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Le reste de la semaine se passe tout en tranquillité, en légèreté. Des moments à quatre, à deux, la plage devient le lieu préféré d’Ellie. Un vrai paradoxe, elle n’aime pas se mettre en maillot de bain, déteste faire bronzette, mais, dès qu’elle retrouve l’eau, ce n’est plus la même. Elle passe tout son temps à nager tandis que moi, je suis très bien sur ma serviette à bouquiner. Je vais de temps en temps me rafraichir, mais c’est tout. Chose qu’elle ne comprend pas, comment peut-on aller à la plage et ne pas profiter de la mer ?

Le vendredi tant espéré arrive finalement vite, notre dernière soirée ici. Demain soir, nous reprendrons la route pour retrouver nos vies de tous les jours. J’ai un pincement au cœur, finis notre insouciance. Nous nous enfermerons à nouveau dans notre prison. Ces quinze jours nous ont fait le plus grand bien, Ellie et moi avons pu goûter à une vie de couple sans penser aux restes, et cette liberté sera bientôt finie. Dès dimanche, nous nous cacherons à nouveau et cela me pèse déjà.

Je ne sais pas comment Ellie le vit, mais, de mon côté, ces vacances m’ont donné l’envie de crier au monde entier que je l’aime. Et repartir comme avant va être compliqué. Le pire dans cette histoire est que je suis celle qui a mis en place cette règle et là, je ne veux qu’une chose, l’oublier. Une fois rentrées, il faudra que je lui en parle, je veux savoir ce qu’elle en pense, comment elle voit notre relation dans le futur.


En attendant, je fais mon possible pour ne pas trop y penser et profiter de nos derniers instants de liberté. Comme prévu, Julia sort avec Alice, un petit restaurant avant d’aller s’amuser en boîte de nuit. J’espère juste qu’elles seront suffisamment en état demain pour conduire. Je n’ai jamais fait de long trajet et gérer le retour toute seule, non merci, trop stressant.

Ce soir, je veux offrir un moment magique à ma belle. Pendant qu’elle se douche, je prépare le repas, un dîner en tête à tête. J’ai même dégoté, lors des dernières courses, des bougies, je lui ai promis du romantisme, elle en aura. Je suis d’une efficacité à faire peur, tout est en cuisson et la table est mise quand elle me rejoint. C’est peut-être parce que c’est la première fois que je fais ça pour quelqu’un ou c’est mon côté perfectionniste qui ressort, mais tout est prêt, il n’y a plus qu’à surveiller.

Quand je me tourne vers Ellie, j’en oublie le reste. Elle est craquante avec son chemisier sans manche, juste ouvert comme il faut, et son mini short. Mon cerveau cesse de fonctionner et comme un aimant, je suis attirée par elle. Je la plaque contre le mur, l’embrasse fougueusement, ma main s’amuse avec ses cheveux courts et délavés. Ses mèches rouges ont presque disparu à cause du sel de la mer, dommage, ça lui allait trop bien.


— Solène arrête, tu vas me décoiffer…


— Parce que t’es coiffée ?


Elle laisse échapper un pff, ma bouche descend dans son cou, j’en oublie tout le reste. En cet instant précis, je ne veux qu’une chose, elle. Nous sommes arrêtées par la nourriture qui se rappelle à nous. Je lâche un soupir de frustration avant de retourner à mes fourneaux. Elle se colle à mon dos, m’enlace, pose sa tête sur mon épaule.


— Et si t’allais te préparer ? Je vais gérer le reste. Et, après le repas, t’auras droit à une surprise.


— Ah ouais, de quel genre ?


— Une qui va faire monter en flèche la température de la chambre…


Elle me dépose un baiser dans le cou, me libère de son étreinte. Son regard me chauffe déjà, sa main me caresse le bas du dos.


— Allez, file !


Je récupère mes affaires dans la chambre et pars pour la salle de bain. Mes pensées sont bloquées sur elle, mon cerveau reptilien fonctionne au taquet. Au final, moi qui avais l’habitude de gérer ce côté-là du couple, j’aime sa façon de le faire et j’ai vraiment hâte de découvrir la surprise qu’elle me réserve.

En attendant, je l’entends s’affairer, elle est aussi à fond que moi dans cette soirée. J’accélère, j’ai hâte de la retrouver, de découvrir l’effet que je vais lui faire avec ma robe courte et son décolleté suffisamment plongeant pour voir la naissance de mes seins. Je laisse mes cheveux lâchés, elle les aime ainsi, un petit brushing accompagné d’un maquillage léger et le tour est joué. Je quitte la pièce, toute joyeuse.

Mon élan est arrêté net quand je croise Alice, pouce levé comme pour approuver mon look. Ne me vient à l’esprit qu’un « que fout-elle là ? » et de l’agacement. J’espère que notre soirée ne va pas être gâchée. Je file retrouver Ellie pour avoir plus d’informations. Julia est avec elle, elle siffle en me voyant.


— Vous avez mis la barre haute, les filles !


Devant ma mine déconfite, elle m’explique sans chercher à sortir une vanne ou quoi que ce soit d’autre.


— T’inquiète pas ! Comme je disais à ta copine, on fait que passer. Cette cruche d’Alice a fusillé son nu-pied, elle change de shoes et on repart. Je me suis pas décarcassée à la motiver à sortir pour vous gâcher la soirée dans la foulée.


Surprise par son attention inhabituelle, je balbutie des remerciements.


— Tu sais que c’est pas pour toi que je fais ça, t’accepterais jamais un truc pareil de ma part. C’est pour notre petite Ellie. Après, j’avoue que je suis bien contente d’être repassée par le bungalow, j’aurais jamais pensé qu’elle soit si canon. Pas que tu sois moche, c’est surtout que là, habillée comme ça, n’importe qui, homme, femme, voudrait sortir avec toi. Tu devrais plus souvent te mettre en valeur.


Ma belle rougit, Julia a raison sur ce point, elle ne s’en rend pas compte, mais c’est une très belle femme. Un sourire de fierté se dessine aux coins de mes lèvres.


— Et elle a déjà trouvé chaussure à son pied.


— Ah ça, j’ai bien compris. Je sais pas combien de fois j’ai entendu ton prénom depuis que je suis là.


Ellie lui donne un coup de coude dans les côtes.


— Dis tout de suite que je parle trop de Solène.


— Non, je dirais pas ça, c’est juste que tu n’as d’yeux que pour elle. Et puis, c’est pareil pour elle, on a aussi beaucoup entendu ton prénom dans sa bouche !


Ma cousine revient enfin, elles nous saluent rapidement. Julia nous balance un « Et surtout, faites-vous plaisir ! » avant de repartir aussi vite qu’elles sont arrivées. Ellie me prend dans ses bras, ses doigts suivent la ligne formée par le décolleté de ma robe. Son autre main caresse délicatement ma cuisse, remonte sous le tissu pour atteindre ma fesse. Je frissonne à ce simple contact.


— T’es sexy ce soir, j’ai vraiment hâte de te la retirer.


— J’ai hâte aussi…


Nos lèvres se retrouvent pour de tendres baisers. Elle écarte son visage, souriante.


— À table alors.

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