Chapitre 5, viennoiserie 

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Le samedi passa au rythme des corvées ménagères très régulièrement interrompues par la sonnerie du téléphone. On s’excitait sur « AlBeOm’brigades » la conversation créée la veille au soir pour organiser les prochaines soirées WOD. En parallèle, Nora tentait de manipuler Morgane de manière éhontée.

« Un RDV ? »

« Oui, ça fait longtemps ! Parfaite pour ton odorat »

« Quelle heure ? »

« Demain, 11h ? »

« K »

Ce n’était certainement pas la réponse qu’attendait Nora.


Dimanche matin, un peu après dix heure, Sasha fut réveillée par son interphone.

— Allo ?

— Tu m’ouvres ?

Ça ne pouvait pas être elle… Sasha ouvrit sa porte sur Morgane qui entra sans attendre son invitation. Elle posa un sachet de boulangerie duquel elle sortit un pain au chocolat et entreprit de fureter dans l’appartement. Il n’y avait pas grand-chose à observer. Une seule pièce de 20 m2 tout au plus, mangée par un lit une place et un bureau sur lequel était posé son ordi portable. Une kitchenette minuscule accolée à une penderie qu’il fallait fermer pour ouvrir la porte de la salle de bain. Morgane flaira l’air doucement. Poulet fris, bière, café, verveine, miel, lavande, huile d’olive, rasel el hanout, et derrière toutes ces odeurs de vie, celle d’agrume un peu sucrée. Morgane poussa un tas de manga laissés en vrac sur le lit et s’assit. Mangea son pain au chocolat. Sasha avait refermé la porte machinalement, complètement hallucinée. Elle la regarda faire le « tour » et pousser ses affaires sans que les mots lui viennent. Son cerveau s’était arrêté. Elle finit par s’assoir à son tour et manger sa viennoiserie. Morgane la regardait intensément. Sasha se crispa. Son silence, elle avait l’habitude. Mais ce regard. Calme. Attentif. Sasha sentit une chaleur lui monter aux joues.

C’était la deuxième fois qu’elle réagissait à Morgane. Qu’est-ce que ça pouvait l’agacer d’agir comme l’animal qu’elle ne voulait pas être. Elle avait grandi dans l’ambivalence entre aimer et détester son animal, car parfois, elle ne savait plus ce qui venait d’elle ou de son instinct le plus profond. Sa chaleur, instinct ou réalité ? Il était indéniable que le profilé tranchant de Morgane ne la laissait pas indifférente. La manière dont elle serait la mâchoire sans rien dire lors d’une défaite. Son sourire farouche quand elle gagnait. Sa façon de pousser sa mèche pendant qu’elle travaillait. Et son odeur… Sasha pinça les lèvres, se rendant compte de ce à quoi elle pensait. Elle se crispa un peu plus en voyant Morgane humer doucement l’air. Elle était si facile à comprendre, mais Sasha ne voulait pas croire ce qu’elle comprenait. Et puis merde ! toute cette histoire lui prenait la tête.

Morgane sourit doucement. Sa viennoiserie finie, elle se leva et sortit sans un mot, laissant Sasha à ses élucubrations.

« Annule le rendez-vous »

« QUOI ? Mais pourquoi ?! C’est une superbe nana ! Discrète, intelligente et sans odeurs, comme tu les aimes. »

« Annule »

« Allez sale Cabot ! T’as besoin de sortir ».

« Annule ! ».

Si Morgane avait pu voir Nora, elle aurait surement affiché sa tête de loup devant sa jubilation. La cheffe se fichait de perdre son pari, mais cette vieille louve aigrie avait un crush pour la première fois de sa vie.


Vers 20h, Morgane s’étonna de ne pas voir Sasha débarquer.

« tu boudes ? »

« !! »

« ? »

« … »

« ; »

« : »

« Ça peut être long »

« Pourquoi je bouderais »

« T’as 1h de retard »

Un petit quart d’heure plus tard, Sasha débarquait avec une bouteille de téquila et une de vodka.

— Je vais dire à No qu’on ne sera pas au bureau demain

— Mmh.

Sasha avait décidé de faire sa Morgane. D’ailleurs, elle ne lui parlerait pas de la soirée. Elle se contenta de sortir du frigo une bouteille de jus, deux verres et s’installa sur le canapé.

— Tu boudes.

— Non.

Sasha enfila son premier verre d’un seul trait. Morgane la regarda faire un peu perplexe. Ce petit renard avait d’habitude les oreilles bien dressées et la queue battant lentement. À cet instant, il s’agissait d’une chorégraphie cacophonique de mouvements agacés. Elle doutait que ça ait un rapport avec la veste et l’écharpe ou même le pain au chocolat. Sa chaleur ? Curieux. Cela donnait en général un désir sexuel inextinguible plutôt qu’un air contrarié. D’ailleurs Morgane avait à nouveau senti cette douce tiédeur l’envahir ce matin. Elle commençait à soupçonner ce que ça pouvait être et était très effrayée de l’admettre.

— Bon tu bois ou pas ?

— Je te propose de jouer à Zombie4U. Tu meurs, tu bois. Je te tue, tu bois deux fois.

— Je vais te défoncer.

Morgane sourit. Elle retrouvait un peu de la Sasha habituelle.


Une bouteille et demie était passée. Elles faisaient n’importe quoi, mortes de rire au moindre tir qui, d’ailleurs, n’aboutissait plus à rien. La quantité bue dépassait les capacités de Sasha, désavantagée par son petit poids. Sa diction n’était plus qu’un bloubiboulga incompréhensible qui ne cessait de faire rire Morgane.

— Bouge pas, j’vais al’toilet’, s’exclama Morgane. Faut faire l’vidange.

— T’perds poooooo !

Sasha en profita pour aller chercher un verre d’eau qu’elle bu cul sec. Un petit deuxième pour la route. Revenant vers le salon, elle lorgna la chambre grande ouverte. Le lit lui tendait des bras immensément confortables. Sans vraiment avoir le contrôle sur ses pieds, elle s’approcha et se laissa tomber sur la couette. Si moelleuse. Elle s’emmitoufla dedans, attrapa un coussin et inspira profondément. L’odeur de Morgane. Elle s’enroula un peu plus dedans, ne cherchant pas à fuir le sentiment de réconfort et de sécurité qui naissait en elle.

Morgane se figea en rentrant dans sa chambre. La vision de Sasha roulée en boule dans ses draps lui fit un drôle d’effet. Son dos se crispait et la douce chaleur du matin se transformait en brasier qui lui brulait l’échine. Elle inspira plusieurs fois pour se calmer. Le feu passa. Morgan enfila un pyjama et se glissa sous ses draps. Loin de Sasha qui se retourna dans son sommeil et se cala contre sa poitrine, un bras sur son ventre. Tendue comme un ressort, Morgane se força à respirer lentement et finit par se relaxer et osa l’enlacer. Heureusement que Sasha ne dégageait pas de phéromones. Fermant les yeux, le sommeil l’attrapa rapidement elle aussi. L’alcool avait terminé son travail.

En se réveillant, Morgane eut le réflexe de chercher Sasha et se redressa brutalement ne la trouvant pas. Elle bondit hors de la chambre, se rassura immédiatement en voyant la tignasse blanche s’affairer dans la cuisine.

— Ha tu es levée !

Il devait être 11h passé. Les bouches étaient pâteuses.

— Je suis descendue acheter des œufs pour un brunch. Tu aimes ?

Sasha se retournait, posant deux assiettes d’œufs brouillés sur le bar et Morgane s’installa sur une chaise haute.

— Mmh !

Après quelques bouchées, Sasha trouva le courage de prononcer la phrase qui fâche.

— Morgane il faut qu’on parle.

L’intéressée leva les yeux pour les replonger dans son assiette. Sasha mit les oreilles en arrière.

— Morgane !

— Mmh ?

— Putain tu me gaves !

Sasha se releva en repoussant violemment son assiette.

— J’en ai marre de devoir t’arracher chaque mot !

Morgane s’était précipitée avant qu’elle n’ouvre la porte. Elle tenait le visage de Sasha entre ses mains, regardant fixement ses grands yeux d’ambre. Plongea le nez dans ses cheveux. Frotta doucement son visage. Flaira chaque parcelle de sa peau.

— Je te demande pardon.

Sasha se laissa faire, pétrifiée par la surprise. Ses doigts courant dans ses cheveux jouant avec ses oreilles, son nez faisant des allez retour sur son visage, dans son cou. Sa bouche si proche. La brusque tendresse de Morgane lui était terriblement agréable. Elle eut envie que l’alpha soit en rut, qu’elle lui arrache ses vêtements et la dévore. Elle posa simplement sa tête contre sa poitrine. Morgane resta ainsi un long moment, humant son odeur, jusqu’à ce que Sasha ose une question :

— Pourquoi tu m’as laissé dormir dans ton lit ?

— T’ai-je déjà chassée ?

— Tu aurais pu me mettre dans le canapé.

— J’aurais pu.

— Pourquoi t’es-tu endormie en me tenant dans tes bras ?

— Je n’avais pas envie de te repousser quand tu t’es retournée.

Sasha rougit comprenant que la position dans laquelle elle s’était réveillée était sa faute. Lorsqu’elle avait ouvert les yeux, son esprit ensommeillé avait mis un peu de temps à comprendre qu’elle se trouvait dans les bras de Morgane, le nez pressé contre son cou.

— Pourquoi tu ne veux pas me rendre mon écharpe ?

Elle sentit Morgane se crisper. Décida de ne pas se vexer si elle n’obtenait pas de réponse cette fois. Elle avait déjà dit bien assez.

— Je pense que tu sais pourquoi.

Sasha poussa sa chance un peu plus loin.

— Oui, mais j’aimerais que tu le dises à haute voix.

Morgane serra les dents. Admettre les choses à haute voix était autrement plus dur que de se les admettre à soi-même. Ce qu’elle n’avait pas encore fait.

— Il y a plusieurs raisons. Pour t’avoir avec moi lorsque tu n’es pas là en fait partie.

Sasha sourit, enfouissant un peu plus son visage dans le cou de l’alpha. C’était dit. Maintenant elle ne pouvait plus faire semblant de ne pas y croire et allait devoir se faire face à elle-même.

— Merci.

— Et ma veste ?

— Tu vas trouver ça ridicule.

— Mmh…

Sasha inspira une goulée de courage, ignorant l’onomatopée qu’elle avait gagnée après tant d’honnêteté.

— Je sens toi. J’ai l’impression de t’appartenir.

Oui, l’opposé de tout ce qu’elle pensait. Avouant cette pensée des plus intime, elle sentit les bras de Morgane la serrer un peu plus. Le geste était une réponse aussi claire que des mots, néanmoins Sasha se sentait perdue. Elle voulait ne jamais quitter ses bras, sa chaleur. Qu’avait-elle dit à Rachelle un jour ? « Jamais un alpha ne m’aura. ». Sans que rien eût été dit ni fait, toutes les deux le savaient. Elle appartenait à Morgane désormais. Un sentiment intense. Un mélange d’excitation et d’apaisement. C’était terriblement agréable et elle n’aurait su, pu ou voulu le combattre. Peut-être commençait-elle à comprendre les omégas qu’elle méprisait, ceux qui cédaient entièrement à leur instinct bestial.

— Je… vais rentrer me changer.

Sasha avait surtout besoin d’ordonner ses pensées. Morgane posa une bise sur son front caressant ses oreilles et se détacha. Elle n’ajouta rien et ouvrit la porta. Il n’y avait pas un sourire sur son visage et Sasha aurait pu croire qu’il ne s’était rien passé, mais elle vit dans son regard la même intensité que la veille.


La renarde se laissa tomber sur son lit. Elle finit par attraper son téléphone.

« Faut qu’on parle ! »

Rachelle, mais aussi Pauline, le troisième larron de leur bande.

« Keski t’arrive ? »

« Notre bichon aurait-il des problèmes de cœur ? »

Le cynisme de Pauline qui touchait toujours dans le mille. Elles convinrent de se retrouver dans leur café habituel près de l’appart de Sasha.

À peu près au même moment, Morgane était assise à son bureau triant ses pensées. Tout ça allait être compliqué. Elle n’aimait pas ça. Se précipiter comme ça vers elle, la laisser avoir accès à ses pensées.

Puis il y avait son pseudo rut de la veille. Quoi en penser ? Elle avait 27 ans maintenant et aucun véto n’avait prédit qu’elle serait un jour une alpha accomplie. À douze ans, on avait dit que cela viendrait. À quinze ans, on avait prétexté qu’elle était seulement un peu en retard. À vingt, on s’était inquiété réellement. À vingt-deux ans, on avait posé le diagnostic d’analphasisme. Une pathologie rare qui impliquait non seulement une infertilité -une honte chez un dominant- mais aussi l’inexistence de caractère secondaire, les ruts, les phéromones et la maturation de l’organe reproducteur alpha. Ce qui finalement ne l’avait pas contrarié plus que ça, lui évitant la douloureuse mission de devenir une héritière potentielle de sa famille. Ce rôle incombait désormais à la seule dominante née après elle. Là où Morgane avait pu fuir la pression parentale en se plongeant dans les jeux vidéos et son mutisme, elle avait abandonné sa plus petite sœur aux charognards familiaux. Cela ne l’empêchait pas de prendre régulièrement de ses nouvelles. Les dernières années les avaient un peu éloignées, mais elle l’aimait beaucoup.

Et si elle ne souffrait pas d’analphasisme ?

« Faut qu’on parle »

« Quelles drogues as-tu prises ? »

« Je suis sérieuse »

« J’arrive !»

Si Nora avait les cuisses serrées autour d’un magnifique colley à poil long, elle s’empressa de se rhabiller et sauter dans un taxi. On ne laissait pas en suspens une Morgane prête à parler.

— Sois un bon chien, reste !

Nora ferma sa porte et fila.


Sasha tournait machinalement la cuillère dans son café tandis que Pauline et Rachelle l’observaient, démangée par l’envie de la secouée.

— Sasha je vais te faire bouffer ta cuillère, maugréa Pauline.

— C’est au sujet de l’alpha n’este-ce pas ?

— Quelle alpha ?!

Raphaëlle résuma la situation à Pauline, allant de sa propre analyse de la Morgane, une alpha caractérielle qui se jouait de Sasha.

— Je vais la bouffer !

Pauline était un des rares Dobermann du genre oméga. Elle en pâtissait et les moqueries n’avaient fait qu’entretenir son air féroce. Une race dominante qui se retrouvait en oméga…

— Elle ferait qu’une seule bouchée de toi…

Pauline se leva promptement.

— Rassieds-toi, je plaisante, rit Sasha.

— Excusez-moi les filles, les interrompit le type tenant le café. Le bar est interdit aux omégas désormais.

Les trois filles le dévisagèrent sans vraiment comprendre jusqu’à ce que Sasha l’apostrophe :

— Depuis quand ?

— Depuis le changement de patrons…

— Putain on vient là presque toutes les semaines, Benoît, tu te fout de nous ?!

L’homme secoua ses bouclettes blondes, la mine désolée.

— Je vais devoir vous demander de partir…

— Tu peux pas nous laisser finir notre café au moins ?

Il sembla hésiter. Il était vrai qu’il connaissait bien Sasha et Raphaëlle. Le renard au double espresso allongé d’une noisette de lait et le lapin angora au cappuccino. Elles n’avaient jamais été autre chose que d’agréables clientes.

— D’accord, mais s’il vous plait, respectez l’interdiction la prochaine fois.

— Quel lâche tu fais ! l’invectiva Sasha.

— Je ne veux pas perdre mon travail.

Rachelle pressa la main de Sasha avant qu’elle n’en dise plus. Elle aussi était profondément blessée, mais incendier le serveur ne servait à rien. Il s’éloigna avec un nouveau haussement d’épaules désolées.

— Fais chier ! À tous les coups, un alpha en rut a agressé un oméga et c’est nous qui en payons encore le prix !

— Arrête de te plaindre, au moins toi tu ne sens rien… soupira Rachelle.

Sasha rabattit ses oreilles. Elle pouvait se fondre sans soucis parmi les bêtas.

— Passons ! s’exclama Pauline. Profitons de notre dernier café ici. De quoi voulais-tu parler ?

Sasha redressa la tête et se tortilla avant de parler de sa nuit avec Morgane et de la matinée un peu étrange.

— Elle t’a marquée ?

— Diable non ! Rachelle ! Comment peux-tu dire ça ? Je suis pas ce genre d’oméga facile, elle m’a juste enlacée, tout le reste n’est que brouillard.

— Vu le caractère, le plus simple est de lui demander.

— Je suis plutôt d’accord avec Pauline. Ta louve est un drôle d’animal, mais plutôt honnête.

— Peut-être.

— Et toi tu veux quoi ?

— Elle me plait…

Rachelle et Pauline observèrent leur amie un moment. Elle qui était si solitaire, renarde jusqu’au bout des ongles. Elle qui était des plus cynique dès qu’il s’agissait de parler relation. Elle qui maugréait en permanence sur les alphas.

— Tu n’as plus qu’à ranger ta fierté d’oméga et accepter que quelqu’un t’aime en dehors de nous.

— Très drôle.

— Je suis sérieuse. Tu pestes toujours contre les alphas, mais je sais que ça aussi un rapport avec le fait qu’ils ne te sentent pas. Ça t’a toujours contrarié finalement. Cette Morgane est la seule à te sentir. Elle est peut-être ton âme sœur.

— Les âmes sœurs sont des légendes urbaines.

— Vraiment ? releva Pauline. Aucun alpha te sent et elle déteste toutes les odeurs. Et pourtant, nous voilà.

— J’vous déteste.

— Laisse les choses venir. Les loups sont des animaux très lents. Ils vivent d’habitude et de silence, mais ils sont d’une loyauté inébranlable.

— Comment tu sais ça, chacha ?

Rachelle eut un sourire un peu mesquin. Elle finit par céder à leur air inquisiteur et avoua qu’un de ses ex était un loup gris. Rachelle était un lapin qui aimait vivre dangereusement. La plupart de ses ex étaient soit des félins, soit des canidés. Elle raconta ce que lui avait appris Rudolph sur les loups. Il s’agissait d’animaux monogames terriblement fidèles vivants en meute avec leur progéniture. Odorat médiocre, ouïe performante, ils étaient le genre de prédateur à traquer une proie sans relâche. Si elle fuyait. Sans fuite, un loup pouvait attendre indéfiniment. Sasha se sentit plus perplexe que jamais. Morgane lui avait dit qu’elle était une espèce de loup différente du loup gris commun, mais elle retrouvait en elle ce comportement d’attente. La considérait-elle comme une proie ?

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