Concours 2021 - PNE

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Sous les étoiles

— Fais-moi confiance, cette nuit sera la nôtre.

— Je te fais confiance, mais…

— Alors, laisse-toi guider sans plus poser de question, mon amour.

Mon amour ? Il a fumé lui ! On est à peine sexe friend, même pas vraiment ami.

Je l’ai rencontré sur une appli, comme beaucoup de jeunes de notre époque. Le nez toujours vissé à nos téléphones, c’est plus simple de matcher un mec sur son écran que de sourire à un inconnu dans la rue. Drôle de génération, me direz-vous, mais pas en manque d’imagination. Du moins, la soirée s’annonce pleine de surprises.

Jérôme m’a demandé de porter des bas, des talons, une jupe fendue et un haut échancré sur mon décolleté généreux. Ma tenue a semblé lui plaire. Son sourire et son regard se sont immédiatement faits lubriques. J’avoue que j’ai un petit faible lorsqu’il joue les amants gourmands et inventifs. Après notre premier rapprochement, on s’est promis une chose : pas de routine ! Et il a bien rempli sa mission la dernière fois.

Notre code pour nous comprendre est un simple message avec en intitulé : AVIS DE PASSAGE, PAS SAGE ! suivi du jour, de l’heure et des spécificités pour le rendez-vous. Je le soupçonne d’être en couple pour prendre autant de précautions et même si je n’adhère pas à cette pratique, finalement, je m’éclate avec un homme envers qui je n’ai qu’une attente : le plaisir. Et sous la couette, ou plutôt entre nos cuisses respectives, c’est l’amusement XXL à chaque rencontre.

À peine en sa compagnie, que ses baisers dans mon cou me réchauffent. Le manque de contact pendant le confinement m’a rendu encore plus accro aux démonstrations physiques. Je réagis plus vite que précédemment, comme si mon corps craignait d’en être à nouveau privé. C’est vrai que trois mois sans sortir… c’est bof, mais trois mois sans mec, c’est franchement nul. On a commencé à se chauffer à distance et virtuellement ça fonctionnait très bien. Heureusement, il n’a pas été déçu lors de notre première rencontre et j’avoue qu’il est nettement plus mignon que sur sa photo de profil. C’est rare quand même, ça mérite d’être souligné.

Ce soir, le rendez-vous en bas de chez moi ne me donnait aucune indication sur le lieu de la fête, et même si nous n’étions plus tout à fait des inconnus, je ne peux pas vraiment dire que je le cerne bien. Qu’a-t-il bien pu inventer cette fois ?

Après quelques minutes à tourner en rond au centre-ville, il me demande de fermer les yeux et j’obéis. Tricher ? Très peu pour moi.

La voiture arrêtée, il m’autorise enfin à observer l’endroit que je ne reconnais pas. Forcément, si au début j’ai essayé de me repérer, il a réussi à me perdre. La ruelle est plutôt sombre, aucun hôtel à l’horizon, pas beaucoup de lumières d’ailleurs. Y a-t-il des appartements dans le coin ? J’ai vraiment l’impression d’être au milieu d’une zone industrielle abandonnée. Il me demande de ne pas quitter de l’habitacle.

— On l’a déjà fait sur les sièges arrière, ta banquette doit encore s’en souvenir.

— Je sais et c’est pas ça que je te réserve. Laisse-moi venir t’aider à sortir.

Il contourne la voiture, ouvre la portière, se penche, déboucle ma ceinture, une main sur l’intérieur de ma cuisse et de suite, je ferme les yeux, sous cette délicieuse caresse.

— Tu veux bien me donner ta culotte, s’il te plaît.

Ma culotte ? Comme si j’en portais !

— Il est préférable que tu te serves tout seul.

— Tu es sûre ?

Je hoche la tête, mais juste avant que ses doigts ne remontent le long de ma jambe, je l’arrête et lui susurre :

— Si elle te plaît, tu me fais jouir avant toi !

— Comme d’hab’

— Non… je veux dire… tu me rends à néant avant que tu sois sur le point de…

— Compris ma belle, tu m’imploreras d’en fini…

Il s’interrompt en découvrant ma peau nue, mes lèvres chaudes, ma fente déjà légèrement humide. Il faut avouer que ce petit divertissement a mis le feu à mes fesses encore bien calfeutrées dans son siège baquet.

— Coquine… Tu ne joues plus dans la même catégorie.

— Alors ? Elle te plaît ?

Il tire sur ma cuisse droite, oblige ma chaussure à se poser hors de la voiture, alors que ses doigts commencent leur fouille en règle.

— La couleur est parfaite et je ne te dis pas sa texture. Un véritable velours.

Mes yeux clignotent, mes paupières papillonnent, mon cœur accélère, mes pieds se crispent, mes jambes s’écartent, ces caresses sont trop bonnes, je vais défaillir. J’adore le sentir me doigter de la sorte. Il entre et sort vite, replonge profondément, titille mon bouton, l’agace avant de le malaxer violemment. Je cambre mon dos, mes lèvres s'ouvrent pour happer l’air qui me manque, mes ongles s’agrippent à ses vêtements. Je rêve d’un cunni… Une bonne petite léchée, juste là, maintenant.

— Tu veux pas me goûter ?

Je n’ai pas fini ma phrase que sa langue s’engouffre dans ma bouche. Heu, mec ce n’était pas ça, ma demande ! Mais j'accepte le jeu du chat et de la souris avec des tourbillons tous plus savants les uns que les autres, à l’intérieur de nos cavités humides alors que mon orgasme gronde. Je le sens gravir les derniers remparts, réchauffer le creux de mes reins, tendre mes muscles, pulser mon sang dans les moindres recoins de mon être, mais de plus en plus précisément dans mon antre. Oh que c’est bon. Je rêve qu’il continue, qu’il ne ralentisse pas, qu’il accélère même. Je veux encore que sa pulpe malmène mon clito, que son ongle le griffe, que sa paume frotte ma fente, que ses doigts me pénètrent. Ça y est… les éclairs m’inondent, mon corps se tend, mon sexe palpite… je soupire, gémis, grogne dans la bouche de mon amant qui semble satisfait. Il ralentit la cadence de son baiser, diminue l’intensité de ses gestes, alors que l’assaut final me manque. Des deux mains, je saisis son poignet et hurle :

— Encore !

Brusquement, il recule et je me sens abandonnée. Je suis sur le fil. Mon corps convulse, mon sexe se comprime… Il suffirait d’un frôlement. Une dernière caresse… Vous savez l’ultime, celle qui n’arrive plus à s’arrêter quoiqu’il se passe. Celle qui déconnecte l'esprit du corps.

En ce moment, je ressemble à une furie et mon regard le fait pouffer.

— Allez viens, tu me trucideras après. J’ai un truc à te montrer d’abord.

M’en fous de ce qu’il veut que je voie ! Moi tout ce que j’ai besoin se situe entre ses jambes. Et si… Si je le poussais contre la façade de ce bâtiment ? Y a personne ici… vraiment personne. On dirait une ville abandonnée.

Heureusement, l’air frais me calme et je le suis docilement tout en l’interrogeant :

— On est où ?

— Curieuse. Tu le sauras après.

— Après quoi ?

— Au retour, tu pourras garder les yeux ouverts.

— Trop aimable, sifflé-je grinçante. Et… tu penses me baiser où ?

— Arrête de causer et avance, m’ordonne-t-il alors que je ralentis mes pas.

Il pousse une porte cochère qui me semble plus très solide. Le bois craque, la poignée tremblote et le verrou est inexistant. L’intérieur n’a rien à lui envier et je grimace. Y a mieux comme lieu. C’est vieux, poussiéreux, délabré… ça ne me fait pas rêver et je bloque sur place.

— Je te jure que ça vaut le coup.

— Même s’il y a un pieu là-haut, je préfère encore ta caisse.

Il me plaque le dos contre le mur en pierre et appuie son bassin contre le mien.

— Je suis dans le même état que toi et pourtant je ne râle pas. La patience, c’est pas ton fort, hein ?

Ma main se faufile dans son jean et un doigt frôle son gland curieux et désireux de faire la fête avec moi. Mon sourire devient gourmand et mes yeux s’illuminent. Sa cuisse se glisse entre mes jambes que j’écarte facilement. Une de ses paumes caresse ma poitrine, pendant que la seconde reprend contact avec ma chatte humide. J’étouffe un soupir quand il me susurre à l’oreille :

— Tu as raison, y a personne ici. Tu peux te lâcher.

Et sans plus attendre, son doigt s’enfonce en moi et je gémis fortement.

— Tu aimes quand je te touche, que je te masturbe, tu mouilles…

Sa main s’éloigne, ses pulpes entrent dans sa bouche et il les suce l’un après l’autre répétant que je suis bonne.

Je titube, perdant peu à peu l’équilibre sur mes talons aiguilles. J’adore mes chaussures, elles me font des jambes de rêve et relèvent mes fesses de manière indécente, mais là… tout de suite, je préfèrerais être dans des baskets pour ne pas me casser la figure.

Mon amant tend le bras, appuie sur un bouton et je devine l’arrivée d’un ascenseur. OK ! On va monter à l’étage. Mais lequel ? À moins qu’il veuille me prendre dans la cabine ? Faudrait pas qu’il me fasse attendre encore trop longtemps, je sens que je suis capable de me servir même sans son accord.

Enfin… façon de parler. Son accord, je l’ai, c’est clair.

Il me pousse dans l'ascenseur et tombe à genou entre mes cuisses. Sa langue qui tourne, sa bouche qui me boit, m’aspire. Je suffoque. Ma jambe posée sur son épaule se tend, mes orteils se crispent, ma chaussure valdingue au bout de mon pied alors que je m’agrippe à ses cheveux. Bonté… Je vais…

— Oh oui… Ouiiiii… continue… Je…

Ding, l’ascenseur s’arrête et avec, les caresses de Jérôme.

Je vais le bouffer !

Il se frotte contre moi en remontant, avant de m’embrasser tendrement. Ses doigts se glissent entre les miens et il m’emmène le long d’un couloir. Il ouvre une porte, m’entraîne dans un escalier étroit et de plus en plus froid. Mais je vous avoue que je ne prête pas attention aux alentours. Seules m’importent les fesses moulées dans ce jean qui se balance devant mes yeux. Et surtout la promesse des prochaines minutes. Je suis dans un état second, impatiente et terriblement frémissante.

Il pousse une porte, je comprends qu’on est sur le toit d’un immeuble suffisamment haut pour nous offrir une vue imprenable sur la ville.

C’est splendide ! J’en ai le souffle coupé. Les lumières au loin, les monuments éclairés, les avenues, les phares des voitures et cette lune à peine voilée donne un air quasi féérique à l’ensemble.

Plus rien n’existe ! Mon regard se perd sur cette immensité parsemée de points éclatants alors que les mains de Jérôme s’invitent à des gestes sensuels sur mon corps. Son souffle dans mon cou me chatouille. Je peine à lâcher le paysage des yeux.

— Alors ? Surprise ?

— Très.

Il me pousse légèrement près du bord, une barrière accueille mes paumes pendant que mon amant remonte ma jupe. Je devine ses mouvements dans mon dos : il sort une capote de sa poche, ouvre son jean, déroule la protection, admire mes courbes, caresse l’arrondi de mes fesses, les écarte, passe un doigt sur ma rosette, puis son membre, avant de s’approcher de ma fente. Je retiens mon souffle, crispe mes paumes sur la barre en fer, prends appui sur la pointe de mes pieds pour être à la hauteur parfaite. Le bruit de succion que mes lèvres font en recevant sa queue me fait glousser, puis ma gorge se remplit de couinements tous plus impatients les uns que les autres. Une de ses mains s’agrippe à ma taille, pendant que la seconde s’attaque à mon clito. Ce dernier pulse, grossit, rougit, me fait presque mal de tant de sollicitations avant d’exploser. Je bascule la tête, Jérôme attrape mon menton et m’embrasse alors qu’il jouit.

Après avoir admiré encore de longues minutes l’horizon fait que de lumières et d’obscurité, nous avons rejoint sa voiture pour un retour dans la civilisation.

Une fois à l’intérieur du véhicule, je me permets de reposer la question :

— Comment tu connais cet endroit ?

— C’était l’ancienne usine de mon grand-père.

— Une usine ? Il fabriquait quoi ?

— Je te laisse deviner, regarde l’enseigne.

Je ne me fais pas prier et me retourne pour lire le slogan à peine éclairé par la luminosité de la lune : Féfé, le roi du bâton !

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Texte écrit en une nuit, avec plusieurs contraintes :

- Début du défi à minuit et rendre le texte avant 8h le lendemain

- Le thème fut révélé au début du défi, quel est-il d'après vous ?

- Terminer le texte avec le mot "bâton"

- Que le texte soit érotique.

Si je le mets ici, c'est que mon texte n'a pas retenu l'attention du jury.

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