L'interrogatoire.

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- Mademoiselle Beauregard.

Je la suis du regard tandis qu'elle s'installe en face de moi sans un mot. Deux gardes viennent se poster derrière elle, attentifs à ses moindres faits et gestes.

- Monsieur me répond t-elle avec une politesse forcée mais que je devine sans peine.

Son ton qui démontre une assurance sans faille a le don de m'intriguer encore un peu plus.

- Je présume que vous savez pourquoi vous êtes ici mademoiselle...

Un silence nous accompagne suite à ma question pendant qu'elle n'hésite pas à continuer à me jauger du regard. Ce dernier me rappelle son obstination à ne vouloir donner aucune information. Si elle décide de jouer trop à ce jeu là, je vais en faire tout autant et je suis très doué pour cela !

- Oui.

Enfin elle finit par me répondre même si c'est sans grande conviction. Sa voix reste cependant froide mais toutefois le calme qui la défini est bien présent pour le moment du moins...

Je reprends le dossier entre mes mains faisant mine de l'ouvrir pour le feuilleter devant elle. En fait, je le connais par cœur mais j'aime guetter chacune de ses réactions. Je rompts alors ce silence qui commence à m'agacer avant qu'il ne s'installe un peu trop à mon goût, une nouvelle fois.

- Mademoiselle. Je ne pense pas vous apprendre grand chose mais je vais récapituler les faits rien que pour vous. Si vous êtes ici c'est parce que vous êtes soupçonnée d'espionnage contre le gouvernement. On vous accuse également de travailler pour la SOE. Je ne vous apprends rien là encore. A la suite de plusieurs interrogatoires dont vous avez refusé toute coopération, un premier jugement à été rendu répondant à une mise à mort. Cependant, vos années de service et, suite aux refus de plusieurs de nos hauts gradés allemands ont permis la réouverture de votre dossier ce qui pour moi est un euphémisme mais....

- Je n'ai jamais travaillé pour la SOE ! Durant TOUTES mes années de service, j'ai TOUJOURS servi votre pays avec ferveur ! J'ai sauvé plusieurs de vos soldats alors qu'ils étaient déjà promis à une mort certaine ! Savez-vous combien de litre de sang ont coulé entre mes mains alors que je m'activais à préparer leurs soins ? Savez-vous combien de soldats j'ai dû rassurer ? Combien de nuits je suis restée à veiller au près d'eux au lieu de m'occuper de ma propre famille ?!

Je n'ai eu a peine le temps de finir mon monologue que la demoiselle me coupe littéralement la parole. Ne disant rien, je la laisse poursuivre jusqu'à ce qu'elle termine l'écoutant attentivement. Un coup d'œil vers son dossier me fait rappeler ses tendances soupe au lait. Ceux qui l'ont décrite n'ont pas menti en tout cas.

- C'est votre parole contre la notre mademoiselle Beauregard mais à l'avenir je vous prierais de baisser d'un ton si vous ne souhaitez pas finir à l'isolement ! Je trouve que nous avons été déjà bien cléments d'être revenus sur notre décision alors suivez mon conseil si vous ne voulez pas attirer mes foudres !!

Mon regard se fait dur me mettant à la dévisager. Elle semble soudain réaliser ou elle se trouve en ouvrant à demie la bouche pour la refermer, baisse ensuite un instant les yeux semblant déstabilisée. Jamais je n'ai laissé à une femme avoir un ton plus haut que moi. Au final, je me radoucis changeant de tactique. Elle est peut être finalement plus vulnérable qu'il n'y paraît. Reprenant mon ton calme, je la fixe tout en me repositionnant plus confortablement sur ma chaise.

- Je dois vous avouer que votre dossier m'a plutôt impressionné. Vous avez été une des rares à recevoir la distinction du Reich. Quel honneur... n'est ce pas ? Sauver de nombreux enfants du Reich alors qu'ils seraient vos pires ennemis quoi de plus grotesque me diriez vous.

Pour appuyer encore plus là ou ça fait mal, je ris devant elle sans prendre de gants tout en l'observant attentif. Son regard se fait plus noir comme je devais m'y attendre cependant elle ne décroche quelques mots qu'après quelques minutes de silence.

- Pensez ce que vous voulez, j'ai dit ce que j'avais à dire.

Je la vois hausser des épaules alors que je reste un instant dubitatif. Cette fois c'est elle qui me déstabilise. Une question me vient à l'esprit. Je la lui pose sans vraiment en comprendre la raison.

- Vous ne tenez pas à votre vie ?

Mes yeux la scrutent. Que j'aimerais savoir ce qu'elle pense réellement en cet instant précis.

- Je... Si bien sur. Mais pourquoi me défendrais-je alors que vous avez déjà décidez pour moi. J'ai une question à mon tour si vous permettez lieutenant. C'est bien comme cela qu'on doit vous appeler non ?

Elle se penche sur mon bureau alors y joignant ses mains.

- Que répondraient à votre avis vos prisonniers si ont leur demandait de choisir entre la liberté et leur détention dans vos camps ? Que vont t'ils vous répondre d'après vous ?

Alors la je rêve !! Elle ose carrément me défier ! Ma réaction ne se fait pas attendre.

- Faites attention à vos paroles mademoiselle Beauregard ! J'ai été clément jusqu'à présent, je ne le serai peut être plus. Sachez que mon avertissement concernant l'isolement tien toujours !

Une légère lueur de surprise vient s'allumer dans le regard de la jeune femme. Elle se redresse droite sur sa chaise sans dire un mot de plus. Et oui ma belle. Quand on me cherche on me trouve !

- Vous allez être affectée à la section numéro 20. Il s'agit d'une section qui gère les papiers administratifs de nos prisonniers. Attention ! Je ne veux entendre aucune vague de votre part mademoiselle. Me suis je bien fait comprendre ?!

Elle hoche simplement la tête. D'un signe de tête envers les 2 soldats, je les amène à escorter la jeune femme jusqu'à sa section. Malgré nos échanges houleux, c'est la tête haute qu'elle se redresse se dirigeant ensuite vers la porte sans m'accorder un regard de plus. Alors que le silence se fait, un sourire se forme sur mon visage tandis que mon regard se dirige naturellement presque sue le fameux dossier. Au fond, j'aime ce genre de femme et elle, elle possède ce petit quelque chose qui me fait frémir.... Bigre ! Passant une main sur mon visage, je me dis que j'ai grandement besoin d'un verre...

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