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Oro finit par s’égarer dans des ruelles plus sombres. Plus petites que celles dont il a l’habitude. Il croise d’autres chiens et chats, mais ils ne lui adressent pas la parole. Oro sait qu’ils ne partageront pas leurs poubelles avec lui, alors il s’en va. Fatigué, il marche encore un peu et s’allonge dans un coin reculé où aucun humain ne le verra. Où aucun humain ne le jugera.

Soudainement, Oro est réveillé par une sonnerie stridente. Il redresse les oreilles, intrigué. Plusieurs voix aiguës se mêlent les unes aux autres. Oro ne comprend toujours pas le langage humain, encore moins quand tout le monde parle en même temps !

Le chien sort de son coin d’ombre et s’approche de la cacophonie. Il distingue un grand bâtiment à une dizaine de mètres de lui. Plein de petits maîtres courent avec un sac sur le dos. Des enfants !

L’un d’eux est assis sur un banc, tout seul. C’est une jeune fille au regard triste. Elle fixe ses chaussures, des larmes aux yeux. Cependant, deux garçons s’assoient à côté d’elle et s’amusent à la bousculer. Oro ne comprend pas le langage des humains, mais il peut sentir quand quelqu’un ne va pas bien. Alors, il s’approche de la petite fille pour lui tenir compagnie.

Aussitôt, les deux garçons s’écartent. La jeune fille regarde Oro en souriant.

— Merci beaucoup, le chien. Ces deux garçons sont dans ma classe et ils n’arrêtent pas de m’embêter, parce que j’ai deux mamans et qu’ils me demandent sans arrêt : qui fait le papa à la maison ? Je les ignore, mais je suis triste quand même.

La jeune fille se lève du banc et attrape un mouchoir dans son sac à dos pour essuyer son nez qui coule et ses larmes. Elle prend la route de la maison. Oro la suit. Elle se retourne et lui caresse la tête :

— Je ne peux pas t’amener chez moi, le chien. Mes mamans ne seraient pas contentes du tout.

La jeune fille remarque que les deux garçons la dévisagent discrètement. Elle caresse de nouveau le pelage rêche de Oro et lui chuchote :

— Bon, tu peux m’accompagner jusqu’à chez moi si tu veux, mais après il faudra t’en aller, d’accord ?

Oro incline la tête. Il n’a pas compris, comme d’habitude. La jeune fille s’en va, alors il la suit de près pour lui tenir compagnie.

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