutuellement sans qu’aucune de nous deux n’arrive à faire le premier pas. J’en ai envie et tu le sais. Tu en as envie et je le sais. Cet après-midi-là restera à jamais gravé dans ma mémoire et dans mon corps. Cet après-midi-là, j’encourageais mon frère pour l’un de ses matchs.

Concentré sur le match, je ne t’ai pas entendu arriver. Tu t’es assise à côté de moi, en silence et à aucun moment je n’ai remarqué la présence. Quand la sonnerie de la mi-temps a retenti, tu t’es levée, tu as attrapé ma main et ma tiré. Je n’ai remarqué ta présence qu’à ce moment-là. Toujours en silence, tu me tires pour me sortir des gradins. Je sais que les regards sont braqués sur nous avec ma sortie en trombe. Je ne sais pas ce que tu vas faire, ça me terrifie et ça me donne des frissons. Je veux savoir.

Quand on arrive enfin en bas des escaliers, tu me pousses et me coinces entre le mur et toi. Tes mains sont plaquées contre le mur, des deux côtés de ma tête. Mon cœur s’accélère, je ne peux détacher mes yeux des tiens. En une fraction de seconde, tu te penches vers moi et m’embrasses. Mon cœur fait un bon dans ma poitrine et mes bras se balancent dans le vide.

Je n’ai pas le temps de réagir, de te rendre ton baiser que tu te retires déjà. Je n’ai pas le temps de réagir que tu t’approches de mon oreille pour me chuchoter un « je t’aime » tout en caressant, de l’autre côté, l’arrière de mon bras. Je n’ai pas le temps de réagir que tu t’en vas déjà, me laissant seule sous les regards intrigués de tous ceux qui nous ont vus. Mon souffle ses coupés, mon cœur bat tellement vite qu’il va exploser. Mon cœur me dicte de courir te rattraper, mes jambes restent immobiles. J’arrive tout de même à attraper mon téléphone. Ma main tremble quand j’écris ce que je n’arrive à faire : « reviens ».

Dans la seconde suivante, ton visage apparait derrière les portes en verre du gymnase. À croire que tu attendais un signe de ma part. En te voyant, je souris. Je veux te rejoindre, mais j’en suis toujours incapable. Du bout des lèvres, en silence, je te fais ma déclaration : « je t’aime aussi. » Dans une élégance digne d’une déesse, de ma déesse, tu ouvres la porte et avance vers moi. Ta robe blanche courte vole au rythme de tes pas.

Te voilà juste devant moi, ton visage à quelques centimètres de moi. Autour de nous, je sais que ceux qui nous regardent retiennent leur respiration. Attendent-ils que je fasse le deuxième pas ? Est-ce que c’est ce que tu attends ? Ton regard m’hypnotise. J’ai envie de passer mes bras autour de ton cou et de poser mes lèvres sur les tiennes. Tu me souris et tous mes doutes s’évanouissent. Je t’embrasse à mon tour. Tes mains se posent sur les hanches et tu souris de plus belle.

Tu as fait le premier pas, moi le deuxième et je ne regrette rien. Je réussis enfin à te dire mes quatre mots silencieux. J’arrive enfin à te le dire : « je t’aime aussi ».

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