Roi Plesen : rencontre Mlle Du Crépuscule 

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Je vois la voiture de Mademoiselle Du Crépuscule arriver au loin. Je dois l’admettre, elle ne paye pas de mine. La boue cache des roues d’un bois abîmé par les chocs, et les ornements sont loin d’être en or. Mon oeil étant expert, je constate avec une pointe de dédain que ces décorations grossières ne sont que du bois peint.

Un frisson d’excitation parcourt l’assemblée de nobles. Des chuchotements se mêlent à des ricanements. Je le sais, ma cour juge le carrosse miteux. Un vertige s’empare de moi quelques secondes, que fait Mlle Du Crépuscule à l’instant même ? Est-elle anxieuse à l’idée de me rencontrer ? Sait-elle au moins à qui elle a affaire ?

Ma cour est loin d’être la plus accueillante, c’est plutôt l’une des plus odieuse du pays. Ces membres me répugnent à essayer de ressembler au Roi cassé et inutile que je suis. Certains sont même allés jusqu’a se mettre du goudron dans les cheveux pour les teindre en corbeau, bien sûr ça n’a pas marché. Ils ont dû se raser la tête. D’autres, se peignent le visage en blanc et avec de la poudre de cannelle, se créent des cernes et se creusent les joues. Pour finir, certains ont remarqué mon addiction pour le velours bleu nuit, en conséquence, ils en portent à toutes les sauces…

Le carrosse s’arrête en face de moi, la porte s’ouvre. Les respirations cessent. La panique me prend à la gorge. Mon cœur bondit dans ma poitrine, je veux fuir, courir, partir loin de cette cour, du château. Trop tard, une jeune femme se tient en face de moi. Elle me dévisage de ses grands yeux noisette. Sa robe imposante laisse un espace assez respirable entre nous. Cette dernière, bien que somptueuse, est la même que sur son portrait… Contrairement à ma cour, le maquillage ne recouvre pas son visage me permettant de . Ses cheveux flamboyants sont lâchés et libres de boucler où bon leur semble.

Le rayonnement de cette femme me ferait presque oublier qu’elle n’a plus un rond. La chaleur de ce soleil ambulant me monte aux joues, je m’en veux de ne pas m’avoir fait plus présentable. Elle ne me regarde pas et semble chercher quelque chose… Elle marmonne à son valet: « je croyais être accueillie par le roi en personne et pas par ces vautours de consanguins »

Je ne peux retenir mon rire. Toute la Cour me dévisage. Ils ont honte de moi et moi j’ai honte d’eux, je trouve ça plutôt équilibré. Je m'éclaircis la gorge :

— Excusez moi, très chère, éblouie par votre carrosse j’en ai oublié de parler, entamai-je d'un ton ironique

— Oh… je vois, et bien, sachez Majesté, que lorsqu’on sort un peu le nez de son palais doré, les chemins sont boueux et loin d’être praticables… Peut-être l’auriez vous su si vous vous intéressiez un peu à votre royaume… répliqua-t-elle sur un ton de défi.

— Bien, mais avec une bande de consanguins à gérer, c’est compliqué de sortir explorer les chemins boueux… lui chuchotai-je

Elle lâcha un rire qui résonna dans ma tête comme une mélodie jusqu’à midi.

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