Bonne action

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Flynn, un sympathique vendeur m'avait trouvé dans un petit panier, il s'occupait de moi, me nourissait et me donnait beaucoup d'affection. Un maître parfait. Cependant, il était jeune et plein de rêve. Il aimait les voyages et les animaux, plus que tout. Il travaillait dans un supermarché sans pour autant aimer ce job et faisait tout pour le quitter. Puis un jour, il l'a fait. Ensuite tout à suivi. Il y a eu son envie de découverte, sa soif d'aventure, sa jeunesse, les filles et surtout l'envie de faire de bonnes choses. Son ticket vers l'Amérique fût vite acheté avec le peu d'économie que nous avions et il trouva un travail dans un chenil qui recueillait différentes espèces d'oiseaux et d'animaux domestiques, sur internet. Il n'y avait qu'un problème avant le grand départ: moi. Devait-il m'emmener ou me laisser? J'allais l'handicaper si je venais, je le savais et lui aussi. Il commença donc à me choisir un autre foyer à la hauteur de mes exigences de jeune chat. Après quelques échecs auprès des superstitieux qui ne voulaient pas de mon pelage noir et de mes yeux verts, nous trouvâmes la perle rare. Un jeune garçon et ses parents. A présent, mon maître pouvait partir tranquillement. Il m'amena donc dans ma nouvelle maison et après des torrents de larmes, il partit, jurant de m'envoyer des lettres et colis.

Je me réveillais pour la première fois dans cette chambre. Grande et décorée avec goût, sans fioriture mais remplit de petits détails qui faisaient la différence. Je m'étirais, visualisais les alentours à la recherche du poste de surveillance de mes rêves et je le vit. Un manifique sofa en cuir peige, spacieux et surtout, libre. Enjoué, je montais dessus, tournais sur moi-même et m'allongeais pour sentir le doux coussin me caresser le pelage. Ce fût à ce moment qu'un enfant me saisit en riant à gorge déployée. Le petit sauvage armé de mon corps couru jusque ses parents pour m'exposer tel un trophée à eux et j'ai choisi ce moment pour partir. J'avais besoin de mes libertés de chat indépendant. Je suis resté près de la porte pour écouter ce qu'il se passait et tout ce que j'ai entendu ce jour-là m'a traumatisé. Ils voulaient me changer mon nom ! Hors de question.

Cette famille se révéla être un enfer. Trop d'amour superficiel, trop de friandises et parfois des injustices. Je ne pouvais par exemple pas monter sur le sofa ou encore partir me balader sans une laisse qui m'enserrait le cou. Les colis de Fynn devenaient moins courant et les photos jointent le montraient radieux au côtés de ses nouveaux petits amis à plumes. De toute façon, il ne me manquait pas. Je devais prévoir un plan d'évasion en plus donc je n'avais aucune minute à lui consacrer, pas le moins du monde. Je devais montrer qui était le patron. Première étape: reprendre le sofa. C'est pourquoi ce soir là je suis allé trainer dans les pattes de mes nouveaux maîtres pour ensuite m'étaler dessus gracieusement tel un lion. Je me fis réprimander mais j'hérissais mes poils de façon arrogante. On me priva donc de mon pâté mais je savais ou il était. Je le pris donc et cassa toute la vaisselle au passage. Je venais également de déclencher une dispute familiale. Tant pis. Enfin... Jusqu'à ce qu'on s'en prenne à moi.

A présent mon collier était plus serré et mes repas plus maigres. L'amour était partit et le père de famille adorait me regarder de façon condescendante lorsqu'il se reposais sur mon canapé. Je venais donc m'assoir sur ses genoux desquels il me poussait sans délicatesse. Le fils s'amusait à me coller des chewing-gums dans les poils et cela devait faire deux mois que je n'avais pas pris de bain. Super. Je me devais de partir.

Un jour, la goutte d'eau de trop fit déborder un vase déjà bien remplie. Des amis de la petite famille unie étaient venus. J'ai tellement honte que je ne vais pas détailler ce qu'il s'est passé mais sachez que je suis rose. ROSE. C'en est trop pour moi. Je les quitte maintenant sans tarder. Si seulement... Si seulement je n'étais pas congédié dans ma cage toute la journée. Ma vie était un enfer. Ils oubliaient même de me donner à manger ! En plus j'étais toujours rose.

Aujourd'hui était le jour de mon évasion. Tout devenait concret, surtout les coups que je recevais mais bref, je partais. Il y avait un trou dans la cloture et, si je creusais un peu, je pouvais m'y glisser et c'est donc ce que je fis. Il faut dire que je pesais pas lourd à présent. Je marchais à présent dans la rue en évitant les coins sombres. Je cherchais juste à manger tranquillement. Là Flynn apparut et je lui fit la fête jusqu'à qu'il me pousse. Ce n'était pas lui. Tant pis. Je marchais dans la nuit noir en pensant à mes maîtres. Flynn reviendra-t-il me chercher?

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