Dès tout petit

On m’a dit

On m’a dit

Sois un bon enfant

On m’a dit

Sois un bon croyant

On m’a dit

Sois un bon amant

On m’a dit

Sois un bon parent

Dès tout petit

Oui j’ai essayé

Le soir je me suis couché

Le matin je me suis réveillé

Bon enfant

Bon croyant

Bon amant

Bon parent

Dès tout petit

On m’a dit

On m’a dit

Sois un bon ami

On m’a dit

Sois un bon mari

On m’a dit

Sois un bon fonctionnaire

On m’a dit

Sois un bon révolutionnaire

Dès tout petit

Oui j’ai essayé

Le soir je me suis couché

Le matin je me suis réveillé

Bon enfant

Bon croyant

Bon amant

Bon parent

Bon ami

Bon mari

Bon fonctionnaire

Bon révolutionnaire

Dès tout petit

On m’a dit

On m’a dit

Sois un bon employé

On m’a dit

Sois un bon négrier

On m’a dit

Sois un bon philosophe

On m’a dit

Sois un bon pilleur de strophes

Dès tout petit

Oui j’ai essayé

Le soir je me suis couché

Le matin je me suis réveillé

Bon enfant

Bon croyant

Bon amant

Bon parent

Bon ami

Bon mari

Bon fonctionnaire

Bon révolutionnaire

Bon employé

Bon négrier

Bon philosophe

Bon pilleur de strophes

Et jour après jour

Dans le travail et l’amour

Je me suis lancé sans retour

J’ai prié

J’ai exigé

J’ai pleuré

J’ai travaillé

J’ai patienté

J’ai supputé

J’ai effleuré

J’ai encaissé

J’ai rectifié

Sans jamais désobéir

Sans jamais devenir

Même dans mes rêves

Même dans une fève

Bon enfant

Bon croyant

Bon amant

Bon parent

Bon ami

Bon mari

Bon fonctionnaire

Bon révolutionnaire

Bon employé

Bon négrier

Bon philosophe

Bon pilleur de strophes

Et maintenant

C’est troublant

J’ai trouvé

Je ne jette plus de pavé

Car je sais enfin

Le mot de la fin

Je clame voix mollassonne

Je ne changerai rien

Ni personne

Je ne changerai rien

Ni personne

Je ne changerai rien

Ni personne

Je ne changerai rien

Ni personne