Prisonnière 

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La pièce entière tournoyait. Je me forçais à rester droite, à avancer, à respirer. Ma robe me grattait, et je ne pouvais plus supporter ce chapeau ridicule. D'où était née cette satanée habitude de porter un chapeau durant les enterrements ? Je savais que mon cerveau fatigué essayait de me déconcentrer, avec des reflexions aussi futiles que ma robe ou mon chapeau. Mais rien ne pouvait effacer la réalité monstrueuse : J'assistais à l'enterremment de l'amour de ma vie. Si sa vie était finie, alors la mienne n'avait plus de sens.

Assise au premier rang, près de ses parents, je ne rêvais que de le rejoindre dans son cercueil. De m'allonger près de lui, qu'on m'enterre vivante, qu'on ne me sépare plus jamais de l'être aimé. Rien ne serait plus douloureux que ce que je ressentais, pas même une mort par asphyxie. Tous ses amis étaient présents : certains ne l'avaient pas revu depuis des années, certains l'avait appelé la veille de l'accident, d'autres encore n'étaient là que pour faire bonne figure. Je sentais que mes jambes tremblaient à mesure que chacun se levait pour lui rendre un dernier hommage. Comment pourrais-je le faire à mon tour? J'en étais incapable. Que dit-on à l'homme avec qui on avait projeté de passer notre vie quand celui-ci décède tragiquement à vingt-deux ans ? Il n'y a rien à dire. Il n'y a rien de poétique, aucune leçon à tirer de cette épreuve comme voudraient nous le faire croire les dessins animés pour enfant. Il n'y a que de la douleur et de la peine, du chagrin et des regrets.

Si j'avais su que mon temps avec lui serait si bref.. Je jure devant Dieu que j'aurais profité de chaque moment passés avec lui. J'aurais dû les savourer, me délecter de chacun de ses baisers, ne pas perdre une miette des paroles qu'il m'adressait.

Il avait rejoint le soleil. Pour ma part, je sentais que je serai, pour toujours, prisonnière de la lune.

Défi relevé : Comme vous avez pu le comprendre, le cauchemar le plus affreux que j’ai fait est la mort d'un être très cher. J’ai écris ce texte d’une traite, sans réfléchir (et surement en ayant oublié des fautes d’orthographes ahah) mais je voulais que ça soit réelle, au sens brut du terme.

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